*/ˈskriβ‑e‑re/ > sard. iskriƀere v.tr. « tracer et assembler (les signes d’un système d’écriture), écrire » (DES ; PittauDizionario 1 ; AIS 1662), dacoroum. scrie (dp. 1500/1510 [scrie-va fut. 3], Psalt. Hur.2 120 [date du ms.] ; Tiktin3 ; EWRS s.v. scriŭ ; DLR ; Cioranescu n° 7610 ; MDA ; ALR SN 1935-1937, 2008)1, aroum. scriu (dp. 1770 [σκρίου prés. 1], KavalliotisProtopeiria n° 0961 ; Pascu 1, 154 s.v. scriire ; DDA2 ; BaraAroumain ; ALR SN 1935-1937, 2008 p 010)2, dalm. scrivru (BartoliDalmatisch 2, 100 ; ElmendorfVeglia)3, istriot. skreivi (MihăescuRomanité 277, 526 ; AIS 1662), it. scrivere (dp. déb. 13e s., TLIOCorpus ; DELI2 ; AIS 1662), frioul. scrivi (PironaN2 ; GDBTF ; AIS 1662 ; ASLEF 433 n° 1958), lad. scrì (dp. 1763 [schrì], Kramer/Schlösser in EWD s.v. scrì ; AIS 1662 ; ALD-I 702), romanch. scriver (dp. 1560, GartnerBifrun 117 ; HWR ; AIS 1662), afr. escrivre (1185 – ca 1402, FEW 11, 331b ; GdfC s.v. escrire ; AND2)4, frpr. ecrire (dp. 1er qu. 12e s. [escrit part. p.], AlexAlbZ 411 ; Voillat in GPSR 6, 109 ; FEW 11, 331b ; ALF 446)5, occit. escriure (dp. ca 1100, AppelChrestomathie 148 ; Raynouard ; Levy ; Pansier 3 ; BrunelChartes 14 ; BrunelChartesSuppl 29 ; FEW 11, 332a ; ALF 446), gasc. escriber (dp. ca 1114 [escriuer ; ms. 13e s.], CartBigRC 200 ; Palay s.v. escrìbe ; FEW 11, 331b ; CorominesAran 161 s.v. escriue ; ALF 446 ; ALG 1793), cat. escriure (dp. 4e qu. 11e s. [escrit part. p.], CICA ; DCVB ; DECat 3, 560), esp. escribir (dp. 1100 [escrivir], DCECH 2, 711 ; Kasten/Cody ; DME s.v. escrebir ; Kasten/Nitti)6, ast. escribir (dp. 1128 [escrivimos prés. ou prét. 4], DELLAMs ; DGLA), gal. escribir/port. escrever (dp. av. 1254 [scriuj prét. 1], DDGM ; DRAG2 ; DELP3 ; Houaiss ; CunhaVocabulário2).Commentaire. – Toutes les branches romanes présentent des cognats conduisant à reconstruire protorom. */ˈskriβ‑e‑/ v.tr. « tracer et assembler (les signes d’un système d’écriture), écrire ». Le corrélat du latin écrit, scribere « id. », est attesté durant toute l’Antiquité (dp. Plaute [* ca 254 – † 184], cf. OLD). Bibliographie. – MeyerLübkeGRS 1, § 31, 442 ; 2, § 129 ; REW3 s.v. scrībĕre ; Ernout/Meillet4 s.v. scribo ; LausbergSprachwissenschaft 1, § 166 ; 2, § 353-355, 365 ; Müller 1963 in FEW 11, 331b-336b, scrībĕre ; HallPhonology 2, 160 ; SalaVocabularul 540 ; StefenelliSchicksal 266-267 ; MihăescuRomanité 277. Signatures. – Rédaction : Christoph Groß. – Révision : Reconstruction, synthèse romane et révision générale : Jean-Pierre Chambon. Romania du Sud-Est : Petar Atanasov ; Victor Celac ; Cristina Florescu ; Nikola Vuletić. Italoromania : Giorgio Cadorini ; Anna Cornagliotti ; Maria Iliescu ; Paul Videsott. Galloromania : Jean-Paul Chauveau. Ibéroromania : Maria Reina Bastardas i Rufat ; Ana Boullón ; Ana María Cano González ; Fernando Sánchez Miret. Révision finale : Éva Buchi. – Contributions ponctuelles : Elaine Chan ; Xosé Lluis García Arias ; Günter Holtus ; Uwe Schmidt. Date de mise en ligne de cet article. – Première version : 26/06/2013. Version actuelle : 27/02/2020.
2. L’aroumain ne connaît presque plus l’infinitif verbal ( cf. Saramandu,Tratat 460 ; Kramer,LRL 3, 429-430) ; la forme citationnelle est la première personne du singulier du présent. 3. Nous ne suivons pas ElmendorfVeglia, qui suppose un emprunt à l’italien, même si la voyelle /i/ résulte probablement de l’influence de l’italien ou du vénitien (l’évolution régulière aurait abouti à * skrevro). 4. Cette issue régulière a été refaite très tôt sur fr. lire ( cf. FouchéVerbe 95) : afr. escrire (> fr. écrire) est attesté dès la fin du 11 e siècle ( GdfC ; FEW 11, 331b). 5. La forme de l’infinitif apparaît refaite sur lire dès les plus anciens textes ( GirRossDécH 131, 437). 6. Les issues espagnoles, asturiennes, galiciennes et portugaises des verbes appartenant à la flexion en */ˈ‑e‑/ du protoroman ont subi régulièrement une réaffectation à celle en */‑ˈe‑/ ou en */‑ˈi‑/ ( cf. MeyerLübkeGLR 2, § 119, 126 ; WilliamsPortuguese § 148 ; LloydLatin 451-455). |