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AMOURIT
900-1330
lexie
Source première :
 Gdf 1, 279a
amourit, subst. masc.
« émir »
 

Et li trop empressé de l'amourit du temps Gettent cris si horribles (Restor du paon, ms. Rouen, f° 106v°)

Justification :
 confusion des lettres r / t ; problème lié à la séparation des mots, création d'un monstre morphologique
1313

Gdf 1, 279a enregistre une attestation unique du substantif masculin amourit « émir », relevée dans le Restor du paon, cité d'après le manuscrit de la Bibliothèque municipale de Rouen (O8, nouv. cote : 1057 [S6]). Il est connu que Godefroy donne par erreur le titre Restor du paon, qui occupe les feuillets 131-148 du manuscrit de Rouen, au texte qui le précède, les Vœux du paon, écrit par le lorrain Jacques de Longuyon. Son œuvre unique est écrite dans une des formes propres à la chanson de geste : des laisses d'alexandrins monorimes. Les Vœux du paon s'inscrivent en effet dans la geste d'Alexandre le Grand et sont donc le plus souvent copiés à la suite du Roman d'Alexandre, ou interpolés dans la troisième de ses branches. Le succès de l'œuvre a certainement été considérable. Elle est conservée dans plus de trente manuscrits et on en dénombre plusieurs traductions, dont deux en écossais. Au passage correspondant, l'édition R. L. G. Ritchie, The buik of Alexander, vol. 2-4, Edinburgh/London, 1921-1929, porte une leçon qui fait sens : Car cil qui mehaingnié, lassés, vains et suäns, Gisoient entre piez de bons chevaux courans, Et li trop empressés, de mourir la doutans, Jetent cri si oribles que tous li firmamans, La terre d'environ et les yaves courans, En sonnent et tentissent, si con il est semblans (VoeuxPaonR, 6975a). La consultation de l'apparat critique montre que quatre des cinq manuscrits contenant le vers 6975a présentent la leçon commune : de mo(u)rir (la doutans [P4S1]/dotans [P1]/aprochans [N1] ; demeure la tous tans [P]). Ritchie ne signale pas que le ms S6 diverge à cet endroit et la confrontation des manuscrits, en particulier S1 très proche de S6 (VœuxPaonR, Introduction, lxvi, § 41), nous autorise à supposer qu'il offre : « Et li trop empressé de la mourir doutans », l'éditeur ayant sans doute renoncé à faire figurer les inversions de termes dans l'apparat critique. Or, nous devons à l'obligeance de Géraldine Veysseyre la vérification de cette citation sur le manuscrit S6. On lit très bien lamourit, sans aucune hésitation possible. Godefroy a transcrit l'amourit, introduisant ainsi une mauvaise séparation entre des mots courants et banals, comme l'adverbe la et le verbe mourir, dont la finale r a été lue t par le copiste, ce qui a généré le monstre morphologique l'amourit subst. masc. La fin du vers a donné lieu à une deuxième mésinterprétation, avec l'introduction d'une coupe dans doutans, participe présent de douter « craindre », malencontreusement lu dou tans et retranscrit de façon moderne du temps par Godefroy. La traduction écossaise livre le texte suivant : And thay that doutand war to de Gaif straikis sa horrible and sa he That erd and lyft all dynted agane (VœuxPaonR, 9358-9360).

Solution :
 (la) MOURIR
FEW 6/3,131b mori I1
Correction des sources :
 Source à corriger :
  suppression de l'article
Gdf 1, 279a
amourit, subst. masc.
« émir »
Rem. : Il conviendrait de supprimer l'article amourit subst. masc. « émir » dans Gdf 1, 279a.
  

2016 : N. Steinfeld, J.-L. Ringenbach ; G. Roques, T. Matsumura, M. Plouzeau


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