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BRUETTE
1331-1500
lexie, définition
Source première :
 Gdf 1, 744c
bruete, subst. fém.
« ? »
 

Et n'ara tache ne bruette, Eins sera clere et pur et nette (G. de Machaut, Prise d'Alex., 411, Mas Latrie) [GuillMachPriseM]

Justification :
 leçon fautive (?)
ca 1372
dictionnaire   DMF 2015 bubette : REM. Ex. de Machaut ds GD I, 749b (lecture bruette ds MACH., P. Alex., p.1369, 13).

Gdf 1, 744c enregistre une attestation isolée de bruette subst. fém. tirée de Guillaume de Machaut, La Prise d'Alexandrie, publiée par L. de Mas Latrie en 1877, d'après le ms. BnF fr. 1584 [GuillMachPriseM]. Godefroy n'a pas su interpréter le mot, d'où un point d'interrogation au lieu d'une définition. La transcription pseudo-diplomatique de La Prise d'Alexandrie par R. B. Palmer en 2002 (ms. de base BnF fr. 1584 [av. 1377] [A de la classification des mss. par Hoepffner]), peu de var. de BnF fr. 22545 [4e q. 14e s.] (F), autres mss. BnF fr. 1585 [3e t. 14e s.] (B), BnF fr. 9221 [3e t. 14e s.] (E) donne : La blanche espee signefie Purte de cuer et nette vie Car cils qui meinne vie pure Sans mal · sans pechie sans ordure Ara lame polie et blanche Devant dieu plus que noif sus branche Et nara tache ne bruette Eins sera clere et pure et nette (GuillMachPriseP, 411). La traduction que donne Palmer du vers 411 est la suivante : "And his soul will have no speck of filth nor fault". Or, Robert Martin, in DMF : bubette, signale que dans l'article bubete de Gdf 1, 749b est cité un exemple tiré de Guillaume Machaut pour lequel l'édition Mas Latrie offre la leçon bruette. Et en effet, le ms. Bnf fr. 9221, fo 214b (E) contenant La Prise d'Alexandrie, porte bubette au passage correspondant : Car cilz qui traine vie pure Sanz mal, sanz pechié, sanz ordure, Ara l'ame polie et blanche Devant Dieu, plus que noif sur branche, Et n'ara tache ne bubette (G. de Machaut, Poés., Richel. 9221, fo 214b, in Gdf 1, 749b ; cf. La Curne, bubatte). L'énigmatique bruet(t)e, qui se lit aussi, sans aucun doute possible, dans les mss. BnF fr. 1585 ([B] f° 335 r° : bruete) et BnF fr. 22546 ([G] f° 3 r° : bruette ; que porte le ms. New York, Wildenstein Collection [Vg] ?, lequel semble étroitement apparenté à B, cf. GuillMachH, Introduction XLVII, note 1) serait-il une faute, remontant nécessairement à une source commune, pour bubette « petite pustule, petit bubon », mot qui semble assez rare et pas général en français (Gdf ; TL ; DMF : bubette ; AND2 : bubette), ce qui pourrait expliquer que les copistes ne l'ont pas reconnu, ou bien bubette n'est-il rien d'autre qu'une leçon personnelle du copiste du ms. E, qui ne connaissait pas davantage ce singulier bruette ? Mais il n'est sans doute pas inutile d'ajouter que d'après Paul Imbs le manuscrit E, manuscrit offert à Jean de Berry, « fait moins attention à la qualité du texte qu'à la mise en pages raffinée et au décor » (GuillMachVoirI, Introduction, 27). Quant à A et G, « leurs leçons sont d'ordinaire les meilleures, ils semblent avoir été écrits l'un et l'autre du vivant de l'auteur, peut-être même sous sa surveillance ; indépendants l'un de l'autre, ils remontent nécessairement à une source commune qui pourrait bien être le manuscrit personnel de Machaut, c'est-à-dire le manuscrit original » (GuillMachH, Introduction XLVI). Nous signalons un cas semblable dans la ChirRog3M : Quant li chiès est plaiez malement en plusors lieus […] Se la piue mere est route, tu le congnoistras par ces signes : tuit li menbre li fallent et a la foiz pert li malades la parole ; brues2 li lievent en la face, sanc et porreture li corent par le nees et par les oreilles (Romania 44, [1915-1917], 169). Voici ce que nous apprend la note 2. : Pustulae, dans le texte latin (Coll. Salern., II, 428). Le même mot, le latin étant toujours pustulae, se rencontre plus loin, au chap. XL du premier livre. Au lieu de brues, le ms. B porte betues. [Corr. bubetes ; cf. Godefroy, bubete. — Réd.]. On peut comparer ce passage de la Chirurgie de Roger de Salerne extrait du ms. du Musée Britannique, Sloane 1977 (pic. ca 1300), avec les deux autres traductions de ce livre qui font partie du manuscrit Cambridge, Trinity College 0.1.20 (agn. 3e q. 13e s.) : De tote manere de plaies ke avenent al chef […] Enaprés quaunt la pie mere est blescé, ceo est la toie que est sur le cervel, par ces signes le devez cunustre : li naffré reevera, e sa voiz li esgrevera que a peines parler pura, borbletes [blorbetes : ChirRogM 92] li survendrunt en la face, e al commencement li doit core hors des orreales e des narrilles sanc e pureture (ChirRogH, i 45, § I) / As borbelettes ke avenunt en la face. [A]s burbleites qui aveinent en la face oster pernez unces trois de miel, de lait, […]. E quant les burblettes creverunt sis oingnez d'un oingnement blanc, […] (ChirRogH, i 60 = AND2 : burbelette) / De tote manieres de froisseures […] Mes quaunt la pieue mere est depecié, ces sunt les signes : il n'a point de vertu ne vois, bocetes suelent lever en sa face tot au comencement, sanc e merde sout decore de ses oreilles e de ses narines (ChirRog2H, i 137, § I = AND2 : bocete). Par ailleurs, en médecine vétérinaire, on relève deux occurrences de la forme boubete « pustule, bouton sur la peau » dans le traité de Fauconnerie de Messire Arthelouche de Alagona, composé en 1443 et conservé dans le ms. BnF fr. 2005, daté de 1509 : Rompés luy les boubetes de la pouldre et luy restraignés raisonnablement, et vous an verrés issir grant ordure / et aulcunes fois luy vient an une partie du pié aulcunes boubetes qui ranclent de boe (Arth. de Alagona, f° 26 v° et f° 25 v°, cité ds TilGlan 34 et 207 ; cf. ModusT, Notes p. 354, 102, 2.).

Solution :
 BUBETTE (?) « petite pustule, petit bubon »
FEW 1, 581b bubon I 1
Correction des sources :
 Source à corriger :
  correction
Gdf 1, 744c
bruete, subst. fém.
« ? »
Rem. : Sous Gdf 1, 744c, bruete, il conviendrait de signaler l'existence de la variante bubette du ms. E et de renvoyer à l'article bubete de Gdf 1, 749b, où on procèderait de même en indiquant la variante bruette du ms. A et un renvoi à Gdf 1, 744c, bruete.
  

2017 : N. Steinfeld, J.-L. Ringenbach ; G. Roques, T. Matsumura, M. Plouzeau


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