Mots Fantômes
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BUBAUE
900-1330
lexie, définition
Source première :
 Gdf 1, 749b
bubaue, subst. fém.
« joie, bonheur ? »
 

Or oies con faites bubaues ! Li rois veut bien c'on jete aues, Si veut bien c'on jut au galet, Et li viellart et li vallet Escremir et poire faucon ; La doivent juer li bricon (Ms. Richel. 12615, fo 214d)

Justification :
 mélecture liée à la confusion des lettres b et l
ca 1250
étude   Gaston Paris, Compte rendu ChansArtJ, Romania 27, (1898), 502

Gdf 1, 749b enregistre une attestation unique du substantif féminin bubaue, tirée du manuscrit BnF fr. 12615 (Noailles), qui contient (fos 197 ro - 217 ro) une collection de vingt-quatre poèmes écrits à Arras et connus sous le nom de « Chansons et dits artésiens » depuis la publication qu'en ont faite Alfred Jeanroy et Henri Guy en 1898. Godefroy interprète dubitativement « joie, bonheur ? ». Au passage correspondant, où sont énumérés tous les jeux prétendus autorisés par saint Louis (voir ici fantôme avette), l'édition de Jeanroy porte : Or oiés con faites lubaves : Li rois veut bien c'on jete as aves, Si veut bien c'on jut au galet, Et li viellart et li vallet ; Escremir et poire faucon, La doivent juer li bricon (ChansArtJ, XXIV, 13). Dans le compte rendu de cet ouvrage, Gaston Paris signale que lubave est le même mot que lubauwe (II, 53 = JubNRec, cf. Gdf, lubauwe et TL, luböe), et doit donc être lu lubaue, « c'est, par parenthèse, le mot qui, en changeant de suffixe, est devenu lubie » (Romania 27, [1898], 502). Un contrôle effectué sur le manuscrit de Noailles, qui seul nous a transmis ces « Chansons et dits artésiens » (visible sur le site Gallica), montre en effet qu'au folio 214 verso deux lectures sont possibles, lubaves ou lubaues, le copiste ne distinguant pas toujours v et u, mais la forme lubauwes qu'on lit au folio 197 verso, impose lubaues. C'est la leçon qu'a adoptée Roger Berger, qui interprète « fantaisies », comme l'avait fait Jeanroy avant lui (ChansArtB XXIV, 13 ; II, 53 : lubauwes). La mélecture de Godefroy, qui a confondu les lettres b et l, n'a fort heureusement pas eu d'incidence sur la lexicographie ultérieure.

Solution :
 LUBAUE « fantaisie »
FEW 5, 427a, lubere 1
Correction des sources :
 Source à corriger :
  suppression de l'article
Gdf 1, 749b
bubaue, subst. fém.
« joie, bonheur ? »
Rem. : Il conviendrait de supprimer l'article bubaue subst. fém. « joie, bonheur ? » dans Gdf 1, 749b. L'attestation de lubaue, relevée dans le ms. BnF fr. 12615 (Noailles), serait à ajouter à l'article lubauwe « lubie » dans Gdf 1, 45b, dont on modifierait le lemme (cf. TL, luböe). Lubauwe est le même mot que lubaue, il se lit au folio 197 verso du manuscrit de Noailles. Le FEW 5, 427a, lubere, gagnerait à s'enrichir de la forme lubaue.
  

2015 : N. Steinfeld, J.-L. Ringenbach ; G. Roques, T. Matsumura


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