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BUSTATIQUE
1331-1500
lexie, définition
Source première :
 Gdf 1, 762c
bustatique, subst. fém.
« fève de marais »
 

Idrofaba, bustatique (Gloss. lat.-fr., Richel. l. 7679)

Source(s) secondaire(s) :
Source secondaire :
 
Concept : Les plantes - Les plantes potagères (légumes) - fève
 

Afr. bustatique f. « fève de marais ». — Existiert nicht, R 44, 335.

Source secondaire :
 DMF 2015
bustatique, subst. fém.
« fève des marais »
 

REM. Gloss., Paris B. N. lat. 7679, c. 1400-1500 (idrofaba, bustatique), ds GD I, 762c.
REM : Le DMF renvoie au FEW 21, 130b : o.i.

Justification :
 faute de copiste
15e siècle [date du ms.]
étude   Antoine Thomas, " Nouvelles variétés étymologiques : l'article bustatique de Godefroy ", Romania 44, [1915-1917], 335 : Il est manifeste que bustatique n'a aucune réalité : le modèle suivi par le scribe de B. N. lat. 7679 devait porter : linfatique.

Gdf 1, 762c enregistre un exemple isolé du substantif féminin bustatique « fève de marais », relevé dans le Glossaire latin-français, conservé dans le manuscrit de Paris BnF lat. 7679 (15e siècle). En 1915-1917, dans ses " Nouvelles variétés étymologiques ", Antoine Thomas s'est penché sur l'article bustatique de Godefroy. Il a consulté le manuscrit Paris BnF lat. 7679 et a constaté qu'au passage allégué, le copiste a écrit sans conteste ce qu'a lu Godefroy, c'est-à-dire bustatique (f° 202d). Il explique que « La traduction "fève de marais" suppose l'existence en latin d'un mot composé avec le grec ὑδωρ et le lat. faba, mot qui n'existe pas ». Au passage correspondant, les glossaires latins-francais apparentés au ms. lat. 7679, portent la leçon limphatique(s) : idrofaba. be : limphatique. enragé (AalmaR 5565) / idrofaba, be : limphatiques (BnF lat. 17881, f° 38a). La comparaison des différents manuscrits incite à penser que le modèle suivi par le copiste devait porter en réalité : linfatique. Antoine Thomas précise que la source de la traduction proposée par les trois glossaires mentionnés ci-dessus est le Catholicon de Jean Balbi de Gênes, qui remonte indirectement à Isidore de Séville, IV, VI, 15 : Υδροφοβία, id est aquae metus. Graeci enim ὔδωρ aquam, φόβον timorem dicunt, unde et Latini hunc morbum ab aquae metu lymphaticum vocant. Fit autem [aut] ex canis rabidi morsu, aut ex ejus spuma in terra projecta, quam si homo vel bestia tetigerit, aut dementia repletur aut in rabiem vertitur (Isidoro di Siviglia, Etimologie o origini, éd. A. Valastro Canale, Turin, UTET, 2004, 265). Au 15e siècle, le Dictionarius de Firmin Le Ver, compilé, lui aussi, surtout du Catholicon du Dominicain Balbi, fournit des explications similaires sous Idrofaba .fabe – .i. illa infirmitas que venit ex canis rabidi morsu vel ex eius spuma quam si homo vel bestia tetigerit in rabiem vertitur et componitur ab idro, quod est aqua, et fabos, tumor vel meatus (LeVerM 213b). On constate que la frayeur de l'eau est mise en rapport avec la rage, ce qui fait que cette maladie se nomme aussi hydrophobie : ils [les malades atteints de la rage] ont presque toujours une crainte et une aversion pour l'eau, pour tous les liquides, et même le vent, les flots de la mer, le bruit des rivieres, les glaces des miroirs, les couleurs blanches, et tout ce qui leur fait naître l'idée de l'eau ; quand on leur présente à boire, ou qu'on les force de prendre quelques boissons, ils ont coutume d'entrer dans des convulsions terribles (Dictionnaire portatif de santé, Paris, Barbou, 1777, t. 1, p. 487, s.v. hydrophobie) / La paralysie apparaît à la mâchoire inférieure. Le chien refuse de manger. Il ne veut plus boire. Ce signe particulier a fait donner à la rage le nom erroné d'hydrophobie (horreur de l'eau). Cette désignation n'est pas l'explication du symptôme : au contraire, le chien enragé a soif. Il voudrait boire, mais ne peut plus. La lumière reflétée par la nappe liquide fait mal à ses yeux, dont les pupilles restent dilatées, et le chien se détourne de l'eau uniquement parce qu'il ne peut en supporter le reflet (Garcin, Guide vétér., 1944, p. 212, cf. TLF, hydrophobie). La glose idrofaba. be : limphatique. enragé (AalmaR 5565), porte la trace de cette association d'idées. Le FEW 21, 130b, dans les mots d'origine inconnue ou incertaine consacrés aux plantes, signale, en se fondant sur la note critique d'Antoine Thomas, que bustatique est un mot fantôme. Malheureusement, le DMF n'a pas lu attentivement le "FEW 21, 130b : o.i.", et perpétue la bévue bustatique due au copiste médiéval. Il semblerait que le Glossaire latin-français, BnF lat. 7679, ne soit pas exempt de leçons fautives, qui sont entrées dans la lexicographie historique (voir fantôme segnieuresse).
Voir segnieuresse

Solution :
 LINFATIQUE « frayeur de l'eau »
À ajouter FEW 5, 482a lympha
Correction des sources :
 Source à corriger :
  suppression de l'article
Gdf 1, 762c
bustatique, subst. fém.
« fève de marais »
Rem. : Il conviendrait de supprimer l'article bustatique « fève de marais » du Gdf 1, 762c. L'exemple corrigé de bustatique en linfatique « frayeur de l'eau », relevé dans le Glossaire latin-français du ms. Paris BnF lat. 7679, serait à ajouter à l'article lymphatique de GdfC 10, 102a.
  Source à corriger :
  suppression de l'article
DMF 2015
bustatique, subst. fém.
« fève des marais »
Rem. : Il conviendrait de supprimer l'article bustatique du DMF et d'ajouter l'exemple corrigé de bustatique en linfatique, tiré du Glossaire latin-français du ms. Paris BnF lat. 7679, sous l'entrée lymphatique, où se trouve l'attestation de Idrofaba (…) : limphatique, enragé (Aalma R., c. 1380, 192), avec la définition erronée « qui délire », que nous proposons d'amender comme suit : « frayeur de l'eau, caractéristique d'une personne affectée de la rage (maladie) », d'où « personne atteinte de la rage, qui semble en proie au délire ».
  

2017 : G. Roques ; N. Steinfeld, T. Matsumura


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