Gdf 2, 186a enregistre une attestation unique de l'adjectif colunitaire, tirée des Chroniques et histoires saintes et profanes depuis la création du monde, contenues dans le manuscrit Paris Ars. 3515 (anc. H F 34), datant du 15e siècle (ChronSaintProf). Godefroy manifeste clairement ses doutes ("mot douteux exprimant l'idée de limitrophe"), tout en gardant la forme en vedette. En 1895, Antoine Thomas, dans les Errata du deuxième volume (Gdf 8, 354b), préconisait déjà, à juste titre, de corriger colunitaire en colimitaire. Cette correction n'est pas passée inaperçue de Robert Martin, d'où le lemme collimitaire adj. « qui confine à » dans le DMF 2015, conforté par TLL 3, 1624, article collimito, -avi, -are (collimitor, -ari) « i. q. ad eundem limitem situm esse, finitimum, vicinum esse ». Un des courts extraits qu'on peut lire à la fois dans TLL, Du Cange et Gaffiot (collimitare), est emprunté à l'historien Ammien Marcellin, lequel répète le compilateur Solin, qui nous apprend que les Agathyrses confinaient aux Gélons, ce que lui a inspiré l'Histoire naturelle de Pline l'Ancien (cf. Louis Vivien de Saint-Martin, Études de géographie ancienne et d'ethnographie asiatique, Paris 1852, Arthus Bertrand, t. 2, p. 47, notes 4 et 5 ; Gustave Lagneau, "Des Alains, des Théiphales, des Agathyrses et de quelques autres peuplades sarmates dans les Gaules", Comptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, no 3, 20e année, 1876, p. 224, notes 1 et 2). Il conviendrait de supprimer le fantôme colunitaire du Gdf. |