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  Résultat de la requête 

ENCONSIR
1331-1500
lexie, lemmatisation
Source première :
 Gdf 3, 113c
enconsir (s'), v. réfl.
« se cacher »
 

Li espee entra ens es cuissieus et percha le premier et le quisse ossi, et s'enconsi en l'autre cuisse bien une puignie (Froiss., Chron., V, 277, Luce, ms. Amiens, f° 10b) [FroissChronL]

Source(s) secondaire(s) :
Source secondaire :
 
abscondere - a(/e)scondre - esconser - enconsir
 

Mit präfw. Mfr. enconsir « cacher » Froiss

Justification :
  erreur de lecture du copiste liée à la confusion des lettres n / u
1370-ca 1402
dictionnaire   DMF 2015 encoudre (II. - Empl. pronom. « s'enfoncer ») : Rem. Dans l'ex. de FROISS. cité par GD III, 113c, s.v. enconsir, la forme enconsi doit être lue encousi et rattachée à encoudre. Autres ex. ds Scheler, Gloss. (Froiss.), 160, s.v. encousdre.

Gdf 3, 113c enregistre une attestation unique du verbe s'enconsir « se cacher », relevée dans les Chroniques de J. Froissart, publiées par S. Luce / G. Raynaud / L. Mirot / A. Mirot, 15 vol., Paris 1869-1975 : Quant li sires de Bercler vit qu'il n'avoit point d'espée et li escuier avoit le sienne, si sailli jus de son courssier et s'en vint tout le pas là où sen espée estoit, mès il n'y peult oncques si tost venir que li escuiers ne le hastast, et jetta sen espée au chevalier qui estoit à terre et le conssuivi haut ens ès cuissieux, tellement que li espée, qui estoit roide et bien acerée et lancée de roit brach et de grant vollenté, entra ens ès cuissieux et percha le premier et le quisse ossi, et s'enconsi en l'autre cuisse bien une puignie (FroissChronL, V, 277, var. du premier livre, § 391 – ms. d'Amiens = FroissChronK, t. 5, p. 431 = FroissChronAmD, t. 3, p. 115). Comme signalé par George T. Diller dans le Lexique de FroissChronAmD et aussi par Pierre Cromer dans l'article encoudre du DMF (II. - Empl. pronom. « s'enfoncer »), cet insolite s'enconsi du ms. d'Amiens s'oppose à la coalition des autres témoins lesquels offrent la leçon encousi / cousit, qui se lit dans la relation de la bataille de Poitiers et plus précisément dans la scène où le seigneur de Berkeley tombe entre les mains d'un écuyer picard, à la poursuite duquel il s'était imprudemment lancé : Quant li sires de Bercler vei que il n'avoit point d'espée, et li escuiers avoit le sienne, si salli jus de son coursier et s'en vint tout le petit pas là où sen espée estoit ; mais il n'i peut onques si tos venir que Jehans d'Ellènes ne le hastast. Et jetta par avis si roidement sen espée au dit chevalier, qui estoit à terre ; si l'aconsievi telement hault ens ès cuissieus que li espée, qui estoit roide et bien acerée et envoiie de fort brach et de grant volenté, entra ens ès quissieus et s'encousi tout parmi les quissieus jusques as hans (FroissChronL, V, 51, livre premier, § 391) / l'encousit tout parmy les cuisses jusques au hault (ms. B 3, FroissChronL, V, 279, var. du premier livre, § 391, P. 51, l. 13 ; cf. Gdf, encoudre, interprétation erronée) / et s'encousi tout parmi les cuisses jusques aux hanches (mss. A 1 à 6, 11 à 14, 15 à 17, cf. Gdf, encoudre, ms. BnF 2641 [A 8]) / et l'encousi tout parmi les cuisses jusques aux hanches (mss. A 18, 19) / luy encousy tout dedens les cuisses jusques aux hanches (mss. A 20 à 22) / et le cousit parmy les cuisses jusques aux hans (mss. A 23 à 33). On relève de nombreuses occurrences du verbe encoudre au sens d'« enfoncer (une arme pointue dans le corps de l'ennemi) » dans les Chroniques de Froissart (cf. Scheler, Gloss. Froiss., encousdre), l'une d'entre elles se rencontre dans l'épisode de la bataille au pont de Lussac, où Jean Chandos fut blessé mortellement : Là avoit .I. escuier que on appelloit Jaquet de Saint Martin qui jetta son glaive en lanchant sour monsigneur Jehan Camdos et li asist desous l'oeille au descendant du froncq au nuc car point ne portoit de visiere et li encousi là dedens en fuissellant contremont (FroissChronAmD, t. 4, p. 74). Le fantôme enconsir « cacher » est malheureusement entré dans le FEW 24, 50b, abscondere.

Solution :
 (s') ENCOUSI ; lemme : (s') ENCOUDRE ; « s'enfoncer (une arme pointue) »
FEW 2, 1089b consuere I 1
Correction des sources :
 Source à corriger :
  suppression de l'article
Gdf 3, 113c
enconsir (s'), v. réfl.
« se cacher »
Rem. : Il conviendrait de supprimer l'entrée enconsir (s') « se cacher » dans Gdf 3, 113c et d'ajouter l'attestation corrigée de s'encousi, relevée dans FroissChronL, V, 277, var. ms. d'Amiens, à l'article encoudre de Gdf 3, 120a-b, sous la subdivision "Réfl., fig., « s'enfoncer »", où se lisent deux citations empruntées aux Chroniques de Froissart, dont celle extraite de la bataille de Poitiers, mais citée, cette fois-ci, d'après le ms. BnF fr. 2641 (A 8). La variante du ms. B 3 (Froiss., Chron., V, 279, Luce), rangée à tort parmi les nombreuses citations illustrant le sémantisme « coudre à, en, attacher, enfermer en cousant », serait à classer sous la subdivision "Fig. « enfoncer »", où se trouve un seul exemple, celui de Froiss., Chron., BnF 2641, fo 211 ro (= Scheler, Gloss. Froiss., encousdre ; FroissChronK, t. 6, p. 230).
  Source à corriger :
  suppression de la donnée
FEW 24, 50b
abscondere - a(/e)scondre - esconser - enconsir
Rem. : Il conviendrait de supprimer la donnée "Mit präfw. Mfr. enconsir « cacher » Froiss" du FEW 24, 50b, abscondere. Les nombreuses attestations d'encoudre (/s') au sens d'« enfoncer ; réfl. s'enfoncer » chez Froissart (Scheler, Gloss. Froiss., encousdre ; Gdf, encoudre ; DMF : encoudre) permettent d'enrichir le FEW 2, 1089b, consuere, qui n'a pas enregistré ces acceptions pourtant recensées par Gdf.
  

2016 : G. Roques ; T. Matsumura, N. Steinfeld


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