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FLAMENCHA
900-1330
lexie
Source première :
 FEW 3, 599a
flaming - tuiles flamandes - flamencha
 

Apr. flamencha « toison » (? ; RLR 45, 13), dauph. flamenchi « mouton qui a la laine très fine » Ch, Isère « laine d'un mouton qui n'a pas encore été tondu » Ch F.

Source(s) secondaire(s) :
Source secondaire :
 FEW 15/2, 135a
flaming - tuiles flamandes - flamencha
 

Apr. flamencha f. « toison » (hap., RLR 45, 13), dauph. flamenchi « mouton qui a la laine très fine » Ch, Isère « laine d'un mouton qui n'a pas encore été tondu » Ch F. Nfr. flamand, -e (m. f.) « représentant des variétés ovines et bovines flamandes » Lar 1901, Hérém. flamẽ (f. -ẽdza) « mouton de grande race » Lav 248.

Justification :
 mélecture liée à une auto-correction du copiste, non prise en compte par les éditeurs successifs
2e moitié du 13e siècle
étude   François Zufferey, "Glanures philologiques pour une nouvelle édition de Flamenca", in Cultura Neolatina, LXXIV, 1-4 (2014), pp. 25-29

FEW 3, 599a dans l'ancien article flaming « flamand » puis FEW 15/2, 135a, flaming « flamand », dans le premier des trois tomes consacrés aux étymons germaniques, enregistrent l'insolite substantif féminin flamencha, interprété « toison » par Camille Chabaneau dans son compte rendu de la deuxième édition du Roman de Flamenca entièrement refondue par Paul Meyer, Paris, E. Bouillon, 1901 (Bibliothèque française du Moyen Âge : VIII), paru en 1902 dans la Revue des Langues Romanes 45, 13. Dans le passage concerné, Archambaut est fou de jalousie et sombre dans le désespoir. Il se néglige et décrit le développement de sa pilosité : Tiei pel son fer et irissat Que semblon flamencha, espinat E coa d'esquirol salvage ! (Flamenca2, 1161-1163). Or, dans la première édition fournie en 1865 par Paul Meyer, on trouvait une divergence d'interprétation de Flamencha, le nom de l'héroïne du roman : Tiei pel son fer et irrissatz Que semblon Flamencha, espinat E coa d'esquirol salvage (Flamenca, 1169-71). En effet, l'éditeur traduisait le passage comme suit (page 295) : « ta barbe est rude et inculte et semble à Flamenca un buisson d'épines ou la queue d'un écureuil sauvage ». Étant donné que l'hypothèse introduite par Camille Chabaneau d'un appellatif flamencha au sens de « toison », qui serait à rapprocher du dauphinois flaménchi subst. fém. « toison des bêtes à laine non encore tondues » (Trésor du Félibridge de Mistral, s.v. flamencho), n'avait été contestée par personne, elle a été suivie par différents éditeurs (Lavaud/Nelli [1962] ; Hubert/Porter [1962] ; Limentani [1965] ; Gschwind [1976]). Mais, dans l'article "Glanures philologiques pour une nouvelle édition de Flamenca", Cultura Neolatina, LXXIV, 1-4 (2014), pp. 23-39, François Zufferey examine le manuscrit 35 de la Bibliothèque municipale de Carcassonne, dont on peut consulter en ligne une numérisation en couleur sur le site de la Médiathèque encyclopédique occitane à l'adresse suivante : http://occitanica.eu/omeka/items/show/4395. Il observe au folio 21 verso que le copiste avait écrit dans un premier temps flamenchæspirat (le copiste fusionnant parfois a et e en æ pour signifier que le -a s'élide devant e-), mais qu'après s'être avisé de son erreur (due sans doute au fait que le modèle portait flameir, qui commençait par les mêmes lettres que l'héroïne du roman, d'où la sustitution de Flamencha) il a procédé à une correction : « le premier jambage du n est surmonté d'un apex qui le transforme en i, alors que le second est altéré en r par surcharge ; quant au c, il est clairement exponctué, comme auraient dû l'être encore h et a, voyelle qui s'élidait de toute façon » (Cultura Neolatina, LXXIV, 1-4 [2014], p. 27). Le manuscrit porte donc la leçon flameir espirat. Le substantif flameir, -ier est bien attesté en ancien provencal aux sens de « flamme, fureur » selon Levy, Provenzalisches Supplement-Wörterbuch, 3, 500 et FEW 3, 600a, flamma). Pour sa part, François Zufferey considère que le suffixe « désigne le réceptacle, le lieu où est contenu le primitif » (Nyrop 3, 125, § 251) et que le sens de base paraît être « lieu d'où jaillissent des flammes », d'où figurativement « flamboiement, jaillissement » et par spécialisation « flambeau » (attesté aussi en moyen français, cf. Gdf 4, 23b, flammière ; FEW 3, 600a, flamma et DMF : flammière), qu'il attribue au passage de Flamenca. Quant à espirat, il s'agit du participe passé du verbe espirar < i(n)-spirare « souffler sur ». « Ainsi donc, les mèches de la chevelure hirsute d'Archambaut sont comparées aux flammes d'un flambeau attisé. […] En outre, la rougeur des flammes s'harmonise parfaitement avec la queue rousse de l'écureuil sauvage » (Cultura Neolatina, LXXIV, 1-4 [2014], p. 29).

Solution :
 FLAMEIR ESPIRAT
À ajouter FEW 3, 600a flamma I 1 || À ajouter FEW 4, 720a inspirare I 1
Correction des sources :
 Source à corriger :
  suppression de la donnée
FEW 3, 599a
flaming - tuiles flamandes - flamencha
Rem. : Il conviendrait de supprimer la donnée "Apr. flamencha « toison » (? ; RLR 45, 13)" dans le FEW 3, 599a, flaming.
  Source à corriger :
  suppression de la donnée
FEW 15/2, 135a
flaming - tuiles flamandes - flamencha
Rem. : Il conviendrait de supprimer la donnée "Apr. flamencha f. « toison » (hap., RLR 45, 13)" dans le FEW 15/2, 135a, flaming.
  REM : « On observera une subtile différence entre les deux versions du même article (FEW 3, 599a, flaming et FEW 15/2, 135a, flaming) : le prudent point d'interrogation de la première a été remplacé dans la seconde par la désignation de flamencha comme un hapax, peut-être parce que l'hypothèse de Chabaneau (RLR 45, 13) n'avait été contestée par personne » (Cultura Neolatina, LXXIV, 1-4 (2014), p. 27).

2015 : N. Steinfeld ; T. Matsumura, J.-L. Ringenbach, M. Plouzeau


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