Mots Fantômes
  Résultat de la requête 

GENENELLE
1331-1500
lexie, définition
Source première :
 Gdf 4, 256a
genenelle, subst. fém.
« ? »
 

Pour deux coros et .XII. genenelles et .IIII. gons (Compte de J. Guerin, 1386-87, fo 21 ro, Arch. Cher)

Justification :
 mélecture liée à la confusion n / v
1386-1387
étude   A. Thomas, "Étymologies françaises", in Romania 29, 1900, 175-176

Gdf 4, 256a enregistre un exemple isolé du substantif féminin genenelle, relevé dans un compte berrichon de 1386-1387. Godefroy n'a pas su interpréter le mot, d'où un point d'interrogation au lieu d'une définition. Dès 1900, Antoine Thomas signalait que l'article genenelle de Gdf 4, 256a est à corriger genevelle « penture de porte », l'unique attestation ancienne de 1386-1387 étant confirmée par le patois saintongeais ghenevèle « penture » (Romania 29, [1900], 175-176 et ThomasMél1, 1902, p. 80 ; cf. aussi ThomasMél2, 1927, p. 106). Il proposait de faire remonter genevelle au latin vulgaire *genabella « penture », dérivé du latin genu « genou » (cf. latin vulgaire *manabella, afr. manevele FEW 6/1, 205b), — étymologie reprise par FEW 4, 95b, *genabella et DEAF G3, 486 —, tout en se demandant « si janua, porte, ne serait pas pour quelque chose dans l'origine de genevelle ». Un an plus tard, la proposition de lecture genevelle a été prise en compte dans les « Additions et corrections » de GdfLex, p. 544, comme l'indique Thomas Städtler, dans son article consacré aux "Mots astérisqués du « Lexique » de Godefroy" (ActesMfr10, 256). Quant à Michel Thom, dans son article intitulé "Les survivances de janua en langue d'oïl et en francoprovencal", il discute l'hypothèse d'un rapport sémantique de genevelle avec « porte » en s'appuyant sur le contexte fourni par l'attestation de 1386-1387 (RLiR 35, [1971], 150-153). Le DMF 2015 a une entrée genevelle « penture de porte », où figure un exemple de 1466 (geneveulles) provenant des Archives du Nord dont le sens n'est sûrement pas celui de « penture » !!! et dont la localisation ne coïncide absolument pas avec celle des données contemporaines. Les attestations de ce type lexical contemporaines se concentrent entre Loire et occitan : LoireIS. žənvęl f. « penture » ALBRAMMs, Retz gènevelles pl., geanivelles, Longeron génevelles, MaraisV. ž(ə)nivęl sg. « charnière », St-Seurin jenevelle « penture, SeudreS. ghenevèle. La finale, qui fait problème, est la même que celle de fr. manevelle (FEW 6/1, 205b) et de fr. vervelle et vertevelle (FEW 14, 321b-322a), ces deux dernières dénommant aussi des pentures. Dans l'Ouest les aires de vertevelle et genevelle se rencontrent de part et d'autre de la Loire. Selon Jean-Paul Chauveau, ces deux types ne se sont pas regardés en chiens de faïence !

Solution :
 GENEVELLE « penture de porte »
FEW 4, 95b *genabella
Correction des sources :
 Source à corriger :
  suppression de l'article, ajout d'article
Gdf 4, 256a
genenelle, subst. fém.
« ? »
Rem. : Il conviendrait de supprimer l'entrée genenelle de Gdf 4, 256a et d'ajouter à Gdf 4, 259a un nouvel article genevelle « penture de porte », illustré par la citation corrigée de genenelle en genevelle extraite du Compte des recettes et des dépenses rendu à la dame de La Prugne ... des revenus de Champroy, Bourges, La Grange au Pot, 1386-1387, fo 21 ro, Archives du Cher B. G. 2305.
  

2015 : J.-P. Chauveau, N. Steinfeld, J.-L. Ringenbach ; G. Roques, T. Matsumura, M. Plouzeau


© ATILF - CNRS & Université de Lorraine 2009- http://www.atilf.fr/MotsFantomes
La présente ressource est produite et diffusée par l’ATILF à des fins de consultation pour l’enseignement et la recherche, à l’exclusion de toute exploitation commerciale.
La citation d’un extrait de la ressource au sein d’une publication scientifique est autorisée sous condition de porter la mention suivante : Base des mots fantômes : http://www.atilf.fr/MotsFantomes, ATILF - CNRS & Université de Lorraine

Fermer la fenêtre