Mots Fantômes
  Résultat de la requête 

GROSSIEREMENT
1331-1500
lexie, datation, attribution
Source première :
 Littré
grossierement, adv.
 

hist. XIVe s. Il convient par aventure premierement parler figuralment et grossierement [en gros] (Oresme, Eth. X [16])
REM : Littré cite OresmeEth d'après un imprimé de 1488.

Source(s) secondaire(s) :
Source secondaire :
 La Curne
grossièrement
 

[En gros, dans l'Ethique d'Oresme.]
REM : Les crochets indiquent qu'il s'agit d'une addition de L. Favre.

Source secondaire :
 Gdf 4, 368c
grossierement, adv.
« en gros »
 

Il convient parler figuralment et grossierement (Oresme, Eth., X, 16, éd. 1488)

Source secondaire :
 DG
grossièrement, adv.
 

[étym. Composé de grossière et ment, § 724. – XIVe s. Parler figuralment et grossierement, oresme, Éth. dans littré.]

Source secondaire :
 
grossus - gros - grossièrement
 

Mfr. nfr. grossièrement « sommairement, approximativement (p. ex. raconter) » (Oresme – Ac 1878)

Source secondaire :
 Larousse4
grossièrement, adv.
« d'une manière sommaire, approximative »
 

v. 1361, Oresme, au sens 2 (« d'une manière sommaire, approximative »)

Source secondaire :
 TLF 9, 551a
grossier, -ière, adj.
 

Étymol. et Hist. […] Dér. de gros1* adj. ; suff. -ier*. B, attesté indirectement par grossièrement* au XIVe s., l'est en a. prov. dès le début XIIe s.

Source secondaire :
 TLF 9, 551b
grossièrement, adv.
 

Étymol. et Hist. I. a) « simplement, sans complication » (Oresme, Ethiques d'Aristote, éd. 1488, X, 16 ds Gdf.)

Source secondaire :
 DHLF
gros - grossier, ière - grossièrement
 

grossièrement adv., d'abord (1488) « sans complication », signifie ensuite « sommairement » (1580) et, d'après la valeur prise par grossier, « de manière inconvenante ou blessante » (1694).

Justification :
 mélecture
1488 [éd.]
dictionnaire   DEAF G 1490 : [mfr. grossierement adv. qui serait attesté, d'après TLF 9, 551a, dès le 14e s. [sub gros, mais cp. ib. 551b sub grossièrement : 1488] (LarLFr : ca. 1361 ; FEW : Oresme) ne l'est pas. OresmeEthM I 10 ; X 11 ; 17 donne toujours grossement, et il paraît que c'est seulement l'éd. 1488 de ce texte qui contient grossierement.]

À la suite de Littré, Gdf 4, 368c enregistre une attestation de grossierement adv. « en gros », relevée dans les Ethiques d'Aristote, traduites en francoys par Nicolas Oresme, citées d'après un imprimé de 1488. DG, FEW, Larousse4, TLF 9, 551a-b ainsi que DHLF leur emboîtent le pas, attribuent la paternité de la forme grossièrement à Oresme en le datant tantôt du 14e siècle (1370 : date de la traduction d'OresmeEth), tantôt de 1488 (date d'un imprimé d'OresmeEth). Au passage correspondant, l'édition A. D. Menut, Maistre Nicole Oresme, Le livre de Ethiques d’Aristote, New York (Stechert) 1940, basée sur le manuscrit Bruxelles Bibliothèque royale 9505-06 [Paris après 1372] (B), porte : Donques quant a present, felicité ou bien humain soit ainsi circonscript ou aucunement descript, car il convient, par aventure, premierement parler figuralement et grossement ; et puis aprés en pourra l'en rescrire plus a plain, pour ce que la nature de homme est tele que il convient les choses de quoy l'en veult bien avoir cognoissance par circonscripcion demener et disposer de point en point, l'une aprés l'autre (OresmeEthM, 122). La leçon grossement est confirmée par les mss BnF fr. 204 (f° 356 r°), BnF fr. 205 (f° 11 v°), BnF fr. 206 (f° 9 r°), BnF fr. 207 (f° 14 v°) et BnF fr. 542 (f° 16 r°), tous visibles sur Gallica. Quant à l'édition [Antoine Caillaut et Guy Marchant pour] Antoine Vérard, imprimée à Paris « le viiie iour de septembre Mil. CCCC. quatres vings huyt » (cf. Catalogue des incunables de la Bibliothèque nationale, p. 125, A-519 aristoteles) elle livre, elle aussi, l'adverbe grossement (f. 9 v°). D'après Jean-Loup Ringenbach, qui a établi une concordance du texte dit « éd. 1488 » avec OresmeEthM, il s'avère que Godefroy donne à maintes reprises l'indication « éd. 1488 » pour un texte présentant une foliotation différente de celle de l'édition Vérard, Paris, 1488, 270 feuillets, et comportant un peu plus de 334 feuillets. En outre, Godefroy donne le numéro de folio tantôt seul, tantôt précédé de « f° » ou de « p. ». Il pourrait s'agir en réalité du manuscrit BnF fr. 542, début du 15e siècle, 339 feuillets, décrit dans OresmeEthM, 48. La référence « Oresme, Eth., X, 16, éd. 1488 » serait alors à interpréter et à corriger : livre I, chapitre X, f° 16 r°, ms. BnF fr. 542. Godefroy reprend probablement Littré (sans indiquer sa source), lequel donne ici la référence d'une édition, mais Godefroy cite en vérité un manuscrit, où il lit malencontreusement grossièrement au lieu de grossement. Cette erreur a été véhiculée par la lexicographie ultérieure, avant d'être en partie rectifiée par DEAF G 1490. Les traductions par Oresme du corpus moral aristotélicien et notamment l'Éthique fournissent plusieurs occurrences du mot grossement « en gros » (OresmeEthM 105, cf. DMF = éd. 1488 : livre I, chapitre 1, f. 2 vo) dont l'une est citée par Gdf 4, 367c, grossement1, d'après le ms Bnf fr. 204, f° 364d (= OresmeEthM, 141, note 3 : « considerer […] grossement et en figure »), une autre, qui se trouve au livre II, chapitre 9, f. 21 r° [en fait 32 ro], éd. 1488, se lit comme suit : Et de ces choses yci nous en parlons maintenant en figure et en capitulant grossement ; mais aprés nous en determinerons plus certainnement (OresmeEthM, 165), ou encore deux autres qu'on rencontre au livre X, chapitres 11 et 17 (OresmeEthM 514 « dire de felicité grossement », cf. DMF = éd. 1488 : X, 11, f. 11 ro ; 530 « nous avon dit souffisanment et grossement et en figure » = éd. 1488 : X, 17, f. 19 vo). Pour l'heure, la première attestation de l'adverbe grossièrement « simplement, sans chercher particulièrement la qualité de l'expression, sans fioritures » ne semble pas antérieure à 1480 (Le Debat du Content et du Non-Content par Jehan Du Prier, composé après 1480 à la demande du duc de Bourbon, finissant par «  Du grossierement acomplie Qu'il vous plaise moy pardonner. Vostre treshumble serviteur Jehan Du Prier, dit Le Prieur » (BnF fr. 1685, Gallica) ; « d'une manière rudimentaire », 1548, Du Bellay, Instructions sur le faict de la guerre ; « simplement, de façon à être compris par tout le monde », 1552, Calvin, Commentaires sur le prophete Isaïe, les deux Google Livres).

Solution :
 GROSSEMENT ; 1370-1488 ; Oresme
Correction des sources :
 Source à corriger :
  correction, déplacement, ajout d'exemple
Gdf 4, 368c
grossièrement, adv.
« en gros »
Rem. : Il conviendrait tout d'abord de corriger grossièrement en grossement (Gdf 4, 368c) dans la citation d'OresmeEth, dont la référence « Oresme, Eth., X, 16, éd. 1488 » serait à amender en « livre I, chapitre X, f° 16 r°, ms. BnF fr. 542 », puis de ranger celle-ci dans l'article grossement, sous la définition « en gros » (Gdf 4, 367c), où se lit déjà un exemple d'OresmeEth tiré du ms Bnf fr. 204, f° 364d. Cette subdivion pourrait être enrichie par les nombreuses occurrences du mot dans OresmeEth : livre I, chapitre 1, f. 2 vo, éd. 1488 ; livre II, chapitre 9, f. 21 r° [en fait 32 ro], éd. 1488 ; livre X, chapitre 11, f. 11 ro, éd. 1488 ; livre X, chapitre 17, f. 19 vo, éd. 1488. En ce qui concerne l'entrée grossièrement (Gdf 4, 368c), elle pourrait comporter les attestations des 15e et 16e siècles empruntées au Debat du Content et du Non-Content par Jehan Du Prier, à Du Bellay, Instructions sur le faict de la guerre et à Calvin, Commentaires sur le prophete Isaïe, illustrant respectivement les sens « simplement, sans chercher particulièrement la qualité de l'expression, sans fioritures », « d'une manière rudimentaire », « simplement, de façon à être compris par tout le monde ».
  Source à corriger :
  suppression de la donnée
FEW 4, 280a
grossus - gros - grossièrement
Rem. : Il conviendrait de supprimer la donnée "Mfr. nfr. grossièrement « sommairement, approximativement (p. ex. raconter) » (Oresme –Ac 1878)" dans FEW 4, 280a, d'y substituer la première attestation de grossièrement « simplement, sans chercher particulièrement la qualité de l'expression, sans fioritures » relevée dans Le Debat du Content et du Non-Content par Jehan Du Prier, ainsi que les attestations empruntées à Du Bellay, Instructions sur le faict de la guerre et à Calvin, Commentaires sur le prophete Isaïe, illustrant respectivement les sens « d'une manière rudimentaire », « simplement, de façon à être compris par tout le monde ». On pourrait enrichir le FEW 4, 280a, en y insérant la donnée grossement « globalement, dans les grandes lignes, sans entrer dans les détails, en gros (à propos d'une façon de s'exprimer, de penser) » (depuis 14e s., DMF).
  Source à corriger :
  correction
TLF 9, 551a
grossier, -ière, adj.
Rem. : Dans la rubrique Étymol. et Hist., il conviendrait de corriger l'anachronisme "B, attesté indirectement par grossièrement* au XIVe s." en "B, attesté indirectement par grossièrement* au XVe s.".
  Source à corriger :
  correction, suppression de la donnée, ajout d'exemple
TLF 9, 551b
grossièrement, adv.
Rem. : Il conviendrait de supprimer dans la rubrique Étymol. et Hist. I. a) la donnée : " « simplement, sans complication » (Oresme, Ethiques d'Aristote, éd. 1488, X, 16 ds Gdf.)" et de lui substituer la nouvelle première attestation de grossièrement « simplement, sans chercher particulièrement la qualité de l'expression, sans fioritures », relevée dans Le Debat du Content et du Non-Content par Jehan Du Prier, composé après 1480 à la demande du duc de Bourbon finissant par «  Du grossierement acomplie Qu'il vous plaise moy pardonner. Vostre treshumble serviteur Jehan Du Prier, dit Le Prieur » (BnF fr. 1685, Gallica), que l'on pourrait faire suivre des attestations de grossièrement « d'une manière rudimentaire », 1548, Du Bellay, Instructions sur le faict de la guerre ; « simplement, de façon à être compris par tout le monde », 1552, Calvin, Commentaires sur le prophete Isaïe, (les deux Google Livres).
  Source à corriger :
  correction
DHLF
gros - grossier, ière - grossièrement
Rem. : Dans le Dictionnaire historique de la langue française d'Alain Rey, il conviendrait de corriger "grossièrement adv., d'abord (1488) « sans complication », signifie ensuite « sommairement » (1580) et, d'après la valeur prise par grossier, « de manière inconvenante ou blessante » (1694)" en "grossièrement adv., d'abord (après 1480) « simplement, sans chercher particulièrement la qualité de l'expression, sans fioritures » (Jehan Du Prier, dit Le Prieur), signifie ensuite « d'une manière rudimentaire » (1548, Du Bellay), puis « simplement, de façon à être compris par tout le monde » (1561, Calvin) et, d'après la valeur prise par grossier, « de manière inconvenante ou blessante » (1694)".
  

2016 : N. Steinfeld, J.-L. Ringenbach ; G. Roques, T. Matsumura, M. Plouzeau


© ATILF - CNRS & Université de Lorraine 2009- http://www.atilf.fr/MotsFantomes
La présente ressource est produite et diffusée par l’ATILF à des fins de consultation pour l’enseignement et la recherche, à l’exclusion de toute exploitation commerciale.
La citation d’un extrait de la ressource au sein d’une publication scientifique est autorisée sous condition de porter la mention suivante : Base des mots fantômes : http://www.atilf.fr/MotsFantomes, ATILF - CNRS & Université de Lorraine

Fermer la fenêtre