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NACOHET
1331-1500
lexie
Source première :
 Gdf 5, 463a
nacohet, subst. masc.
« sonnerie d'une cloche »
 

En tote quaresme ne deit l'on soner a doble nacohet, mes simplement (Trad. de Beleth, Richel. l. 995, f° 41 r0)

Source(s) secondaire(s) :
Source secondaire :
 FEW 23, 157b
Concept : Les lieux de culte - sonnerie - nacohet
 

Afr. nacohet m. « sonnerie d'une cloche » (hap. 14. jh.)

Justification :
 mélecture liée à une absence de coupure assortie d'une confusion des lettres h et b
1er tiers du 13e siècle
étude   ThomasMél1 , p. 85, note 1, s.v. gobeter : nacohet […] provient vraisemblablement d'une faute de lecture pour n'a cobet, dans l'ancienne traduction de J. Belet que contient le ms. latin 995 de la Bibliothèque nationale.

Gdf 5, 463a enregistre une attestation isolée de nacohet subst. masc. « sonnerie d'une cloche », relevée dans la traduction française de la Summa de ecclesiasticis officiis (Somme des offices ecclésiastiques) du théologien Jean Beleth (12e s.), contenue dans le ms. BnF lat. 995 (Orléans, 1er tiers 13e s.) : En tote quaresme ne deit l'on soner a doble nacohet, mes simplement (Trad. de Beleth, Richel. I. 995, f° 41 r0). Dès 1902, dans ses Mélanges d'étymologie française, Antoine Thomas proposait de corriger la forme nacohet en n'a cobet (p. 85, note 1, s.v. gobeter), ce qui permet le rattachement à colaphus (FEW 2, 865a), puisqu'il s'agit d'un dérivé à suffixe diminutif de cobe « coup », appliqué à un petit coup de cloche, un tintement. La locution sonner à cobet / sonner à goubet et le verbe cobeter (co(u)p(p)eter, copeter, go(u)beter) sont en effet usités du 13e au 16e siècles au sens de « faire sonner une cloche en faisant aller le battant d'un seul côté, sans mettre la cloche en branle » (Gdf, copet et copeteis ; GdfC, copeter ; FEW 2, 865a et 869a ; ThomasMél2, p. 112 ; DMF : coupet2 et DMF : copter ; Mts, s.v. cobet (a -) ; TLF, copter). L'interprétation du passage tiré de la Somme des offices ecclésiastiques est donc la suivante : en carême on ne doit sonner les cloches ni à double, ni à petits coups (d'un seul côté), mais simplement. Nous soulignons qu'un contrôle effectué sur le ms. BnF lat. 995 (visible sur Gallica) montre qu'il porte réellement nacobet (f° 41 r°), qu'il faut décomposer en n'a cobet, les locutions soner a doble et soner a cobet s'opposant dans notre texte. La confusion des lettres h et b par Godefroy s'explique sans doute par le fait que la boucle du b n'est pas bien fermée à cet endroit, mais il ne peut s'agir d'un h que le copiste écrit toujours avec une boucle ou panse bien ouverte par le bas. Nous faisons remarquer que la Somme des offices ecclésiastiques, datée du 1er tiers du 13e siècle, fournit non seulement la première attestation de la locution soner a cobet, mais aussi celle du verbe gobeter. Le FEW 23, 157b perpétue le fantôme nacohet « sonnerie d'une cloche », qui s'est glissé parmi les matériaux d'origine inconnue. Cf. M. Glessgen, "L'apport des ‘Inconnus’ du FEW à la recherche étymologique", ItDial 80, (2019), 642-643, nacohet.

Solution :
 n'a COBET
FEW 2, 865a colaphus I 1
Correction des sources :
 Source à corriger :
  suppression de l'article
Gdf 5, 463a
nacohet, subst. masc.
« sonnerie d'une cloche »
Rem. : Il conviendrait de supprimer l'entrée nacohet « sonnerie d'une cloche » du Gdf 5, 463a. L'attestation corrigée de nacohet en cobet, relevée dans la traduction française de la Summa de ecclesiasticis officiis (Somme des offices ecclésiastiques) du théologien Jean Beleth, contenue dans le ms. BnF lat. 995, permettrait d'enrichir l'article copet « petit coup » de Gdf 2, 291a. Le fantôme nacohet devrait aussi être biffé dans GdfLex.
  Source à corriger :
  suppression de la donnée
FEW 23, 157b
Concept : Les lieux de culte - sonnerie - nacohet
Rem. : Il conviendrait de biffer la donnée "Afr. nacohet m. « sonnerie d'une cloche » (hap. 14. jh.)" parmi les mots d'origine inconnue ou incertaine du FEW 23, 157b. L'attestation de soner a cobet, relevée dans la traduction française de la Summa de ecclesiasticis officiis (Somme des offices ecclésiastiques) du théologien Jean Beleth, contenue dans le ms. BnF lat. 995, permettrait d'enrichir le FEW 2, 865a, colaphus I 1 et d'antidater cette locution d'un siècle (14e s. > 13e s.). On procéderait de même pour le verbe gobeter « copter (une cloche) » (13e s.) plus vieux d'un siècle que cobeter (Tours 14e s.).
  

2020 : N. Steinfeld ; G. Roques, T. Matsumura


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