Mots Fantômes
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OUVRE
1331-1500
lexie, définition
Source première :
 La Curne
ouvre1
« envergure des ailes d'un oiseau »
 

Se doit entresuir de plumes, de pied, et de bec ; il doit avoir l'ouvre grande, et ne doit point avoir en l'ouvre un bout de l'escoffraye d'aguillon (Modus et Racio, fo 59)
REM : L'édition citée par La Curne est l'une des éditions du 16e du Livre des deduis du Roy Modus et de la Royne Racio par Jehan Trepperel, Paris, sans date (selon la liste des principaux auteurs cités dans La Curne 10, 17a), voir à ce sujet ModusT, Introduction, LVIII.

Source(s) secondaire(s) :
Source secondaire :
 Gdf 5, 675b
ouvre1, subst. fém.
« envergure des ailes d'un oiseau »
 

Se doit entresuir de plumes, de pied, et de bec ; il doit avoir l'ouvre grande, et ne doit point avoir en l'ouvre un bout de l'escoffraye d'aguillon (Modus et Racio, fo 59, ap. Ste-Pal.)

 

Doit aussi (le faucon) avoir l'ouvre grande, et dedans l'ouvre ne doit point avoir un bout de l'escofraye (Belon, Hist. des oys., p. 116, éd. 1555)

Source secondaire :
 FEW 1, 103a
aperire - ouvrir - ouvre
 

Ablt. Afr. ouvre « envergure des ailes d'un oiseau »

Source secondaire :
 Huguet 5, 571
ouvre2
« envergure »
 

[le faucon] doit aussi avoir l'ouvre grande, et dedans l'ouvre ne doit point avoir un bout de l'escofraye 1555 (Belon, Nat. des oys., p. 116 (G.))

Source secondaire :
 FEW 25, 3a
aperīre - obrir - ouvre
 

Mfr. ouvre « envergure des ailes d'un oiseau » (16. jh.)

Justification :
 faute de lecture du scribe du manuscrit X
3e quart du 14e siècle
étude + édition   TilGlan, page 188, ouvre / ModusT, volume 2, page 370, Glossaire : ouvre

À la suite de La Curne, Gdf 5, 675b enregistre une attestation de ouvre1 subst. fém. « envergure des ailes d'un oiseau », tirée de l'une des éditions du 16e siècle du Livre des deduis du Roy Modus et de la Royne Racio par Jehan Trepperel (selon la liste des principaux auteurs cités dans La Curne 10, 17a), qui ne sont rien d'autre que des réimpressions de la première édition fort défectueuse parue à Chambéry en 1486, par Anthoine Neyret (H i louvre ; éd. 1560 par Vincent Sertenas, f° 65 l'ouvre). Godefroy relève une autre occurrence du mot en 1555 dans Belon, Histoire de la nature des oyseaux. Au passage correspondant, l'édition de Gunnar Tilander qui reproduit le meilleur et le plus ancien manuscrit (Paris BnF fr. 12399, exécuté en 1379 [A]), porte le texte suivant : Il [le faucon] doit avoir l'ouviere grande, et ne doit point avoir en l'ouviere, u bout de l'escofraie, d'aguillon, c'est une pointe qui nest de l'escoffreie (ModusT 90, 91, 92). Dans le glossaire de son édition, Tilander signale qu'ouvre est un mot fictif fourni par le manuscrit X (= Bibliothèque nationale de Vienne 2611, 15e s.), qui est à la base des éditions de Modus des 15e et 16e siècles. "Ouvre est une mauvaise leçon de ouv'e = ouvere, ouviere « l'ovaire, la partie du corps des oiseaux qui couvre et protège l'ovaire »", explique le philologue suédois dans ses Glanures lexicographiques (TilGlan, 188). Le passage en question, qui traite de la diversité des faucons et comment on connaît les meilleurs, signifie que le bon faucon doit avoir le cloaque (l'escoffreie) parfaitement dégagé et libre de toute excroissance (aguillon), ce qui n'est pas le cas des mâles souvent sujets à la maladie mortelle de la pierre du fondement (anus). L'auteur veut donc dire que les fauçons femelles étant plus grands, plus puissants et mieux armés pour résister aux maladies, sont préférables aux mâles pour la chasse. En effet, ils sont lancés sur des oiseaux de forte taille, comme les hérons (ModusT 95, 67-73). Le FEW 1, 103a a malheureusement accueilli la donnée ouvre « envergure des ailes d'un oiseau » que Godefroy a recopiée dans La Curne, qui cite Modus d'après une des premières éditions du 16e siècle. On retrouve le mot fictif ouvre dans un passage de Belon, Histoire de la nature des oyseaux (page 116), cité par Godefroy et repris par Huguet. Le naturaliste a emprunté ici un pan entier du texte de Modus. Il fait montre d'une apparente franchise, lui qui avoue son ignorance en matière de fauconnerie et qui concède « à fin de n'estre trouvez en larrecin, confessons que quelques passages des livres de fauconnerië nous ont servy, en adjoustant ou diminuant ce qui a semblé à propos pour la description des oyseaux de fauconnerië » (page 115). Mais il a le sens de l'euphémisme. Il recopie en effet de nombreux extraits, parfois très longs, des livres de chasse ou de fauconnerie qu'il a lus, sans les signaler. Il est indéniable qu'il a calqué certains extraits de Modus. Par ailleurs, Guillaume Bouchet recopie à son tour Belon et la leçon fautive ouvre, dans son Recueil de tous les oiseaux de proye qui servent à la vollerie et fauconnerie, Poitiers 1567, publié à la suite de Franchières (J. de), La Fauconnerie, Paris 1618, f° 115 (consultable sur Gallica). Pour d'autres erreurs de Belon (parfois copiées par Bouchet), qui reproduit sans sourciller l'édition princeps de valeur médiocre de Modus ou les éditions ultérieures du 16e siècle basées sur cette dernière, on se reportera aux mots fantômes forelle, menuisié et moren. Quant au FEW 25, 3a, il a accepté le mot fictif ouvre, relevé au 16e siècle chez Belon par Gdf 5, 675b, d'où il est passé dans Huguet.

Solution :
 OUVIÈRE « ovaire, partie du corps des oiseaux qui couvre et protège l'ovaire »
FEW 7, 449a ōvum
Correction des sources :
 Source à corriger :
  déplacement-S
Gdf 5, 675b
ouvre1, subst. fém.
« envergure des ailes d'un oiseau »
Rem. : Il conviendrait de supprimer l'article ouvre1 « envergure des ailes d'un oiseau » de Gdf 5, 675b et de ranger l'attestation de ouvière (ModusT 90, 91) dans Gdf 5, 678c, oviere subst. fém. « ovaire, organe destiné à la reproduction des œufs dans les animaux, soit ovipares, soit vivipares », où elle est déjà citée, mais d'après l'édition Blaze, cette fois-ci. L'article oviere, qui propose aussi un exemple tiré de Cotereau, Columelle (cf. Huguet, œufviere), pourrait être enrichi par les autres occurrences du mot qui se lisent dans ModusT 90, 92 ; 97, 60 et l'exemple de ChaceOisI2H (cf. ZrP 46, 274, art. oviere ; TL, oviere). À noter que dans l'article consacré au mot escoffroye, que Godefroy n'a pas su interpréter, d'où un point d'interrogation à la place de la définition (Gdf 3, 410c), on trouve le passage correspondant à ModusT 90, 92, cité d'après l'édition de Blaze qui donne ouviere.
  Source à corriger :
  suppression de la donnée
FEW 1, 103a
aperire - ouvrir - ouvre
Rem. : Il conviendrait de biffer la donnée "Ablt. Afr. ouvre « envergure des ailes d'un oiseau »" dans le FEW 1, 103a, aperire, comme le demandait déjà le FEW 7, 451a, ōvum, note 13. Sauf erreur de notre part, la forme œufviere (Cotereau, Columelle, cité par Gdf 5, 678c, oviere et Huguet, œufviere) manque dans le FEW 7, 451a, ōvum, qui ne recense que les attestations oviere/ouviere relevées respectivement dans la Chace que font li home as oisiaus (ZrP 46, 274, art. oviere) et Modus.
  Source à corriger :
  suppression de l'article
Huguet 5, 571
ouvre2
« envergure »
Rem. : Il conviendrait de supprimer l'article ouvre2 « envergure » dans Huguet 5, 571, qui cite le passage de Belon, Histoire de la nature des oyseaux emprunté à Gdf 5, 675b. Sous œufviere « ovaire », on trouve l'exemple tiré de Cotereau, Columelle, que Huguet a puisé dans Gdf 5, 678c, oviere.
  Source à corriger :
  suppression de la donnée
FEW 25, 3a
aperīre - obrir - ouvre
Rem. : Il conviendrait de biffer la donnée "Mfr. ouvre « envergure des ailes d'un oiseau » (16. jh.)" dans le FEW 25, 3a.
  

2010 : N. Steinfeld ; Y. Greub, G. Roques


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