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PESCIS
1331-1500
lexie
Source première :
 DMF 2015
peschis, subst. masc.
« fruit de la pêche »
 

[Contexte métaph.] Je suis Misericorde qui cy habite, se tu veulx estre sauvé de ceste tempeste, va a la maison des freres Prescheurs de Boulongne et la trouveras l'estable de penitence, et la creche de continence, et les viandes [le pescis] de doctrine (Batallier, Lég. dorée D.-L., 713 [Var. ds Vignay, ms. BnF fr. 241, a.1348]) [LégDorVignBatallD]
REM : Le DMF propose d'ajouter pescis au FEW 8, 579a, piscari.

Justification :
 mélecture liée à la difficulté de distinguer c et t
1348
manuscrit   BnF fr. 241, f° 195b et f° 274a : pestis, pastis

DMF 2015 enregistre une attestation isolée du substantif masculin peschis « fruit de la pêche », relevée dans la Légende dorée par Jean de Vignay (ca 1333-1335) révisée par le dominicain Jean Batallier et imprimée à Lyon en 1476, publiée par B. Dunn-Lardeau en 1997, avec, en variantes, les principales divergences d'après le ms Paris BnF fr. 241 (daté de 1348, P1) [LégDorVignBatallD, 713]. Au passage correspondant, le manuscrit P1 (consultable sur Gallica) porte : Je suis misericorde qui ci habite. Se tu veulz estre sauve de ceste tampeste, va a la maison des freres preescheurs de bouloigne. Et la trouveras l'estable de misericorde, la creche de continence et le pestis de doctrine (BnF fr. 241, f° 195b). La confrontation entre ceste tampeste et preescheurs qui se lisent au même folio, oriente vers une lecture pestis, bien attesté en ancien et moyen français au sens de « lande ou friche où l'on fait paître les bêtes, pâturage » (Gdf, pastis, pestis ; TL, pastiz, pestiz ; DMF : pastis ; FEW 7, 698b, pascere), qui s'accorde mieux avec le contexte, où il est fait mention de l'estable et de la creche. La lecture pestis est confirmée plus loin dans le texte, dans la vie sainte Pelagienne, par un autre passage, où l'on trouve la variante pastis (P1), équivalant à pasturaige (éd. 1476), proprement « lieu où paissent les bêtes ; nourriture pour le bétail » et figurément « lieu où l'on trouve la nourriture spirituelle (styl. bibl.) », d'où par métonymie « nourriture spirituelle » : Et si comme ele leur amenistroit, non pas seulement leur neccessaires, mes le pastis as ames communement sanz blasme (BnF fr. 241, f° 274a = LégDorVignBatallD, 967, cf. glossaire : pasturaige). Par conséquent, il conviendrait de supprimer le fantôme pescis du DMF et d'ajouter les deux attestations de pestis / pastis, débusquées dans LégDorVignBatallD 713 et 967 illustrant le sens de « nourriture spirituelle (styl. bibl.) », à l'article pastis « lande ou friche où l'on fait paître les bêtes, pâturage », où se lit une citation empruntée à AndrVigneSMartD, contenant le symbolisme chrétien du pasteur et des « povres berbis esgarees … separees des bons pastis … ». De même, pasturaige, dans l'acception « nourriture spirituelle (styl. bibl.) » relevée dans l'éd. Lyon 1476, permet d'enrichir le DMF : pâturage. Notons en outre l'intérêt lexicographique de mfr. pasturaige « nourriture spirituelle (styl. bibl.) », relevée dans l'éd. Lyon 1476, en face de pâturage « lieu où l'on trouve la nourriture spirituelle (styl. bibl.) » "ca 1700–Trév 1771" dans FEW 7, 763b.

Solution :
 PESTIS « lande ou friche où l'on fait paître les bêtes ; nourriture pour les animaux ; fig. nourriture spirituelle (styl. bibl.) »
FEW 7, 698b pascere I 2 a β
Correction des sources :
 Source à corriger :
  suppression de l'article
DMF 2015
peschis, subst. masc.
« fruit de la pêche »
Rem. : Il conviendrait de supprimer l'entrée pestis « fruit de la pêche » du DMF et d'ajouter la citation corrigée extraite de LégDorVignBatallD, 713 ainsi que la variante pastis, débusquée dans LégDorVignBatallD, 967, à l'article pastis « lande ou friche où l'on fait paître les bêtes, pâturage ». Ces attestions de mfr. pestis / pastis illustrant le sens de « nourriture spirituelle (styl. bibl.) » mériteraient aussi d'enrichir le FEW 7, 698b. De même, mfr. pasturaige, dans l'acception « nourriture spirituelle (styl. bibl.) », relevée dans l'éd. Lyon 1476 et absente à la fois du Gdf et du DMF, serait à ajouter au FEW 7, 763b, qui signale le sens de « lieu où l'on trouve la nourriture spirituelle (styl. bibl.) » depuis seulement "ca 1700–Trév 1771".
  

2016 : G. Roques ; N. Steinfeld, T. Matsumura


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