Gdf 6, 230c enregistre une attestation unique du subst. fém. plouele « prunelle », relevée dans F. Michel, Libri psalmorum versio antiqua gallica e cod. ms. in bibl. Bodleiana asservato una cum versione metrica, publié à Oxford en 1860 : De teuz qui ont ver toi orguel M'agarde com plouele d'uel (Liber psalm., p. 271, Michel). Antérieurement, l'exemple avait déjà été cité par Littré s.v. prunelle2. Le psautier en vers octosyllabiques édité par Francisque Michel aux pages 263-357 [PsMétrM] est une retranscription du manuscrit Paris BnF 13092, où ce texte occupe les feuillets 4 ro-107 vo. Un contrôle effectué sur le manuscrit (visible sur le site Gallica) montre clairement que le copiste, qui distingue pourtant les u et les n, a bien écrit à cet endroit plouele (fo 13 ro), qui est à corriger en plonele, comme l'indique très justement Lommatzsch TL 7, 2031, 32 : [De teuz qui ont ver toi orguel, M'agarde com plouele (l. plonele) d'uel (Oxf. Ps. S. 271, Ps. XVI 10]). La forme plonele est une variante de pro(/u)nele, avec échange entre r et l par assimilation régressive. On rencontre par ailleurs la graphie purnele, avec métathèse de r, dans le Psautier d'Oxford (PsOxfM 243, 14, [ms. Oxford Bodl. Douce 320, milieu du 12e s.], cf. TL 7, 2031, 29 ; AND2 : prunele, purnel, purnele, purnelle) et on observe, en outre, le phénomène de l'échange entre r et l, favorisé par l'assimilation, dans la forme pulnele, tirée du traité de La Somme le Roi par Frère Laurent, ms. Paris BnF fr. 938, (visible sur le site Gallica), fo 91 ro [et non 79 vo, GdfC 10, 441c, prunelle ; = SommeLaurB 55, 157 : prunele de l'uil]. L'instabilité du r peut conduire jusqu'à son effacement comme en témoigne la variante punele (ModusT ; Vocabularius brevidicus, GdfC). En conséquence, l'attestation de plonele serait à ajouter à l'article prunelle de GdfC et permettrait d'enrichir le FEW 9, 495a, prunum. |