Mots Fantômes
  Résultat de la requête 

PRENOVER
900-1330
lexie
Source première :
 Gdf 6, 384c
prenover, v. n.
« innover »
 

Et meismement d'aucuns cas qui se peuvent offrir ou temps a venir, dont debaz pourroit nestre entre lesdites parties ou prenover, qu'il en puissent ordener et determiner a leur volanté et qu'il puissent prandre du droit de chascune des parties et prenover au droit de l'autre partie pour bien de pais (Mars 1297, Ordonn. de Philippe le Bel, ap. A. Thierry, Mon. inéd. de l'Hist. du Tiers Etat, III, 465) [Thierry]

Justification :
 mélecture liée à une confusion de jambages et des lettres v / u
1297 [mars]
édition   Paul Videsott, Les plus anciens documents en français de la chancellerie royale capétienne (1241-1300), Strasbourg, ELiPhi, 2015, p. 280 : permuer.

Gdf 6, 384c enregistre deux occurrences du verbe prenover « innover », tirées de l'Ordonnance de Philippe le Bel promulguant une sentence arbitrale rendue en interprétation de celle de 1282, (mars 1297) par A. Thierry, Recueil des monuments inédits de l'Histoire du Tiers État, Paris, 1850-1856 [Thierry]. Au passage correspondant, Paul Videsott transcrit d'après le ms. Paris AN : J 231 - Corbie, n° 5b : et meismement d'aucuns cas qui se peuent offrir ou temps à-venir, dont debaz pourroit nestre entre les dites parties, qu'il en puissent ordener et determiner à leur volanté et qu'il puissent prandre du droit de chascune des parties et permuer au droit de l'autre partie pour bien de pais (Les plus anciens documents en français de la chancellerie royale capétienne (1241-1300), p. 280 [16-17]). On observe d'emblée que le texte n'offre pas deux occurrences du supposé verbe prenover et qu'à la place de la seconde on trouve la forme permuer. Dans une aimable communication, Paul Videsott explique que la double occurrence dans Thierry est probablement due à un saut de ligne. Il précise que dans le manuscrit des Archives départementales de la Somme, 9 H 33, armoire 1ère, liasse 23, n° 7, il a transcrit p[er]muer, étant donné que le p est barré sur sa jambe et que dans le texte concerné il y a aussi, avec le même signe abréviatif, p[er]sonne et p[er]petuel. Quant au manuscrit Paris Arch. Nat. J 231, pièce 5, il fournit en toutes lettres la leçon premuer. Donc, ces deux manuscrits portent le verbe permuer ou sa variante premuer, avec métathèse du groupe er / re, phénomène courant en picard. Nous proposons de comprendre que les arbitres chargés de régler le contentieux entre la ville de Corbie et les religieux de l'abbaye du même lieu en clarifiant de nombreux points quant aux droits de justice respectifs, ont la prérogative d'opérer des permutations des droits entre les deux parties. En effet, le verbe permuer / premuer semble signifier ici « être changé/modifié, permuter ».

Solution :
 PERMUER « être changé/modifié, permuter »
FEW 8, 252b permutare 1 a
Correction des sources :
 Source à corriger :
  suppression de l'article
Gdf 6, 384c
prenover, v. n.
« innover »
Rem. : Il conviendrait de supprimer la vedette prenover « innover » dans Gdf 6, 384c. Les formes permuer / premuer, contrôlées par Paul Videsott dans deux manuscrits contenant l'Ordonnance de Philippe le Bel promulguant une sentence arbitrale rendue en interprétation de celle de 1282, (mars 1297), seraient à ranger dans l'article parmuer de Gdf 5, 781a-c. Ces deux exemples de la fin du 13e siècle permettent d'antidater le FEW 8, 252b, permutare, qui n'a pas relevé ce verbe en ancien français, et donne comme date de première attestation : " mfr. permuer v. a. « changer complètement, échanger » (1337-ca 1534, RF 32, 124) ", cf. TLF : permuter ; DMF : permuer.
  

2017 : N. Steinfeld, J.-L. Ringenbach ; T. Matsumura, P. Videsott


© ATILF - CNRS & Université de Lorraine 2009- http://www.atilf.fr/MotsFantomes
La présente ressource est produite et diffusée par l’ATILF à des fins de consultation pour l’enseignement et la recherche, à l’exclusion de toute exploitation commerciale.
La citation d’un extrait de la ressource au sein d’une publication scientifique est autorisée sous condition de porter la mention suivante : Base des mots fantômes : http://www.atilf.fr/MotsFantomes, ATILF - CNRS & Université de Lorraine

Fermer la fenêtre