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RETTE
1331-1500
lexie, lemmatisation
Source première :
 Gdf 7, 138c
rete - rette, subst. fém.
« rets, filet »
 

Conseillez moy ung pou, car si de vous ou de elle n'ay secours, je suis cheu dedens les rettes de la mort (Troilus, Nouv. fr. du XIVe s., p. 158)

 

Ilh avoit des pesqueur qui pessoient en Tybre pessons ; si prisent a leur retes le corps de pape Formose que Sergiiens y avoit fait geteir (J. d'Outrem., Myreur des histors, IV, 116, Chron. belges)

Source(s) secondaire(s) :
Source secondaire :
 
rete - rei - rete
 

Mfr. rete f. « filet » (hap. 14. jh.), recte (ca. 1460).

Source secondaire :
 TL 8, 1114
rete2, subst. fém.
« Netz »
REM : TL renvoie à Godefroy VII 138c (14. Jahrh.) et au FEW X 330b rete.
Source secondaire :
 DMF : rete
rete1, subst. fém.
« filet »
 

A. - "Filet" : Ilh avoit des pesqueur qui pessoient en Tybre pessons ; si prisent a leur retes le corps de pape Formose que Sergiiens y avoit fait geteir (Jean d'Outrem., Myr. histors B.B., t. 4, a.1400, 116)

 

B. - Au fig. : ...je suy cheoist dedens les retz de la mort [var. C : rettes] (Beauvau, Troyle B., c.1455, 577). [GD VII, 138c ; ms. C dernier quart du XVe s.])
REM : Le DMF renvoie à l'article recte, ainsi qu'au TL : rete2, GD : rete, FEW X, 330b : rete.

Justification :
 leçon fautive d'un ms. exécrable
fin 14e siècle (JPreisMyr) ; ca 1450 (Troilus)

Gdf 7, 138c enregistre deux attestations du substantif féminin rete, rette « rets, filet ». La forme rette est tirée du Livre de Troilus, cité d'après l'édition très médiocre de L. Moland et C. d'Héricault, Nouvelles françoises en prose du XIVe siècle [TroilusM], publiée en 1858 et basée sur le ms. Paris BnF fr. 1467 (C, dernier quart ou fin 15e s.), "œuvre d'un copiste distrait et peu scrupuleux utilisant un mauvais modèle, et qui, entre tous les manuscrits nous fournit sans doute, avec X auquel il est apparenté le témoin de loin le moins digne de foi" (TroilusB, Les manuscrits, volume 2, page 386). Au passage correspondant, l'édition de G. Bianciotto, qui reproduit le texte du manuscrit Paris BnF fr. 25527 (A, milieu 15e s.), donne : Conseilléz moy ung pou ; car si de vous ou d'elle je n'ay secours, je suy cheoist dedens les retz de la mort [rettes C ; raies H] ! (TroiluB II 89, p. 577). Plus loin dans le texte, le scribe du ms. C a cependant bien copié retz : lui disant oultre que jamais ne s'est trouvé prins dedens les retz d'Amours [le rays D] comme il estoit a celle heure (TroilusB III 61, p. 591). Par conséquent, rettes a toutes les chances d'être une faute pour retz, à moins que l'exécrable ms. C n'ait une possible origine flamande, comme pourrait donner à penser la présence de rete chez le liégeois Jean d’Outremeuse, voir ci-après. À noter que Gabriel Bianciotto, dans son édition critique du texte, réfute la datation devenue traditionnelle de « 1382 à 1385 » et attribue la paternité de l'œuvre, qui est apparue en Anjou au cours des années 1450-1460, à Louis de Beauvau, sénéchal du roi de Sicile (TroilusB, Introduction, volume 1, page 10). Venons-en maintenant à la forme rete relevée par Godefroy, elle provient du Myreur des histors, chronique de Jean des Preis dit d’Outremeuse, publié par A. Borgnet et S. Bormans, Bruxelles (Hayez) 1864-1887 (Coll. des chron. belg. inéd.). Rete est une forme wallone que l'on rapprochera par exemple de l'ancien liégeois nuycte (1563), du parler de Mons nute, au nutte « vers le soir » (FEW 7, 212b/213a, nox). Quant au genre féminin attribué péremptoirement par Godefroy au substantif rete, il sera repris sans sourciller par le FEW, TL et DMF, alors qu'il ne peut être inféré à partir du contexte des deux exemples en question. Pour finir, nous signalons qu'à la suite du FEW 10, 330b : rete, le DMF : rete1 renvoie au mot recte « filet », qui s'avère être une faute pour vette.
Voir recte

Solution :
 RETE subst. masc. ou fém. ? « rets, filet »
FEW 10, 330b rete II 1 a
Correction des sources :
 Source à corriger :
  correction
Gdf 7, 138c
rete - rette, subst. fém.
« rets, filet »
Rem. : Il conviendrait de corriger l'entrée rete dans Gdf 7, 138c en biffant la variante rette et l'exemple de TroilusM. Il faudrait aussi indiquer que le genre de rete reste à établir : s. m. ou f. ?
  Source à corriger :
  correction
FEW 10, 330b
rete - rei - rete
Rem. : Il conviendrait d'indiquer que le genre de mfr. rete m. ou f. ? « filet » (hap. 14. jh.) reste à établir. On supprimerait mfr. recte (ca. 1460), qui est une mélecture pour vette (voir fantôme recte).
  Source à corriger :
  correction
TL 8, 1114
rete2, subst. fém.
« Netz »
Rem. : Il conviendrait d'indiquer que le genre de rete2 reste à établir : s. m. ou f. ?
  Source à corriger :
  correction
DMF 2015
rete1, subst. fém.
« filet »
Rem. : Il conviendrait de supprimer dans DMF : rete1 : "B. - Au fig. : ...je suy cheoist dedens les retz de la mort [var. C : rettes] Beauvau, Troyle B., c.1455, 577). [GD VII, 138c ; ms. C dernier quart du XVe s.]", qui ne peut guère être qu'une faute de copie de l'exécrable ms. C. Il faudrait indiquer que le genre de rete1 reste à établir : subst. masc. ou fém. ? On veillerait à biffer le renvoi à recte, qui est une mélecture pour vette (voir fantôme recte).
  

2017 : G. Roques ; N. Steinfeld, T. Matsumura, M. Plouzeau


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