Section 6 - Étymologie

L’étymologie est l’une des sous-disciplines les plus anciennes et les plus vénérables de la linguistique romane. Grâce aux efforts de spécialistes de la taille de Walther von Wartburg, Kurt Baldinger et Yakov Malkiel (pour n’en nommer que trois), elle s’est transformée de l’identification de l’origine des mots individuels en l’étude de l’histoire complète des mots et des familles lexicales. Depuis longtemps les romanistes se rendent compte des liens étroits entre l’étymologie et les autres branches de la linguistique diachronique romane. La phonologie, la morphologie et la sémantique diachroniques dépendent ainsi d’une ample base d’étymologies précises.

En même temps l’étymologie doit profiter des découvertes et perspectives ouvertes par les autres disciplines linguistiques. De nouvelles approches comme la sémantique cognitive, la typologie lexicale ou encore la théorie du changement linguistique provoqué par le contact de langues (anglais contact-induced language change) peuvent fournir des outils importants pour évaluer des hypothèses rivales sur l’origine des mots dont l’origine reste obscure.

Éva Buchi a noté que la parcellisation des études romanes peut finir par faire disparaître l’espèce du Vollromanist. Elle a lancé le défi suivant : « l’étymologie romane est-elle pour autant condamnée à un déclin certain ? Nous osons espérer que non ». Les organisateurs de cette section sur l’étymologie romane invitent les congressistes à remettre des propositions de communications qui visent à traiter les défis auxquels l’étymologie romane doit faire face au XXIe siècle. En tant que lignes directrices on propose les thèmes généraux suivants :

  • l’étymologie romane vs l’étymologie des langues romanes individuelles (l’étymologie idioromane d’après Buchi et Schweickard) ;
  • l’étymologie, la sémantique cognitive et la typologie lexicale ;
  • l’étymologie du lexique héréditaire et l’étymologie des mots d’emprunt dans le cadre du contact linguistique ;
  • la perte lexicale comme élément de l’étymologie romane ;
  • l’évaluation d’hypothèses étymologiques rivales ;
  • la formation d’étymologistes dans le cadre de la linguistique romane contemporaine.