Étymologie Histoire : A. « usine où l’on fabrique l’acier ». Attesté depuis 1751 (Encyclopédie, tome 1, s.v. aciérie, s. f. (Métallurgie.) c’est l'usine où l’on transporte les plaques de fer fondu au sortir de la fonte ou forge, pour y continuer le travail qui doit les transformer en acier, soit naturel, soit artificiel).Cf. encore : en 1751, Encyclopédie, tome 1, page 103 : Chaque pays, et presque chaque forge et chaque aciérie, a ses constructions de fourneaux, ses positions différentes de soufflets, ses fondans particuliers, ses charbons, ses bois ; mais ces variétés de manœuvres ne changent rien au fond des procédés ; 1766, Dict. port. arts et métiers, page 7 : Dans les Aciéries on marque l'acier pour distinguer de quel genre il est ; mais les ouvriers expérimentés ne se trompent guere au grain. — Le mot apparaît aussi dans la variante aciérerie : en 1795, Loi sur l’organisation du Ministère, Paris le 10 vendémiaire an 4 (2 octobre 1795), citée dans Desenne, Code, page 50 : Attributions du Ministre de l’intérieur […] L’industrie, les arts et inventions, les fabriques, les manufactures, les aciéreries ; 1807, Lettre écrite le 14 mars 1807, par M. le Préfet du Département de l’Aude, à S. E. le Ministre de l’Intérieur, citée dans Journal des Mines 21, page 320 : Plusieurs maîtres ont ajouté les aciéreries à leurs fourneaux ; 1822, Fritot, Publiciste, s. p., dans Errata du tome VIII : aciéreries – aciéries ; 1847, Bull. Comm. centr. stat. [Royaume de Belgique] 3, page 16 du "Résumé des procès‑verbaux des séances de la Commission centrale de statistique, séance du 21 novembre 1845" à la fin du volume : L’on a oublié dans ces tableaux les aciéreries, ou les établissements où l'on fabrique l’acier ; Le Finistère du 15 avril 1901, page 3 : Cinq cents ouvriers des Forges et aciéreries de Basse‑Indre, à Saint‑Nazaire, s’étaient mis en grève. - B. « opération par laquelle on produit l’acier ». Attesté depuis 1751 (Encyclopédie, tome 1, page 102 : Pline parle de deux opérations qui n’ont rien de commun, la trempe et l’aciérie. ; 1766, Dict. port. arts et métiers, s.v. : acierie ou art de convertir le fer en acier ; 2003, Truffaut, Manganèse, page 320 : Dès l’entrée , le lecteur est averti : les métallurgistes français (dont Landrin lui‑même) méconnaissent l’art de l’aciérie — Le mot apparaît aussi dans la variante aciérerie : en 1855, Mornand, Paris, page 291 : L’aciérerie, la papeterie, les produits chimiques, les toiles peintes dites de Jouy brillèrent particulièrement à cette exposition ouverte à l’occasion de la fête du roi, […]). -
Origine : A./B. Formations françaises : dérivé du substantif acier* à l'aide du suffixe ‑erie*. Aciérerie est la variante morphologiquement régulière, formée sur le modèle de verrerie et d’autres formations de ce type, qui se réfèrent tant à l’activité même qu’au lieu de production (et de vente). L’hypothèse d’une dérivation dénominale semble plus plausible que celle d’une dérivation déverbale sur le modèle de fonderie à partir du verbe aciérer, puisque l’acception pertinente, « convertir le fer en acier », aujourd’hui désuète, n’est attestée que plus tard : "Il veut aciérer le fer sans charbon" (1812, Hassenfratz, Sidérotechnie, tome 4, p. xi). Aciérie en est la version haplologique (le suffixe -ie a cessé d’être productif en français moderne). C’est cette variante haplologique qui s’est imposée dans l’usage, sans pourtant éliminer complètement la variante régulière, qui se trouve tout au long du 19e siècle et encore aujourd’hui dans le discours historique (v. l'exemple de Mornand sous B.), dans des noms propres (rue de l’Aciérerie, à Luxembourg) et occasionnellement dans des textes informels (sur des sites luxembourgeois, belges et malgaches). Cf.von Wartburg inFEW24, 105b, aciarium.
Rédaction TLF 1971 : Équipe diachronique du TLF. - Mise à jour 2020 : Franz Rainer. - Relecture mise à jour 2021 : Jean-Paul Chauveau ; Nadine Steinfeld ; May Plouzeau.
Première mise en ligne : 14 avril 2022. - Dernière révision : 31 mai 2022. - Mise en ligne : 01 juin 2022.
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