C.N.R.S.
 

DÉRom en anglais
 
Dictionnaire Étymologique Roman
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*/ˈker‑a/ s.f. « substance sécrétée par les abeilles pour bâtir l’intérieur de la ruche ; appareil cylindrique aux parois en cire d’abeille dont la flamme sert pour éclairer les alentours ; sécrétion des glandes sébacées des oreilles de l’homme ; sécrétion sur le bord des paupières de l’homme »

I. Sens primaire : « cire (d’abeille) » (nom massif)
*/ˈker‑a/ > sard. kèra/čèra s.f. « substance sécrétée par les abeilles pour bâtir l’intérieur de la ruche, cire (d’abeille) » (DES ; NVLS 1 ; 2 ; AIS 909), dacoroum. ceară (dp. 1500/1510 [date du ms.], Psalt. Hur.2 103 ; Tiktin3 ; EWRS ; Candrea-Densusianu n° 299 ; DA ; Cioranescu n° 1617 ; MDA ; DELR ; ALR SN 1216), istroroum. ĉåra (Byhan,JIRS 6, 367 ; FrăţilăIstroromân 1, 144), aroum. ţeáră (Pascu 1, 175 ; DDA2 ; BaraAroumain), végl. kaira (BartoliDalmatico 247, 268, 313, 396 § 295, 402 § 308, 420 § 382, 430 § 425 ; ElmendorfVeglia), istriot. ˹sìra˺ (PellizzerRovigno ; AIS 909), it. cera (dp. déb. 13e s. [aitsept.], Camboni in TLIO ; LEI 13, 979-1003 ; DELI2 ; AIS 909), frioul. cere (dp. 1355 [zera], DAroncoAntologia 26 ; Crevatin in DESF ; DDFF ; AIS 909 ; ASLEF 339 n° 1164), lad. cëra (dp. 1763 [tschaera], Kramer/Schlösser in EWD ; MischìBadia ; AIS 909 ; ALD-I 138), romanch. tschaira/tschera (HWR ; LRC ; AIS 909), fr. cire (dp. déb. 12e s., TLF ; GdfC ; FEW 2, 595a-597b ; DEAFPré s.v. cire1 ; ANDEl s.v. cire1 ; ALF 293)1, frpr. ciri (dp. 1220/1230, ProsalegMussafia 78 ; HafnerGrundzüge 70, 129 ; FEW 2, 604b-605a ; Burger in GPSR 4, 74-75 ; ALF 293)2, occit. cera (dp. 1130/1149, MarcD 80 ; Raynouard ; Levy ; FEW 2, 595a-597b ; Pansier 3 ; BrunelChartes ; DOMEl ; ALF 293), gasc. ˹cere˺ (dp. 1376/1378 [ssere], LespyR ; FEW 2, 595a-597b ; DOMEl ; CorominesAran 399 ; ALF 293), cat. cera (dp. 13e s., DECat 2, 672-673 ; DCVB), arag. cera (dp. 13e s., TilanderVidal 2, 238, 447 ; NagoreEndize), esp. cera (dp. 1ère m. 13e s., Kasten/Cody ; DCECH 2, 39 ; DME ; Kasten/Nitti), ast. cera (dp. 1171 [copie 13e s. ; çera], DELLAMs ; DGLA ; DALlA), gal./port. cera (dp. 2e m. 13e s., DDGM ; Buschmann ; DRAG2 ; DELP3 ; CunhaÍndice ; HouaissGrande [04/07/2018] ; CunhaVocabulário2).

II. Sens métonymique : « bougie » (> « ensemble de bougies »)

II.1. Nom comptable : « bougie »
*/ˈker‑a/ > sard. cèra s.f. « appareil cylindrique aux parois en cire d’abeille dont la flamme sert pour éclairer les alentours, bougie » (PudduDitzionàriu2), istroroum. ĉåra (Byhan,JIRS 6, 367 s.v. tŝę́rę ; Candrea-Densusianu n° 299), aroum. ţeáră (Pascu 1, 175 ; DDA2 ; BaraAroumain), it. cera (dp. 1297 [aitcentr.], TLIOCorpus ; LEI 13, 986), agn. ceire (1334/1370, ANDEl s.v. cire1), occit. cera (dp. ca 1160, BrunelChartes 91 ; Levy ; FEW 2, 595b ; DOMEl), port. cera (dp. 1503, HouaissGrande [04/07/2018]).

II.2. Nom collectif : « ensemble de bougies »
*/ˈker‑a/ > sard. kèra/čèra s.f. « ensemble constituant l’éclairage et la décoration lumineuse d’un endroit » (fin 11e/mil. 13e s. [date du ms. ; kera], CorpusATLiSOr), it. cera (dp. 1289 [aitcentr.], TLIOCorpus ; LEI 13, 986 ; Camboni in TLIO), frioul. cere (Crevatin in DESF), agn. cire (ca 1343 [cyre], ANDEl s.v. cire1)3, occit. cera (dp. 1378, OlivierAuvergnat ; FEW 2, 595b), cat. cera (DCVB), esp. cera (dp. 1620, NTLE).

III. Sens métaphoriques

III.1. Sens « cérumen (cire d’oreille) » (nom massif)
*/ˈker‑a/ > dacoroum. ceară s.f. « sécrétion des glandes sébacées des oreilles de l’homme, cérumen (cire d’oreille) » (dp. 1838 [cearei (gén.) de urechi], Albineţ, M. 204 ; Tiktin3 ; EWRS ; DA ; Cioranescu n° 1617 ; MDA)4, itsept. ˹sira˺ (LEI 13, 997), frioul. cere (DDFF), romanch. tschaira/tschera (LRC), fr. cire (TLF ; FEW 2, 596b-597a), frpr. ciri (GPSR 4, 74-75), cat. cera (DCVB), esp. cera (dp. 1495, NTLE [Nebr.]), ast. cera (DALlA), gal./port. cera (DRAG2 ; HouaissGrande [04/07/2018]).

III.2. Sens « chassie » (nom massif)
*/ˈker‑a/ > itsept. ˹scira˺ s.f. « sécrétion sur le bord des paupières de l’homme, chassie » (LEI 13, 997 ; ALD-II 66 p 190), sic. ˹cira˺ (LEI 13, 997), frioul. cere (ASLEF 390 p 10a), lad. cëra (ALD-II 66 p 84, 85), romanch. tschaira/tschera (HWR ; LRC), fr. cire (dp. 1573, GdfC = TLF ; FEW 2, 596b-597a), occit. ˹ciro˺ (FEW 2, 596b ; ALF 1783).

Commentaire. – Toutes les branches romanes présentent des cognats conduisant à reconstruire protorom. */ˈker‑a/ s.f. « substance sécrétée par les abeilles pour bâtir l’intérieur de la ruche, cire (d’abeille) ; appareil cylindrique aux parois en cire d’abeille dont la flamme sert pour éclairer les alentours, bougie ; sécrétion des glandes sébacées des oreilles de l’homme, cérumen (cire d’oreille) ; sécrétion sur le bord des paupières de l’homme, chassie »5.
L’étymologie romane attribue traditionnellement le seul sens « cire (d’abeille) » à l’étymon (REW3 ; FEW 2, 595a ; LEI 13, 979). La reconstruction comparative semblerait toutefois inviter à considérer protorom. */ˈker‑a/ comme polysémique, même s’il est délicat d’établir les limites précises de sa polysémie. Le sémème « cire (d’abeille) » se reconstruit sans problème sur la base de l’ensemble des branches romanes (cf. ci-dessus I.). La reconstruction du sens métonymique « bougie » (nom comptable, ci-dessus II.1. ; puis nom collectif « ensemble de bougies », ci-dessus II.2.) paraît également solide, car les cognats convoqués sont assez nombreux (sard. istroroum. aroum. it. frioul. fr. occit. cat. esp. port.), et plusieurs d’entre eux (sard. it. fr. occit.) sont attestés depuis le Moyen Âge, même s’il ne pouvait s’agir que d’un synonyme d’importance secondaire de */kanˈdel‑a/ (cf. REW3 s.v. candēla ; von Wartburg 1936 in FEW 2, 177b-180b, candēla ; Grandolfo/Hohnerlein/Tancke 2007 in LEI 10, 737-790, candēla) et de */ˈker‑i‑u/ (dérivé de */ˈker‑a/, cf. REW3 s.v. cēreum ; von Wartburg 1939 in FEW 2, 604b-605a, cēreus ; Cascone 2014 in LEI 13, 1105-1109, cēreus II 1 b).
Nous proposons de reconstruire de plus deux sens métaphoriques6, dont le développement se fonde sur une ressemblance de couleur et de consistance avec la cire d’abeille : « cérumen (cire d’oreille) » (ci-dessus III.1.) et « chassie » (ci-dessus III.2.). Il est vrai qu’aucun des cognats romans convoqués pour la reconstruction de ces deux noms massifs – dacoroum. aroum. it. frioul. romanch. fr. frpr. cat. esp. ast. gal./port.7 pour « cérumen (cire d’oreille) » et it. frioul. lad. romanch. fr. occit. pour « chassie » – n’est attesté avant le 16e siècle, mais la nature de leurs référents semble pouvoir expliquer ce manque d’attestations : on comprend aisément que les textes tant littéraires que documentaires médiévaux n’aient guère eu l’occasion de mentionner les sécrétions des glandes sébacées des oreilles ou les sécrétions sur le bord des paupières des humains. Cela dit, des emprunts intraromans ont pu entrer en jeu, de sorte que les deux séries de cognats en question ne doivent sans doute pas être considérées comme définitivement établies. De plus, dans le cas des continuateurs de */ˈker‑a/ qui présentent le sens « cérumen », on ne peut pas exclure la possibilité d’un calque sur la base de latméd. cerumen, -inis s.n. « id. » (1275, W. de Saliceto, Ars chirurgica, MltWb) : on peut imaginer que c’est le terme que les médecins utilisaient dans leurs interactions avec les patients, réservant it. cerume « id. » (dp. ca 1698, LEI 13, 985, cēra I 1 a [classé à tort parmi les dérivés]), fr. cérumen (dp. 1762, TLF ; FEW 2, 597a), esp. cerumen (dp. 1728, “derivado culto de cera”, DCECH 2, 40) et leurs correspondants à la communication entre spécialistes.
Les sémèmes « cire (d’abeille) » (I.) et « bougie(s) » (II.), dont la reconstruction s’appuie sur des cognats relevés en sarde, en roumain et dans plusieurs idiomes de la Romania italo-occidentale, peuvent être attribués à la strate la plus ancienne du protoroman (protoroman stricto sensu), antérieure au décrochage du protosarde (2e moitié du 2e siècle [?], cf. Straka,RLiR 20, 256). Ce sont des considérations sémantico-référentielles qui nous amènent à attribuer la priorité historique au sens « cire (d’abeille) » (I.), à partir duquel le sens « bougie » (II.1. ; puis « ensemble de bougies », II.2.) a pu se développer aisément par une métonymie « matière » > « objet ». En revanche, le sémème « cérumen (cire d’oreille) » (III.1.), dont la reconstruction s’appuie sur des cognats décelés en roumain et dans des parlers de la Romania italo-occidentale, ne peut être projeté que sur une strate plus récente du protoroman, le protoroman continental, datable entre l’individuation du protosarde et celui du protoroumain (3e siècle [?], cf. RosettiIstoria 184 ; Straka,RLiR 20, 258). Enfin, le sémème « chassie » (III.2.), reconstruit sur la base d’un ensemble d’idiomes de l’Italia et de la Gallia (it. frioul. lad. romanch. fr. occit.), ne peut être attribué qu’au protoroman italo-occidental, une strate postérieure au dégagement du protoroumain de la protolangue. On notera que le développement de ces différents sens secondaires témoigne de l’importance de la cire dans l’économie domestique de l’Antiquité.
D’autres unités lexico-sémantiques, quoique présentes parallèlement dans de nombreux parlers romans, se dénoncent, en raison de leur datation tardive, comme de création idioromane (ou probablement, pour certaines d’entre elles, comme empruntées). C’est le cas, entre autres, de dacoroum. ceară s.f. « exsudation spontanée ou provoquée de certains végétaux, gomme ou résine » (MDA ; DELR), istriot. sira (AIS 568), it. cera (dp. 1594, LEI 13, 995 ; AIS 568 p 427, 554, 608, 909), fr. cire (dp. 1741, FEW 2, 595b ; TLF), occit. cèira (dp. 1931/1932, FEW 2, 595b), ast. cera (DALlA), gal./port. cera (DRAG2 ; HouaissGrande [04/07/2018]). La même chose vaut pour it. cera s.f. « membrane qui recouvre la base du bec des certaines espèces d’oiseaux, opercule » (dp. 1823, RanzaniZoologia 99) et ses correspondants dans plusieurs idiomes romans contemporains (fr. occit. cat. esp. port.). Pour ce qui est d’it. cera s.f. « ouvrage de plein relief représentant un être animé, statue » (dp. 1530, LEI 3, 986) et ses parallèles en frioulan, en français et en portugais, il semble s’agir d’emprunts au latin.
Le corrélat du latin écrit de l’unité lexico-sémantique I., cera, -ae s.f. « cire (d’abeille) », est usuel pour ainsi dire durant toute l’Antiquité (dp. Varron [37 av. J.-Chr., TLL 3, 849), tandis que celui de II., cera « bougie », n’est connu que depuis Lactance (déb. 4e s. apr. J.-Chr., TLL 3, 853). Le latin écrit de l’Antiquité, qui atteste par ailleurs d’autres sens, notamment « tablette à écrire (en cire) » (dp. Plaute [* ca 254 – † 184], TLL 3, 852 ; IEEDLatin) et « statue (en cire) » (dp. Cicéron [* 106 – † 43], Gaffiot ; cf. TLL 3, 853), ne connaît pas, en revanche, de corrélat dans les sens « cérumen (cire d’oreille) » (ci-dessus III.1.) et « chassie » (ci-dessus III.2.)8.
Du point de vue diasystémique (latin global), les sens « cérumen (cire d’oreille) » (ci-dessus III.1.) et « chassie » (ci-dessus III.2.) de protorom. */ˈker‑a/ ~ lat. cera sont donc à considérer comme des particularismes de l’oral, « tablette à écrire (en cire) », comme un particularisme de l’écrit, les sémèmes « cire (d’abeille) » (ci-dessus I.) et « bougie » (ci-dessus II.) constituant l’intersection entre les deux codes. Concernant le sens « bougie », la reconstruction comparative invite à penser qu’il s’est développé dans les variétés orales (et donc très probablement basilectales) du diasystème et n’a bénéficié d’un passage à l’écrit que tardivement.

Bibliographie. – MeyerLübkeGLR 1, § 68-70, 72, 76-78, 83, 100, 105-106, 302, 403, 406, 455 ; REW3 s.v. cēra ; Ernout/Meillet4 s.v. cēra ; von Wartburg 1939 in FEW 2, 595a-597b, cēra ; LausbergSprachwissenschaft 1, § 168-170, 272-273 ; 2, § 311-313, 384 ; HallPhonology 36, 56, 67, 89 ; Bellone/Pfister/Hohnerlein 2014 in LEI 13, 979-1003, cēra ; SalaVocabularul 541 ; MihăescuRomanité 269.

Signatures. – Rédaction : Giorgio Cadorini. – Révision : Reconstruction, synthèse romane et révision générale : Valentin Tomachpolski ; Paul Videsott. Romania du Sud-Est : Victor Celac ; Cristina Florescu ; Nikola Vuletić. Italoromania : Giorgio Marrapodi. Galloromania : Jean-Paul Chauveau. Ibéroromania : Ana Boullón ; Ana María Cano González ; José Antonio Saura Rami. Révision finale : Éva Buchi. – Contributions ponctuelles : Pascale Baudinot ; Myriam Benarroch ; Geert De Wilde ; Xosé Lluis García Arias ; Günter Holtus ; Simone Pisano ; Petr Zemánek.

Date de mise en ligne de cet article. – Première version : 01/02/2019. Version actuelle : 13/02/2020.

 


1. On relève déjà une attestation de cire dans la Passion de Clermont (ca 1000, DEAFPré s.v. cire1), dont l’appartenance linguistique au français est toutefois discutée (cf. DePoerck,RLiR 27 ; DEAFBiblEl s.v. PassionA).
2. Nous suivons Burger in GPSR 4, 75 pour ne pas séparer frpr. ciri des cognats ici réunis, au motif que */r/ précédé d’une voyelle antérieure entraîne régulièrement la palatalisation de */‑a/ final (cf. HafnerGrundzüge 129), en dépit de von Wartburg 1939 in FEW 2, 605a, cēreus 2, qui rattache le lexème au féminin de l’adjectif de relation de */ˈker‑a/.
3. En revanche, en raison de sa datation tardive, fr. cire s.f. « luminaire d’une église » (dp. 1678, FEW 2, 595b) est à considérer comme une création idioromane indépendante. Pour ce qui est des deux attestations de ciere dans la Prise de Pampelune (ca 1343, NicVeronaDiNinni 223, 225, cf. FEW 2, 595b), elles permettent autant une lecture comptable que massive (GdfC, qui ne connaît que la première, glose par « chandelle, bougie »). En tout état de cause, ce texte franco-italien peut difficilement témoigner pour le français.
4. Malgré EWRS s.v. ceáră, dont la formulation n’est d’ailleurs pas très claire, les sources istroroumaines et aroumaines ne confirment pas l’existence d’un continuateur de */ˈker‑a/ au sens « cérumen » pour ces deux dialectes.
5. Protorom. */ˈker‑a/ a été emprunté par l’irlandais et le brittonique (Ernout/Meillet4). Un rapprochement avec ar. qīr s. « goudron ; poix » serait tentant, mais l’étymologie de ce lexème n’a pas été étudiée. SchuchardtBerberisch 53 suppose que les lexèmes berbères signifiant « cire d’abeille » et contenant cette racine sont des emprunts au latin ou, peut-être, à gr. κηρός s.m. « cire ». À vrai dire, la racine ne semble pas être indo-européenne (IEEDLatin : “probably a loanword from an unknown language” ; cf. Ernout/Meillet4), de sorte qu’on peut penser qu’il s’agit d’un emprunt au substrat méditerranéen, dont le berbère fait partie, en latin et en grec.
6. La lexicographie tant latine que romane propose aussi d’autres sens métaphoriques, mais l’examen des exemples fournis révèle qu’il s’agit de métonymies vives (discursives) et non pas figées (lexicalisées).
7. Il va de soi que nous n’avons pas tenu compte des locutions du type de logoud. chera de oricra loc. nom.f. « cire d’oreille » (RubattuDizionario2).
8. Ces deux concepts sont rendus en latin écrit de l’Antitquité par sordes s.f.pl. (Gaffiot).

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