Thèses en cours

Thèses en cours

Mehsen Azizi

« Phraséologie, terminologie et évolution technologique de la traduction : traduction machine vs. traduction humaine anglais > français et anglais > arabe. »
Sous la direction d’Yvon Keromnes (ATILF | Université de Lorraine – CNRS)

Résumé
L’évolution de la technologie, en particulier dans l’informatique, affecte grandement le monde de la traduction (accès aux ressources lexicographiques, à des corpus et bases de données terminologiques, traduction assistée par ordinateur, et aujourd’hui traduction automatique neuronale.
L’objectif de cette thèse est de déterminer la nature des changements qu’entraîne cette évolution dans la formation aux métiers de la traduction. Il s’agit dans un premier temps de caractériser la traduction automatique neuronale de l’anglais vers deux langues-cibles, l’arabe et le français, dans plusieurs domaines de spécialité (droit, médecine, technologie et tourisme). Dans un deuxième temps seront comparées les activités de traduction et de post-édition d’étudiants en Master de traduction en termes de productivité, de créativité, de besoins en ressources lexicographiques et terminologiques, et de charge cognitive.

 

Vincent-Thomas Barrouillet

« Le discours pathologique du sujet schizophrène, caractérisation psycholinguistique et computationnelle des déviations décisives à la logicité dialogique en étude de corpus. / Pathological discourse in Schizophrenia, a psycholinguistic and computational characterization of decisive deviations from dialogical logic in a corpus-based study. »
Sous la direction de Michel Musiol (ATILF | Université de Lorraine – CNRS) et de Maxime Amblard (Loria)

Résumé
Ces travaux doctoraux s’inscrivent dans le champ interdisciplinaire de la psycholinguistique et de la linguistique informatique. En analyse de discours, ils portent sur le discours pathologique du sujet schizophrène, envisagé sous l’angle de discontinuités pragmatiques, que nous nommons « ruptures ». Ces dernières surviennent dans la dynamique conversationnelle en mettant à mal la cohérence pragmatique de l’interlocution, et signalent, à des degrés divers, un trouble du discours dans le traitement linguistique, pragmatique, contextuel et interactionnel de la conversation. Ces phénomènes discursifs témoignent d’un trouble du discours caractéristique de certaines pathologies, la schizophrénie en premier lieu, et constituent notre terrain empirique d’exploration et d’analyse.
La problématique centrale de ce manuscrit consiste à étendre le champ des ruptures dites « décisives », c’est-à-dire celles pour lesquelles il est possible d’établir un lien direct et causal avec la pathologie. Ce caractère décisif permet de les considérer non simplement comme des marques de déviance voulues ou non à la bonne tenue de l’interlocution, mais comme de véritables symptômes discursifs participant à l’expression du trouble, et à ce titre, le patient est toujours dupe d’une rupture « décisive ». Pour les identifier et en rendre compte de manière rigoureuse, nous proposons une modélisation formelle de ces phénomènes interlocutoires, fondée sur un aménagement de la « modélisation hiérarchique et fonctionnelle » des actes de langage. En complément, nous introduisons également un système formel de détection des ruptures décisives et non décisives.
Notre méthodologie est l’étude exhaustive de corpus constituée d’interactions orales impliquant des patients schizophrènes, ainsi que, dans une phase exploratoire, des patients bipolaires. En analyse du discours, notre objectif est de repérer, catégoriser et modéliser les ruptures, en progressant vers une prise en charge formelle et algorithmique des événements discursifs étudiés. L’approche combine des outils pragmatiques classiques avec une formalisation susceptible d’être traduite dans des applications informatiques ultérieures, en particulier dans un contexte diagnostique assisté, voire d’analyse automatisée de corpus cliniques.
Les résultats obtenus se déclinent selon plusieurs axes complémentaires. D’abord, le critère de décisivité est étendu à un spectre plus large de ruptures, ce qui permet de mieux cerner la diversité de l’expression illocutoire de la pathologie et d’envisager une typologie de la décisivité enrichie. De plus, nous avons été en mesure de décrire les ruptures décisives comme de véritable « symptômes psycholinguistiques » de la pathologie, en cela qu’ils se situe à l’interface entre un trouble linguistique et cognitif. Ensuite, le travail aboutit à la formalisation d’un outil de repérage, pensé pour permettre une détection automatique des ruptures dans des corpus oraux, ouvrant ainsi la voie à un traitement informatisé des interactions. Par ailleurs, le modèle est appliqué pour la première fois à un corpus de patients bipolaires, ce qui ouvre d’importantes perspectives comparatives entre différents profils pathologiques. Enfin, une réflexion est menée sur le rôle de la mémoire de travail dans la gestion des interactions conversationnelles, en contexte dialogique, avec pour objectif de mieux comprendre les mécanismes cognitifs sous-jacents aux phénomènes de rupture. Cette réflexion pourra aboutir à court terme à une modélisation algorithmique de la mémoire de travail en contexte interlocutoire.
En conclusion, ces travaux doctoraux permettent en premier lieu de moissonner plus de ruptures décisives, élargissant ainsi le dispositif diagnostique. De plus, il jette les bases d’un système automatisé de détection des ruptures.
 

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This dissertation falls within the interdisciplinary fields of psycholinguistics and computational linguistics. From a discourse analysis perspective, it focuses on the pathological discourse of individuals with schizophrenia, examined through the lens of pragmatic infractions, which we refer to as “discontinuities.” These occur within the dynamics of conversation, undermining the pragmatic coherence of interlocution, and signal, to varying degrees, a discourse disorder affecting the linguistic, pragmatic, contextual, and interactional processing of conversation. These discursive phenomena are indicative of discourse-level disturbances characteristic of certain pathologies, schizophrenia foremost among them, and constitute the empirical terrain for our exploration and analysis.
The central issue addressed in this dissertation is the extension of the field of so-called “decisive” discontinuities, that is those for which a direct and causal link to the pathology can be established. This decisive nature allows us to consider such discontinuities not merely as instances of intentional or unintentional deviation from well-formed interlocution, but as genuine discursive symptoms directly contributing to the expression of the underlying disorder. In order to identify and rigorously account for these phenomena, we propose a formal model of interlocutory discontinuities, based on an adapted version of the “hierarchical and functional model” of speech acts. In addition, we introduce a formal system for detecting both decisive and non-decisive discontinuities.
Our methodology relies on an exhaustive corpora study composed of oral interactions involving individuals with schizophrenia and, in an exploratory phase, patients diagnosed with bipolar disorder. In our discourse analysis, the objective is to identify, categorize, and model discontinuities, while progressing toward a formal and algorithmic treatment of the discursive events under study. This approach combines classical pragmatic tools with a level of formalization designed to be translatable into future computational applications, particularly in contexts of assisted diagnosis or even automated analysis of clinical corpora.
The results obtained are structured along several complementary axes. First, the criterion of decisiveness is extended to a broader spectrum of discontinuities, allowing for a more nuanced understanding of the diversity of pathological illocutionary expression and enabling the development of a refined typology of decisiveness. Second, we were able to describe decisive discontinuities as genuine “psycholinguistic symptoms” of the pathology, in that they lie at the interface between linguistic and cognitive disorders. Third, the work leads to the formalization of a detection tool designed to automatically identify discontinuities in oral corpora, thereby paving the way for computerized processing of conversational data. Furthermore, the model is applied for the first time to a corpus of bipolar patients, opening up promising comparative perspectives across different pathological profiles. Finally, a reflection is undertaken on the role of working memory in the management of conversational interactions in dialogic contexts, with the aim of better understanding the cognitive mechanisms underlying discontinuity phenomena. This reflection will, in the short term, lead to the algorithmic modelling of working memory in interlocutory contexts.
In conclusion, this doctoral research enables, first and foremost, the identification of a greater number of decisive discontinuities, thereby expanding the diagnostic framework. Moreover, it lays the groundwork for an automated system for discontinuity detection.

 

Warren Bonnard

« Intégration de l’analyse de discours dans un parcours d’apprentissage en anglais de spécialité / Integrating discourse analysis into an ESP learning program »
Sous la direction de Alex Boulton (ATILF / Université de Lorraine – CNRS) et Mary Catherine Lavissière (CRINI, Université de Nantes)

Résumé
Le projet de thèse porte sur l’élaboration d’une typologie de moves/steps (Swales, 1990) dans le contexte de l’enseignement de l’anglais juridique pour des étudiants en droit et des juristes professionnels. La première étape consiste à créer une typologie de moves/steps adaptée aux caractéristiques du genre étudié, en se basant sur l’annotation d’un corpus pilote d’opinions de la Cour Suprême des États-Unis. Cette étape vise à déterminer les moves et les steps présents dans les opinions des juges afin de constituer un ensemble d’étiquettes applicable ensuite à l’ensemble du corpus.
La deuxième étape du projet concerne la transposition didactique des moves/steps identifiés. Il s’agit de réfléchir à la manière d’enseigner ces éléments linguistiques aux apprenants spécialisés en utilisant une plateforme numérique. Cela nécessite de prendre en compte les enjeux de la transposition didactique, c’est-à-dire l’adaptation des connaissances théoriques à un contexte d’enseignement spécifique. Dans ce contexte, nous étudierons en particulier trois types de compétences que les enseignants doivent transmettre : les compétences linguistiques, les compétences liées à la manipulation de l’outil numérique choisi et les compétences nécessaires à l’utilisation autonome, en dehors de la classe, de cet outil.
La troisième étape consiste à explorer les scénarios pédagogiques et à formuler des recommandations didactiques. Il est prévu de recueillir des données quantitatives et qualitatives auprès des apprenants et des enseignants pour évaluer l’appropriation de la plateforme numérique. Les recommandations visent à améliorer les scénarios pédagogiques et à répondre aux enjeux linguistiques, pédagogiques et motivationnels.
Le projet s’inscrit dans le cadre de la didactique des langues de spécialité et met en avant l’utilisation des ressources numériques basées sur la linguistique de corpus. Il vise à développer des compétences linguistiques et discursives spécifiques à l’anglais juridique tout en favorisant l’autonomie des apprenants. Les résultats de ce projet de thèse pourront contribuer à l’amélioration de l’enseignement de l’anglais juridique et à la conception de plateformes d’apprentissage en ligne.

 

Antoine Brahy

« Immigration hispanoaméricaine et panhispanisme : étude sociolinguistique des rapports entre la vague migratoire de 1990-2008 en Espagne, une dynamique politico-culturelle et ses transpositions en droit. »
Sous la direction de Anne-Marie Chabrolle-Cerrtini (ATILF / Université de Lorraine – CNRS)

Résumé
À travers le double prisme migratoire et linguistique, ce projet propose une approche globale de l’étude de la variation de la langue espagnole, avec pour terrain d’étude l’immigration hispanoaméricaine des années 1990-2008 en Espagne. L’architecture de cette recherche permet l’articulation de différents axes concourant à un même objectif : caractériser les relations de pouvoir entre Espagne et Amérique hispanique en adoptant une lecture résolument sociolinguistique. Ce flux migratoire massif, issu des pays de l’ex-Couronne espagnole, en direction des terres historiques de la langue renvoie à un passé colonial et à une situation hispanophone encore marquée par l’hégémonie de la variation péninsulaire. La mise en parallèle de trois axes : la représentation par les hispanoaméricains de leur propre variation, la gestion des politiques linguistiques panhispanistes par les Académies et les textes juridiques de cette période, relatifs à la gestion des contingents de populations hispanoaméricaines en Espagne, devrait permettre d’aboutir à un état des lieux précis de la hiérarchisation des variations de l’espagnol. Ce choix devrait permettre, entre autres résultats, de mesurer les changements éventuels de perceptions par les locuteurs de leur variété, de revisiter les concepts de norme et d’usage, d’estimer le traitement par l’Académie espagnole des différentes variations de la langue par rapport à l’étalon péninsulaire et de rendre compte de la façon dont cette institution très réactive régule une adaptation incontournable à la situation de l’hispanophonie dans le monde.

 

Alessandra Cacciato

« Apprentissage sur corpus mobile : styles d’apprentissage et assimilation pour l’apprentissage de l’italien dans des lycées français / Mobile data-driven learning: Learning styles and uptake for Italian in French secondary schools. »
Sous la direction d’Alex Boulton (ATILF | Université de Lorraine – CNRS)

Résumé
Le data-driven learning (DDL) ou apprentissage sur corpus (Boulton & Tyne, 2014), désormais ASC, est une approche didactique associée à Tim Johns et basée sur l’utilisation des outils de la linguistique de corpus à des fins pédagogiques. L’idée est de permettre aux apprenants d’explorer une langue authentique et de tirer leurs propres conclusions quant à son fonctionnement, à force d’observations et d’hypothèses comme des « Sherlock Holmes » (Johns, 1997 : 101).
Les études publiées sur le DDL montrent l’efficacité de l’approche. Néanmoins, il existe peu de recherches ciblant d’autres langues que l’anglais, en-dehors du contexte universitaire auprès de jeunes apprenants.
Cette thèse vise à combler ces lacunes, en explorant les possibilités offertes par l’ASC dans l’apprentissage mobile selon les styles d’apprentissage individuels, chez les jeunes apprenants d’italien dans les lycées français.
En mettant l’accent sur le rôle actif des apprenants, l’ASC favorise l’identification de régularités dans la langue et exploite l’utilisation d’outils logiciels et des appareils mobiles, bien que peu de chercheurs aient exploré le potentiel de l’ASC pour l’apprentissage des langues assisté par mobile (MALL).
La relation entre l’ASC et les styles d’apprentissage est encore en phase exploratoire et la recherche présente des résultats controversés qui nécessiteront plus d’études.
Nous basons nos travaux sur l’hypothèse que l’ASC a le potentiel d’adapter et d’exploiter les affordances des appareils mobiles, puisque la nature personnalisable, engageante et omniprésente de l’apprentissage mobile ouvre un large éventail de possibilités pour répondre aux besoins et aux aptitudes des apprenants. La variété, la flexibilité et l’interactivité que MALL offre peuvent convenir à différents styles d’apprentissage et maximiser les avantages de l’ASC.
Une application d’apprentissage des langues sera spécialement conçue et développée. La méthodologie ASC et l’application mobile seront ensuite présentées aux élèves du lycée, inscrits au programme EsaBac, qui visent un niveau de compétence B2 selon le CECR. L’étude est spécifiquement conçue pour être cohérente avec les programmes scolaires et pour donner aux apprenants une autonomie significative dans leur progression.

 

Agathe Chassard

« Dynamiques de construction de l’identité professionnelle des enseignants de français du cycle 4: entre doxas et incertitudes. »
Sous la direction de Dominique Macaire (ATILF / Université de Lorraine – CNRS) et Séverine Behra (ATILF / Université de Lorraine – CNRS)

Résumé
Cette thèse aura pour objet l’étude de la dynamique de construction de l’identité professionnelle des enseignants de français au cycle 4. Il s’agira de mettre en lumière les doxas et représentations qui sous-tendent une identité professionnelle disciplinaire partagée, ainsi que ses zones de tension, lieux de réajustement et de renouvellement d’identités professionnelles disciplinaires individuelles.

 

Minghao Chen

« Etude du style de traductions de la trilogie de Liu Cixin, Le Problème à trois corps, en français et en anglais / Study of the style of translations of Liu Cixin’s trilogy, The Three-Body Problem, into French and English »
Sous la direction de Yvon Keromnes (ATILF / Université de Lorraine – CNRS)

Résumé
Cette thèse a pour but d’étudier le style des traducteurs dans les versions françaises et anglaises du Problème à Trois Corps, en adoptant une approche basée sur la traductologie de corpus. L’étude tente une nouvelle approche en créant des corpus parallèles multilingues (français, anglais, chinois) du Problème à Trois Corps. À l’aide de ces corpus parallèles, des outils linguistiques seront appliqués pour une analyse quantitative aux niveaux lexical, syntaxique et textuel, afin d’extraire les caractéristiques textuelles propres à chaque traduction. Par la suite, en se concentrant sur des éléments tels que les termes porteurs de la culture, les néologismes de la science-fiction ainsi que les éléments paratextuels, cette étude procédera à une analyse qualitative des choix, méthodes et stratégies de traduction appliqués par les traducteurs. Enfin, en se basant sur les caractéristiques textuelles des traductions et les choix, méthodes et stratégies de traduction catégorisés par l’analyse précédente, une analyse qualitative sera menée pour mettre en lumière les similitudes et les différences dans les styles de traduction des traducteurs. Cette analyse visera également à comprendre les raisons sous-jacentes à ces styles du point de vue de l’idéologie, du capital intellectuel, des normes sociales et des attentes des lecteurs. Cette démarche combine des méthodes quantitatives et qualitatives issues de la traductologie, de la linguistique et de la littérature. En somme, cette thèse vise à présenter de manière systématique et rigoureuse les styles des traducteurs tels qu’ils se manifestent dans les versions multilingues du Problème à Trois Corps, tout en explorant les facteurs qui influencent ces styles.

 

Hee-Soo Choi

« Lier des ressources lexicales du français en vue d’une interopérabilité entre niveaux linguistiques. »
Sous la direction de Mathieu Constant (ATILF / Université de Lorraine – CNRS) et Karën Fort (Loria)

Résumé
Les ressources lexicales sont au cœur de la linguistique et du traitement automatique des langues. Cependant, les ressources existantes pour le français restent très hétérogènes dans leur conception, comme dans leur couverture. Ces ressources présentent des vues spécifiques mais complémentaires de la réalité linguistique. Lier ou combiner de manière cohérente ces ressources peut permettre de donner un point de vue linguistique plus large et de mettre en valeur certains phénomènes sous différentes perspectives. Par ailleurs, les liens créés peuvent être utiles pour des tâches de traitement automatique des langues telles que l’annotation automatique de corpus (ex. étiquetage sémantique).

 

Clara Cousinard

« Vers une didactique de l’interaction : l’apprentissage avec et sur corpus au service du développement de la compétence interactionnelle en FLE. »
Sous la direction de Virginie André (ATILF | Université de Lorraine – CNRS)

Résumé
Cette thèse s’inscrit à l’interface entre la linguistique et la didactique des langues. Plus précisément, elle propose de faire des liens entre la linguistique de corpus et la didactique de l’oral en Français Langue Étrangère (FLE). Les recherches actuelles dans ce domaine s’accordent pour soutenir que l’exposition à la langue cible pour des apprenants est indispensable. L’exploitation de corpus oraux et multimodaux authentiques pour enseigner et apprendre à interagir fait actuellement partie des méthodologies didactiques qui sont expérimentées par de nombreux enseignants et apprenants de FLE selon différentes modalités (Ravazzolo, Etienne 2019 ; Etienne, Jouin 2019 ; André 2019, 2018). Il existe plusieurs façons d’exploiter des corpus à des fins didactiques et plusieurs types de corpus peuvent faire l’objet de séquences pédagogiques en FLE (André 2019). Cette confrontation des apprenants à des corpus en langue cible s’inscrit dans le prolongement de l’utilisation de documents authentiques en didactique (Holec 1990 ; Boulton 2009). Depuis les années 1970, de nouvelles formes d’exposition sont apparues notamment avec les progrès technologiques et l’accès au numérique.
La thèse s’intéressera à l’exploitation des corpus à des fins didactiques selon les principes du data-driven learning (Johns 1991, Aston 2001), traduit en français par l’apprentissage sur corpus (ASC) (Boulton, Tyne 2014), et de l’apprentissage avec corpus (AAC) dans l’optique de développer la compétence interactionnelle des apprenants. Les études menées jusqu’à présent révèlent que l’ASC permet aux enseignants et aux apprenants d’aborder la langue d’une façon novatrice. La question de la compétence interactionnelle est, elle, peu abordée en didactique du FLE. Les apprenants posent alors des questions auxquelles les enseignants ne savent pas ou ne veulent pas répondre, notamment parce que les descriptions du français parlé en interaction sont peu référencées dans les manuels et les grammaires (voir par exemple Blanche-Beneviste, Jeanjean 1987 ; Mondada 2002 ; Kerbrat-Orecchioni 2005 ; Traverso 2016 ; Giroud, Surcouf 2016). Ces questions sont pourtant légitimes et peuvent être traitées conjointement avec l’ASC et l’AAC qui permettent de développer un comportement d’apprentissage plus efficace que la grammaire explicite, celle qui est prescrite par l’enseignant (Lin 2019, Liu 2011, Miangah 2011). Nous mettons également en lumière les stratégies d’apprentissage (Oxford 1990) mises en œuvre lors des séances d’ASC et d’AAC, qui permettent un développement de la conscience langagière des apprenants et, à terme, de la compétence interactionnelle des apprenants. Nous traitons quatre questions de recherche : (1) Comment les apprenants manipulent-ils les données de corpus ? ; (2) Quelles composantes de la compétence interactionnelle les apprenants travaillent-ils ? ; (3) Quelles sont les stratégies d’apprentissage mises en œuvre lors de cette manipulation des données de corpus ? ; (4) Y a-t-il corrélation entre les stratégies d’apprentissage mises en œuvre et le développement de la compétence interactionnelle ?

 

Éléonore de Beaumont

« L’enseignement-apprentissage du français à un public turcophone : genre linguistique et identité de genre en classe de FLE. »
Sous la direction de Sophie Bailly (ATILF | Université de Lorraine – CNRS) et Yannick Chevalier (Université Lumière Lyon 2)

Résumé
Notre recherche visera à établir quelles sont les attitudes et les représentations du français inclusif chez les enseignant·es de FLE, dans quelle mesure les préconisations des instances internationales au sujet du français inclusif sont mises en oeuvre par des moyens didactiques et pédagogiques et quelles en sont les conséquences sur le plan de la représentation sociolinguistique du français pour les allophones. À travers une approche comparative contrastive, nous appuierons notre étude sur les apprenant·es turcophones, dont la langue première ne comporte pas de genre. La question essentielle que soulève notre recherche est celle de la norme à enseigner, dès lors que, in vivo, les micro-normes sont en concurrence dans les pratiques des francophones. Notre recherche nous amènera alors à nous interroger sur la façon dont les enseignant·es abordent la question de la diversité linguistique, des connotations portées par tel ou tel choix lexical ou grammatical, dans leurs pratiques de classe, et à nous demander si les modalités du français inclusif peuvent s’inscrire dans le même type de problématiques.

 

Véronique Geisler

« Rôle d’un dispositif d’entretiens métagraphiques axé sur le développement de la compétence orthographique (lexicale et grammaticale) des élèves plurilingues de CE1 / Role of a metagraphic interview system focused on the development of the spelling (lexical and grammatical) skills of multilingual students »
Sous la direction de Grégory Miras (ATILF / Université de Lorraine – CNRS) et Églantine Guély-Costa (ATILF / Université de Lorraine – CNRS)

Résumé
Le présent projet de recherche a germé d’abord des difficultés rencontrées dans ma pratique de classe puis pour répondre aux besoins particuliers de certains élèves plurilingues. Comment aider certains élèves à surmonter le décalage qui existait entre la langue de l’école et la/les langues de la maison ? Mais aussi comment tenir compte des connaissances et des compétences langagières dont disposent les élèves plurilingues ; ce que Perregaux (2002, 2003, 2004) appelle le « déjà là » ? Mes observations sur le terrain m’ont amené à me questionner sur les aides que je pouvais proposer à ces élèves qui entraient diversement dans les apprentissages.
De nombreux travaux en contexte scolaire se sont focalisés sur les enfants allophones nouvellement arrivés (Moore, 2006 ; Montagne-Macaire, 2008 ; Auger et Le Pichon-Vorstman, 2021). Plus rares sont les études qui mentionnent ces élèves parlant une autre langue à la maison que le français soit présent ou non (Simon et Maire Sandoz, 2008).
Au niveau institutionnel, ce n’est qu’en 2015 que le terme de « plurilinguisme » apparait expressément dans les programmes. Et la Loi du 26 juillet 2019 réaffirme l’importance de développer la compétence plurilingue des élèves.
Dans ce contexte, les enseignants sont amener à s’enquérir de la façon avec laquelle l’élève reçoit les savoirs, les comprend et les intègre. Ceci nous conduit à nous intéresser à l’enseignement-apprentissage de l’orthographe chez les élèves plurilingues scolarisés en classe ordinaire à l’école élémentaire.
Plusieurs recherches (Jaffré, 1994 ; Brissaud et Cogis, 2011) mettent en avant les entretiens métagraphiques comme une intervention sur l’enseignement de l’orthographe pour mieux comprendre les productions non conformes à la norme des élèves. Et ces procédures graphiques verbalisées par les élèves permettent d’accéder à leur représentation et à leur connaissances orthographiques (Maynard, 2022).
Maynard (2022) a présenté les résultats d’une étude québécoise analysant les effets d’un dispositif plurilingue de l’enseignement de l’orthographe grammaticale sur les procédures graphiques des élèves plurilingues au collège en classe ordinaire. Et elle conclut qu’un dispositif recourant à des dictées métacognitives, à une approche intégrée d’enseignement de l’orthographe et à des approches plurilingues favorise le développement de la compétence
en orthographe grammaticale en français de ces élèves. Notre démarche s’inspire de celle de Maynard en ciblant plus particulièrement et en analysant le rôle d’un dispositif d’écritures métagraphiques axé sur le développement de la compétence orthographique (lexicale et grammaticale) des élèves plurilingues dans la construction de leurs savoirs.
Nous essayerons à travers cette thèse de questionner le rôle d’un dispositif d’entretiens métagraphiques axé sur le développement de la compétence orthographique (lexicale et grammaticale) des élèves plurilingues de CE1.

 

Enora Germain

« Les décalages entre les discours et les pratiques de formateurs bénévoles dans un atelier d’alphabétisation : comment accompagner vers une démarche réflexive ? / The discrepancies between the discourse and practice of volunteer teachers in a literacy class: how can we help them to develop a reflective approach? »
Sous la direction de Hervé Adami (ATILF / Université de Lorraine – CNRS)

Résumé
Malgré une professionnalisation croissante, le champ de la formation en français des migrants faiblement scolarisés et en grande difficulté avec la lecture et l’écriture est principalement pris en charge par des formateurs bénévoles qui jouent un rôle essentiel dans le tissu associatif. Cette thèse se concentre sur un atelier d’alphabétisation au sein d’un centre social et explore le décalage entre les discours et les pratiques des formateurs bénévoles travaillant dans ce domaine. Au cours de deux années d’observation, il est devenu évident que ces pratiques divergent parfois considérablement des discours et des objectifs déclarés par les formateurs eux-mêmes. Cette étude vise à comprendre les raisons de ces écarts et à concevoir une méthodologie expérimentale pour aider les formateurs à adopter une approche réflexive envers leurs pratiques. L’hypothèse centrale de cette étude est que la confrontation progressive des bénévoles à ces décalages peut favoriser le développement de pratiques réflexives bénéfiques à l’apprentissage de l’écrit par les adultes migrants. La méthodologie prévoit la collecte d’un corpus auprès des bénévoles pour nourrir et construire une réflexion guidée sur leurs pratiques à travers différentes méthodes de recueil de données. Ce projet de thèse vise à contribuer à une meilleure compréhension des défis rencontrés par les formateurs bénévoles dans le domaine de l’alphabétisation et à élaborer des méthodes pour les aider à développer des pratiques plus réflexives et efficaces auprès des publics des ateliers d’alphabétisation.

 

Marie Guely

« Le jeu dramatique comme expérience de médiation corporelle et esthétique dans la formation initiale des professeurs des écoles : affect pour la langue, confiance et engagement. / Drama as an experience of corporal and aesthetic mediation in the initial primary teacher training: affection for the language, confidence, and involvement in speaking activitie. »
Sous la direction de Grégory Miras (ATILF / Université de Lorraine – CNRS)

Résumé
Ce projet de thèse s’intéresse au jeu dramatique comme approche corporelle et esthétique permettant aux étudiants et futurs professeurs des écoles de première année de master MEEF 1er degré à l’INSPÉ de Lorraine de prendre confiance et plaisir à parler anglais, en jouant avec cette langue, sa voix et son corps. L’inclusion du jeu dramatique dans le dispositif de pratique de la langue en formation initiale des futurs enseignants du premier degré entend ainsi faire évoluer le goût pour l’anglais et donner envie de développer les contacts avec, en vue de l’enseigner avec plaisir et être un médiateur de cette appétence auprès des jeunes apprenants. Une expérimentation sera menée sur trois années afin de tester le dispositif dans le but de déterminer dans quelle mesure l’utilisation du jeu dramatique en tant qu’expérience corporelle et esthétique dans la formation initiale des enseignants peut libérer une parole contrainte dans les cours de langue (temps de parole, biographie langagière, insécurité linguistique). Des captations seront réalisées afin d’observer et d’analyser les attitudes et réactions des participants lors des activités menées, et des questionnaires pré et post-formation seront soumis aux étudiants afin de mesurer l’évolution de leur rapport à l’anglais et à leur vision de son enseignement en primaire. Des entretiens à n+1 (M2) et n+2 (année en tant que stagiaire) sont prévus pour mesurer l’impact de ce type de dispositif sur les compétences professionnelles. La finalité de ce travail de recherche-intervention sera de promouvoir une plus grande intégration du jeu dramatique dans la formation des enseignants, mais aussi d’y mettre en valeur une approche esthétique du jeu dramatique afin de proposer une approche corporelle et dynamique de l’enseignement des langues en primaire.

 

Younghyun Ha

« Phraséologie somatique du lexique des sentiments : une étude multilingue fondée sur le cas du coréen et du français / Somatic phraseology of the lexicon of feelings : a multilingual study based on the case of Korean and French »
Sous la direction de Alain Polguère (ATILF / Université de Lorraine – CNRS)

Résumé
La thèse envisagée a pour objectif d’étudier la phraséologie somatique du lexique des sentiments fondée sur le cas du coréen et du français dans un seul cadre théorique, la Lexicologie Explicative et Combinatoire (LEC). Pour dénoter la peur, par exemple, nous avons une expression « mom+i tteolli+da » en coréen qui correspond à « Le corps tremble de peur » en français. De tels phrasèmes obtiennent leurs significations figuratives en raison de la tendance humaine de montrer leurs sentiments abstraits de façon concrète à travers les corps.
D’abord, il est nécessaire de bien définir la cible de recherche. Nous allons recueillir des phrasèmes somatiques en coréen et en français parmi lesquels nous limiterons les objets de recherche aux « éléments du corps humains ». Nous parlons d’« éléments du corps » et non de « parties du corps » parce que ces phrasèmes peuvent référer au sang ou aux cheveux que l’on ne considère pas normalement comme des parties du corps. Ensuite, nous choisirons seulement les phrasèmes qui dénotent le sentiment, ce qui exclura la sensation comme la faim, la soif et l’attitude comme le respect, l’intérêt.
À partir des donnés choisies, nous allons préciser les choses ci-dessous. Premièrement, la nature des phrasèmes doit être révélée : la collocation, la locution, le cliché, etc. Dans la LEC, la compositionalité sémantique est évaluée du point de vue de Locuteur. Elle distingue la locution, le cliché de la locution. D’une part, la collocation et le cliché sont des phrasèmes sémantiquement compositionnels. La collocation consiste en « une base » librement choisie par le locuteur et « un collocatif » étant sélectionné en fonction du sens à exprimer et de la base. Contrairement à cela, le cliché est sélectionné comme un tout, à savoir qu’il n’est pas construit par le locuteur. D’autre part, la locution est un phrasème non compositionnel et les sens des composants ne s’inclurent pas dans le sens global de la locution. Deuxièmement, chaque expression doit être caractérisée par un ensemble de paramètres distincts pour qu’elle puisse être modélisée. Le premier paramètre envisagé est selon que des symptômes arrivent aux éléments du corps. Par exemple, l’expression « J’ai la peur au ventre » n’a aucun symptôme alors que « J’ai les lèvres qui tremblent de peur » exprime un symptôme de tremblement. Le deuxième est la lexicalisation ou non du sentiment. Dans le cas de « Je tremble de peur », il n’est pas possible de dénoter la peur sans dire « de peur ». En revanche, si l’on dit que « Je rougis jusqu’aux oreilles », cette expression pourrait faire référence au phénomène de rougir les oreilles pour une raison quelconque, mais aussi au sentiment de honte ou d’autres sentiments car le sentiment est sous-entendu. Quelques verbes en coréen eux-même, pourtant, dénotent les sentiments sans lexicalisation du sentiment ni sous-entendu comme l’expression « Na+neun deungol+i ossakha+∅+da », ‘Je+SUB échine+SUB avoir froid+PRÉ+AFF’ signifiant ‘Quelque chose me fait froid dans le dos’ En plus, la lexicalisation des éléments du corps peut être le troisième paramètre. Dans l’expression mentionnée ci-dessus « Le corps tremble de peur », on n’a pas à expliciter le corps, mais cet élément du corps peut être remplacé par l’humain auquel le corps appartient : « Igor tremble de peur ». Il en va de même pour le coréen, « mom+i tteolli+da » ‘Le corps tremble de peur’. Cependant, si on remplace « le corps » pas « la foie », l’élément du coprs doit être lexicalisé malgré dans la même structure syntaxique pour dénoter la peur.
Finalement, nous allons proposer un Système Lexical étant approprié pour de tels phrasèmes. Pour la collocation, la locution, le cliché, il reste à montrer comment le locuteur combine les unités lexicales entre elles car cette combinaison n’est pas libre. Dans le système lexicale, les phrasèmes seront présentés de manière efficace par leurs relations avec les unités lexicales dénotant les éléments du corps ou les sentiments.

 

Imane Harby

« Mesurer les effets de la réalité virtuelle sur les émotions des étudiants de FLE de l’Université Sorbonne Abu Dhabi impliqués dans des tâches de production orale et leurs liens sur la performance orale. »
Sous la direction de Sophie Bailly (ATILF | Université de Lorraine – CNRS) et Maud Ciekanski (ATILF | Université de Lorraine – CNRS)

Résumé
La réalité virtuelle (RV), en tant qu’outil pédagogique innovant, offre des environnements immersifs qui peuvent potentiellement transformer l’apprentissage des langues en recréant des situations de communication authentiques et interactives. Cependant, la relation entre ces environnements immersifs et les émotions des apprenants, en particulier l’anxiété liée à la production orale, reste encore sous-explorée. Les études antérieures ont montré que l’anxiété est un obstacle majeur à la performance orale en langue étrangère, tandis que les émotions positives, telles que le plaisir et l’espoir, peuvent renforcer l’engagement et l’apprentissage. Cette étude vise à approfondir la compréhension de ces dynamiques émotionnelles dans le contexte de la RV, en particulier chez les étudiants souffrant d’anxiété. L’objectif principal est de déterminer comment la RV influence les émotions des étudiants de FLE à l’Université Sorbonne Abu Dhabi (SUAD) lors des tâches de production orale et d’identifier les outils méthodologiques nécessaires pour mesurer ces effets de manière objective. Parmi les hypothèses explorées, la recherche postule que les environnements immersifs de RV peuvent réduire l’anxiété, améliorer l’engagement et les compétences langagières, et que la surveillance en temps réel des réponses physiologiques pourrait optimiser les stratégies pédagogiques en fonction des besoins émotionnels des apprenants. En conclusion, cette thèse ambitionne non seulement d’apporter des données empiriques sur les effets de la RV sur les émotions et les performances linguistiques des apprenants, mais aussi de développer des outils spécifiques pour mesurer ces effets, enrichissant ainsi les pratiques pédagogiques et l’utilisation des technologies immersives dans l’enseignement des langues.

 

Paola Herreño Castañeda

« Compositionalité et marqueurs de discours du francais. »
Sous la direction de Mathilde Dargnat (ATILF | Université de Lorraine – CNRS) et Jonathan Ginzburg (LLF | Université Paris Cité)

Résumé
Sa thèse se concentre sur un ensemble de combinaisons de Marqueurs Discursifs (MD) et a comme objectif l’analyse de leurs propriétés sémantico-pragmatiques, en lien avec les propriétés des MD qui interviennent dans ces combinaisons. En particulier, les situations suivantes seront analysées :
1. Lorsque les MD associés dans une combinaison fréquente sont intuitivement proches, il faut rendre compte du fait que cette combinaison n’est pas sentie comme redondante (et donc peu naturelle). Quelques exemples : « donc du coup », « alors donc », « mais pourtant », « mais quand même », « et alors », « donc voilà », etc.
2. Lorsqu’il n’y a pas de proximité intuitive, est-ce que les MD combinés sont seulement complémentaires, ce qui implique qu’ils véhiculent des relations de discours ou des manifestations du locuteur sans lien particulier entre elles, ou est-ce qu’une autre analyse est nécessaire.
3. Est-ce que la combinaison est compositionnelle ? Répondre à cette question demande que soient discutées et peut-être élaborées les techniques de composition existantes. Les approches courantes en sémantique sont fonctionnelles, dans un sens mathématique élémentaire : des fonctions sont appliquées à des arguments (qui peuvent elles-mêmes être des fonctions) pour produire des interprétations. Peut-on réduire les combinaisons observées à un mécanisme de ce type ? Lorsque cette réduction est possible, jusqu’à quel point aide-t-elle à prédire ou motiver la force de l’association entre les MD concernés ? Pourquoi telle ou telle combinaison serait-elle plus forte qu’une autre ? Est-ce que cela correspond, par exemple, à des mouvements discursifs qui jouent un rôle plus important dans l’interaction ?
4. Est-ce qu’il existe une « force de répulsion » entre les MD (lorsque des MD ne se présentent pas en combinaison) ? Pourquoi ?

 

Karina Ibanez

« Comment étayer la construction d’une sécurité linguistique chez des futurs enseignants et professionnels du FLE ? »
Sous la direction de Grégory Miras (ATILF | Université de Lorraine – CNRS)

Résumé
Objectif : Faire une étude de l’accompagnement dans la construction de la sécurité linguistique en milieu exolingue en vue d’avoir une influence positive dans les performances orales des apprenants argentins hispanophones du français.

Les performances orales des étudiants de langues étrangères semblent être conditionnées par leur propre évaluation de leur maîtrise de la langue, de leur légitimité à la parler. Cette situation serait aussi conditionnée par d’autres éléments contextuels associés à la question de la légitimité dans l’usage de la langue étudiée. Les situations d’interlocution considérées asymétriques avec des enseignants ou des locuteurs dits « natifs » qui parlent un français de référence, par exemple, font souvent surgir des sentiments d’insécurité. En situation d’examen, par ailleurs, la langue est médium et objet d’évaluation.
Parallèlement, l’image de prestige intellectuel et culturel associée à la langue française depuis le début du xxème siècle, particulièrement dans le contexte historique des relations franco-argentines, ainsi que le caractère central accordée à la culture, la science (notamment, les humanités) et les arts de l’hexagone (Bein, 2013 ; Gastaldi & Grimaldi 2016 ; Burrows, 2019) semblent accentuer le sentiment d’insécurité ou d’illégitimité à parler la langue face à des sujets qui la parlent en tant que L1.
L’objectif de l’étude sera de concevoir, décrire et suivre un dispositif pédagogique d’accompagnement au développement d’une sécurité linguistique chez les étudiants des filières en langue française de l’Université nationale de la Plata, Argentine, puis, d’évaluer l’impact du dispositif sur les performances orales desdits étudiants.

 

Aurore Isambert

« Mobiliser la voix et les expériences des parents pour mieux reconnaître et prendre en compte les langues familiales en école bilingue »
Sous la direction de Véronique Lemoine-Bresson (ATILF | Université de Lorraine – CNRS)

Résumé
Ce projet de thèse s’insère dans une recherche collaborative existante du Lieu d’Éducation Associé REPAIRS (2024-2027) de l’Institut français d’éducation, ENS Lyon. REPAIRS signifie : Rechercher ensemble sur les pratiques plurilingues articulées à l’immersion anglais ou allemand et faire ressource entre pairs, avec les parents. Cette recherche est portée par l’ATILF, Université de Lorraine et le LILPA, Université de Strasbourg ; elle est coordonné·e par Véronique Lemoine-Bresson (ATILF) et Latisha Mary (LILPA), ainsi que moi-même en tant que référent·e « terrain ». Mon projet doctoral propose d’explorer la manière dont une collaboration avec les parents peut favoriser la reconnaissance des langues familiales dans un cadre scolaire bilingue, dans l’objectif de coconstruire une école plus inclusive et plus juste. Il s’agit de comprendre, d’une part, comment la voix et les expériences des parents, en tant qu’acteur·rice·s éducatif·ve·s, peuvent participer à la réflexion sur les pratiques pédagogiques pour mieux prendre en compte la diversité linguistique dans un enjeu de justice sociale. D’autre part, il s’agit d’analyser les effets de cette collaboration sur les élèves et leurs familles, en termes de savoirs et de compétences interculturelles.

 

Lamprini Kakava

« Recherches sur les emprunts lexicaux du protoroman au grec. »
Sous la direction d’Éva Buchi (ATILF / CNRS – Université de Lorraine)

Résumé
Cette thèse est consacrée aux emprunts au grec parlé du protoroman (« latin oral spontané ») continués par héritage dans tout ou partie des langues romanes ; elle exclut donc les emprunts au grec (notamment les hellénismes savants) que les différentes langues romanes ont intégrés au fil de leur histoire. Nous ne traquerons pas en premier lieu ces emprunts au grec dans les textes latins, qui ne reflètent qu’imparfaitement la langue parlée, mais les reconstruirons, en application de la méthode comparée, sur la base du lexique des idiomes romans, en protoroman. Nos travaux s’inscrivent dans le cadre méthodologique du Dictionnaire Étymologique Roman (DÉRom, cf. http://www.atilf.fr/DERom).

 

Abdelhak Kelious

« Évaluation de contextes pour l’apprentissage des langues étrangères. »
Sous la direction de Mathieu Constant (ATILF / Université de Lorraine – CNRS) et Christophe Coeur (entreprise CARDEMY)

Résumé
Il existe de nombreuses plateformes en ligne destinées à l’apprentissage des langues étrangères, dont certaines ont l’ambition de suivre l’élève dans sa progression et de personnaliser son apprentissage. Cependant, l’un des challenges majeurs reste de réussir à motiver l’élève sur le long terme. Les apprenants modernes utilisent de plus en plus les réseaux sociaux et les vidéos pour se divertir et accéder à l’information. Ils sont demandeurs d’outils d’apprentissage moins théoriques et accessibles instantanément sur leur smartphone. Les vidéos contribuent à motiver les apprenants tout en leur transmettant la culture du pays de la langue apprise. Dans notre cas, l’objectif serait de concevoir un algorithme amélioré de récupération de vidéos afin de proposer automatiquement à l’élève les contextes les plus pertinents pour lui, selon divers critères tels que son niveau courant dans la langue étudiée, le niveau qu’il souhaite atteindre, ses centres d’intérêt. On prendra également en compte son historique.Le but est de motiver l’élève en lui fournissant du contenu qui va lui correspondre, qui va l’aider à progresser. Nous nous limiterons à l’anglais et au français. L’objectif de cette thèse est d’évaluer si les méthodes neuronales d’apprentissage automatique permettent de récupérer les meilleurs contextes d’apprentissage pour un élève soit de manière statique (i.e. on vise un niveau dans l’absolu), soit de manière dynamique (i.e. on sélectionne les contextes dynamiquement en fonction de l’historique de l’élève sur l’application). Dans le deuxième cas de figure, nous proposons de mettre en place une architecture neuronale s’appuyant sur un apprentissage par renforcement, s’inspirant des systèmes de dialogue.

 

Elisa Lamura

« Le rôle de la communauté linguistique dans les parcours d’intégration : une perspective épilinguistique sur les défis rencontrés par les migrants chinois du quartier de Belleville en classe de FLI. »
Sous la direction d’Hervé Adami (ATILF | Université de Lorraine – CNRS)

Résumé
La compétence linguistique est essentielle pour l’intégration des migrants, mais leur parcours d’apprentissage du français est souvent perturbé par des obstacles culturels et sociaux. Ce projet de thèse se concentre sur les migrants chinois de Belleville, récemment arrivés à Paris, et leur parcours d’intégration linguistique dans le cadre des formations en français langue d’intégration (FLI). L’objectif principal est de comprendre comment leur appartenance à une communauté linguistique fermée, souvent éloignée des dispositifs de soutien linguistique, entrave l’acquisition des compétences communicatives nécessaires à une pleine participation sociale et professionnelle. En effet, cette communauté présente une faible interaction avec les francophones, ce qui limite leur exposition à la langue française et leur capacité à réinvestir les compétences acquises en formation. La recherche s’intéresse ainsi aux mécanismes sociaux et linguistiques qui freinent leur intégration, en analysant les discours épilinguistiques des migrants sur leurs pratiques langagières et leurs interactions.
Cette étude repose sur une méthodologie mixte, combinant des enquêtes qualitatives et quantitatives, afin de recueillir des données sur la participation des migrants aux dispositifs de formation, ainsi que sur la qualité de leurs interactions avec des locuteurs natifs. Les hypothèses de recherche suggèrent que le repli sur la communauté linguistique, l’isolement social et la faible maîtrise des compétences sociolinguistiques freinent leur insertion. À partir de ces résultats, des pistes pédagogiques seront proposées pour mieux répondre aux besoins de ces migrants et favoriser leur intégration durable dans la société française.

 

Amandine Lecomte

« Analyse longitudinale de prise en charge psychothérapeutique de patients psychiatriques et de patients atteints de maladies neurodégénératives : informatisation et modélisation dialogique des indices comportementaux associés à l’efficacité (vs échec) des stratégies de prise en charge tentées par les thérapeutes. »
Sous la direction de Michel Musiol (ATILF | Université de Lorraine – CNRS)

Résumé
L’amélioration du diagnostic et son anticipation sont des enjeux majeurs de santé mentale. Ce projet s’intéresse en particulier aux patients atteints de schizophrénie et de troubles bipolaires. La base de l’évaluation diagnostic est généralement les signes cliniques observés chez le sujet. Ces critères sont certes sensibles, mais non discriminants et la pluralité symptomatique partagée par plusieurs maladies pose problème. Ainsi, le repérage de signes pathognomoniques au sein d’une interaction verbale modélisée sous la forme d’un outil d’aide au diagnostic offrirait de nouvelles perspectives pour ces patients.
Les résultats aux outils psychométriques mis en lien avec la modélisation formelle des troubles du langages et du discours dans les entretiens retranscrits, offriraient de nouvelles pistes quant à la nature des troubles du sujet dans les registres pragmatico-linguistique, celui des fonctions exécutives, de la cognition sociale et l’activité oculomotrice (fréquence saccadique et fixation du regard). En effet, les troubles cognitifs sont le facteur prédictif le plus important (20-60%) pour le pronostic fonctionnel en tenant compte de la symptomatologie. Une perspective de prise en charge psychothérapeutique sera alors envisagée sur cette base.

 

Jarvis Looi

« Les effets de l’apprentissage sur corpus sur l’apprentissage du placement des adjectifs épithètes parmi les apprenants du français langue étrangère. »
Sous la direction d’Alex Boulton (ATILF | Université de Lorraine – CNRS), Hassan Roshidah (Malaisie) et Patricia Nora Riget

Résumé
Le placement des adjectifs épithètes est variable en français de façon qu’un adjectif épithète peut se placer en antéposition ou en postposition par rapport au nom qu’il modifie. Cette variabilité en placement ne s’accompagne pas nécessairement de modifications sémantiques du syntagme nominal. Cela fait l’objet d’une immense attention des linguistes et grammairiens depuis le 16ème siècle (Reiner, 1968 ; in Thuilier, 2012 : 104). Cependant, l’enseignement du placement de ces adjectifs s’avère toujours problématique (Camussi-Ni et al., 2016). Cette recherche a pour but d’identifier les contraintes linguistiques influençant le placement des adjectifs épithètes et d’examiner les effets de l’apprentissage sur corpus (ASC), ou Data-Driven Learning (DDL) en anglais, sur l’apprentissage du placement des adjectifs épithètes parmi les apprenants malaisiens du français langue étrangère (FLE) en cours facultatifs. Cette recherche proposée sera fondée sur une expérience et adopte une approche de méthode mixte séquentielle explicative. Dans un premier temps, une analyse de corpus s’effectuera sur 8 adjectifs épithètes afin de guider l’expérience d’ASC. Dans l’expérience, les apprenants apprendront les usages de ces adjectifs sur les concordances imprimées. Leurs performances dans les 4 tests tout au long de l’expérience seront comparées au Corpus d’Étude pour le Français Contemporain (CEFC) à l’aide des procédures statistiques de Multifactorial Prediction and Deviation Analysis Using Regressions (MuPDAR) (Gries & Deshors, 2014, 2020 ; Wulff & Gries, 2015). Nous recueillerons également les opinions des apprenants et leur évaluation de l’ASC comme approche d’apprentissage à travers des questionnaires et entretiens.

 

Marie-Hélène Pierre-Bruère

« Étude théorique du concept de psychopathie et réflexion de prise en charge : approche clinique, développementale, biologique, cognitive et évolutionniste. »
Sous la direction de Michel Musiol (ATILF | Université de Lorraine – CNRS)

Résumé
Après avoir discuté de certaines « lacunes » en matière de théorie du discours, deux modèles de la communication, dits inférentiels serviront de support au concept de compréhension. Pour mieux mettre en évidence divers problèmes de compréhension, la schizophrénie, au regard de l’approche évolutionniste, tiendra alors lieu d’exemple. La méthodologie envisagée dans cette recherche permet d’appréhender d’une part les compétences interactionnelles de patients schizophrènes, grâce à des interactions en face à face enregistrées entre un expérimentateur et un schizophrène, et d’autre part différents registres comportementaux qui participent à la communication, tels que les mouvements oculaires, en faisant appel à un dispositif expérimental constitué d’un double système d’eye-tracker. L’objectif de cette thèse est donc de faire un lien potentiel entre cognition discursive, opérations élémentaires de l’esprit et processus appartenant à la cognition intentionnelle. Ce travail permettrait ainsi d’envisager la conception d’un modèle de l’interaction en comparant certaines propriétés des compétences interactionnelles de sujets « normaux » à celles de sujets schizophrènes.

 

Maeva Sillaire

« La concession du quotidien : problématiques descriptives et cognitives. »
Sous la direction de Mathilde Dargnat (ATILF | Université de Lorraine – CNRS) et Grégoire Winterstein (UQAM, Montréal)

Résumé
Son sujet de thèse porte sur l’étude de la concession en français, une figure argumentative qui, si l’on simplifie, consiste à présenter deux propositions P1 et P2 comme « en tension », où P2 nie une conclusion possible de P1, comme dans Hervé a raté son train (P1, qui favorise une conclusion C de type « Hervé ne sera peut-être pas à l’heure ») mais il est quand même à l’heure (P2 qui nie C).
Dans la littérature sur les relations de discours, la concession occupe une place particulière parce qu’elle est à la fois fréquente, voire omniprésente, et apparemment complexe, ce qui la rend en partie opaque.
Son travail vise à rendre compte de cette double caractéristique.
Pour cela, la première étape consistera en l’articulation de la problématique de la concession à certaines notions plus générales en sémantique et en pragmatique linguistique. Puis, une place importante sera donnée aux observables, à la fois par un travail outillé sur corpus, débouchant sur une base de données d’attestations, et par des expérimentations en EEG et eye-tracking qui contribueront à éclairer le traitement cognitif du phénomène.
La retombée principale de cette thèse sera de nous aider à mieux prendre conscience d’un scénario de communication que nous exécutons, entendons et lisons quotidiennement sans y prêter attention. Également, ce travail participera à renforcer notre vigilance épistémique, autrement dit notre capacité à détecter ce qui, dans notre langue elle-même et dans l’usage qui en est fait, est générateur d’erreur, par l’effet d’un traitement automatique ou d’une manipulation.
 
Mots-clés : concession, argumentation, sémantique, EEG, eye-tracking

 

Hélène Weisbrod (Erikson)

« Faire parler une marionnette en anglais : étude d’une proposition de médiation didactique, pédagogique et artistique à visée phonologique en direction de futurs professeurs des écoles dans le cadre de leur mission d’enseignement d’une langue-culture. »
Sous la direction de Dominique Macaire (ATILF / Université de Lorraine – CNRS) et Séverine Behra (ATILF / Université de Lorraine – CNRS)

Résumé
Cette thèse en didactique de l’anglais a pour objectif d’explorer la rencontre entre les arts de la marionnette et la pratique de l’oral en anglais dans le contexte de la formation des futurs professeurs du premier degré.
Ancrée dans le cadre structurant de la théorie de l’enaction appliquée à la didactique des langues, la recherche s’appuie sur les notions de corporéité de la parole et les concepts associés tels que l’empathie, l’émotion esthétique, la créativité et le flow. Elle s’inscrit à la suite de travaux centrés sur les pratiques théâtrales, réalisés selon ce cadre conceptuel.
Cette approche permet d’envisager une voie divergente de celle de la marionnette éducative ou pédagogique, simple objet de transfert ou medium pour une prise de parole facilitée. Au-delà du recours à la marionnette pour améliorer des compétences orales en anglais, il s’agit d’évaluer la possibilité pour ces étudiants, d’un engagement dans une posture propice aux futures missions d’enseignement par l’oral d’une langue vivante étrangère, par la pratique marionnettique.
Le travail de recherche est transdisciplinaire et convoque la notion de médiation artistique.

 

Akerke Yessenali

« Représentations de genre dans les dictionnaires monolingues allemands et anglais: une étude de corpus contrastive lexico-sémantique des unités phraséologiques. »
Sous la direction de Hélène Vinckel-Roisin (ATILF / Université de Lorraine – CNRS) et Sophie Bailly (ATILF / Université de Lorraine – CNRS)

Résumé
Ce projet de thèse explore et compare les représentations du féminin et du masculin dans un corpus constitué de dictionnaires électroniques monolingues allemands et anglais. L’objectif est d’analyser les similitudes et les divergences dans les différentes formes de représentation (égalitaire/non-égalitaire) de genre en lien avec les unités phraséologiques (UP), notamment les collocations et les idiomes, ainsi que les stéréotypes présents dans les définitions et les exemples données au niveau des entrées dictionnairiques. Le corpus d’analyse, bilingue (anglais-allemand) et comparable, comprend les dictionnaires allemands Duden, DWDS et Wahrig et les dictionnaires anglais Oxford Learner’s Dictionary, Cambridge Dictionary, Merriam-Webster et Longman Dictionary. De premières observations empiriques révèlent des disparités importantes dans les représentations de genre au niveau des collocations et des idiomes : tantôt on recense deux entrées distinctes pour désigner respectivement les référents masculins et les référents féminins ; tantôt il n’existe qu’une seule entrée dictionnairique, à valeur générique, avec le nom de genre masculin. Situé à l’intersection de la linguistique du genre, de la phraséologie et de la lexicographie, ce projet de thèse aborde cette problématique sous un angle double, principalement lexical/lexicographique et sémantique, tout en intégrant la dimension sociolinguistique indissociable de l’examen des stéréotypes identifiés. La collecte des échantillons constitutif du corpus s’effectuera sur la base d’une liste de ‘mots-cibles’ constitutifs d’UP désignant des hommes et des femmes. S’inscrivant dans le cadre de la méthodologie issue de la linguistique de corpus, les analyses quantitatives et qualitatives visent à mettre à l’épreuve les principales hypothèses de travail suivantes: i) niveau de représentations égalitaires de genre plus élevé dans les dictionnaires allemands que dans les dictionnaires anglais, vraisemblablement en raison de l’intérêt très précoce porté à ces problématiques en Allemagne, qui s’est développé plus tardivement dans le monde anglo-saxon ; ii) différents niveaux de prise en compte par les lexicographes des pratiques linguistiques intégrant le genre ; iii) persistance à l’heure actuelle de stéréotypes de genre dans les deux sous-corpus, mais avec des variations selon le dictionnaire appréhendé. Parmi les résultats attendus, ce projet de thèse permettra d’une part de dresser un état des lieux des représentations de genre et de stéréotypes de genre encore largement véhiculés dans des dictionnaires accessibles en ligne, en anglais et en allemand, et à dimension « grand public » et d’autre part de formuler des propositions d’amélioration lexicographique pour un traitement davantage égalitaire et uniformisé au niveau des UP à destination des lexicographes.
 
Mots-clés : Lexicographie – Linguistique du genre – Phraséologie – dictionnaires – anglais – allemand
 

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« Gender representations in German and English monolingual dictionaries: lexical-semantic contrastive corpus study of phraseological units »
 
This thesis project investigates and compares how feminine and masculine genders are represented in a corpus of German and English monolingual online dictionaries. The goal is to analyze the similarities and differences of the various forms of gender representation (egalitarian/non-egalitarian) related to phraseological units (PUs), particularly collocations and idioms, as well as the stereotypes reflected in dictionary definitions and examples. The analysis will be based on a bilingual (English-German) and comparable corpus, which includes the German dictionaries Duden, DWDS, and Wahrig and the English dictionaries Oxford Learner’s Dictionary, Cambridge Dictionary, Merriam-Webster, and Longman Dictionary. Initial empirical observations have already identified significant disparities in gender representation at the level of collocations and idioms: sometimes, there are separate entries for masculine and feminine referents; at other times, there is only a single generic entry with a masculine gender noun. Situated at the intersection of gender linguistics, phraseology, and lexicography, this thesis project approaches the issue from a dual perspective, mainly lexical/lexicographic and semantic, while also integrating the sociolinguistic dimension crucial for examining the identified stereotypes. The samples constructing the corpus will be collected based on the list of ‘key words’ that constitute PUs referring to men and women. Using corpus linguistics methodology, this project will conduct both quantitative and qualitative analyses to test the following main hypotheses: i) German dictionaries are expected to exhibit a higher level of egalitarian gender representations compared to their English counterparts, likely due to Germany’s earlier engagement with gender issues, which developed later in the Anglo-Saxon world; ii) There may be differing levels of attention paid by lexicographers to gender-inclusive linguistic practices across dictionaries; iii) Gender stereotypes are likely to persist in both language sub-corpora, though the extent and nature of these stereotypes may vary depending on the specific dictionary. The anticipated results of this thesis will provide a comprehensive overview of how gender representations and stereotypes are conveyed in online dictionaries available to the general public, in both English and German. Additionally, the project will offer recommendations for lexicographic improvements aimed at fostering more egalitarian and standardized treatment of phraseological units.
 
Keywords : Lexicography – Gender linguistics – Phraseology – Dictionaries – English – German