Thèses en cours
Mehsen Azizi
« Phraséologie, terminologie et évolution technologique de la traduction : traduction machine vs. traduction humaine anglais >
français et anglais > arabe. »
Sous la direction d’Yvon Keromnes (ATILF | Université de Lorraine – CNRS)
L’objectif de cette thèse est de déterminer la nature des changements qu’entraîne cette évolution dans la formation aux métiers de la traduction. Il s’agit dans un premier temps de caractériser la traduction automatique neuronale de l’anglais vers deux langues-cibles, l’arabe et le français, dans plusieurs domaines de spécialité (droit, médecine, technologie et tourisme). Dans un deuxième temps seront comparées les activités de traduction et de post-édition d’étudiants en Master de traduction en termes de productivité, de créativité, de besoins en ressources lexicographiques et terminologiques, et de charge cognitive.
Vincent-Thomas Barrouillet
« Vers une formalisation automatisée des déviations à la logicité dialogique du discours pathologique du sujet schizophrène. »
Sous la direction de Michel Musiol (ATILF | Université de Lorraine – CNRS) et de Maxime Amblard (Loria)
Warren Bonnard
« Intégration de l’analyse de discours dans un parcours d’apprentissage en anglais de spécialité / Integrating discourse analysis into an ESP learning program »
Sous la direction de Alex Boulton (ATILF / Université de Lorraine – CNRS) et Mary Catherine Lavissière (CRINI, Université de Nantes)
La deuxième étape du projet concerne la transposition didactique des moves/steps identifiés. Il s’agit de réfléchir à la manière d’enseigner ces éléments linguistiques aux apprenants spécialisés en utilisant une plateforme numérique. Cela nécessite de prendre en compte les enjeux de la transposition didactique, c’est-à-dire l’adaptation des connaissances théoriques à un contexte d’enseignement spécifique. Dans ce contexte, nous étudierons en particulier trois types de compétences que les enseignants doivent transmettre : les compétences linguistiques, les compétences liées à la manipulation de l’outil numérique choisi et les compétences nécessaires à l’utilisation autonome, en dehors de la classe, de cet outil.
La troisième étape consiste à explorer les scénarios pédagogiques et à formuler des recommandations didactiques. Il est prévu de recueillir des données quantitatives et qualitatives auprès des apprenants et des enseignants pour évaluer l’appropriation de la plateforme numérique. Les recommandations visent à améliorer les scénarios pédagogiques et à répondre aux enjeux linguistiques, pédagogiques et motivationnels.
Le projet s’inscrit dans le cadre de la didactique des langues de spécialité et met en avant l’utilisation des ressources numériques basées sur la linguistique de corpus. Il vise à développer des compétences linguistiques et discursives spécifiques à l’anglais juridique tout en favorisant l’autonomie des apprenants. Les résultats de ce projet de thèse pourront contribuer à l’amélioration de l’enseignement de l’anglais juridique et à la conception de plateformes d’apprentissage en ligne.
Antoine Brahy
« Immigration hispanoaméricaine et panhispanisme : étude sociolinguistique des rapports entre la vague migratoire de 1990-2008 en Espagne, une dynamique politico-culturelle et ses transpositions en droit. »
Sous la direction de Anne-Marie Chabrolle-Cerrtini (ATILF / Université de Lorraine – CNRS)
Alessandra Cacciato
« Apprentissage sur corpus mobile : styles d’apprentissage et assimilation pour l’apprentissage de l’italien dans des lycées français / Mobile data-driven learning: Learning styles and uptake for Italian in French secondary schools. »
Sous la direction d’Alex Boulton (ATILF | Université de Lorraine – CNRS)
Les études publiées sur le DDL montrent l’efficacité de l’approche. Néanmoins, il existe peu de recherches ciblant d’autres langues que l’anglais, en-dehors du contexte universitaire auprès de jeunes apprenants.
Cette thèse vise à combler ces lacunes, en explorant les possibilités offertes par l’ASC dans l’apprentissage mobile selon les styles d’apprentissage individuels, chez les jeunes apprenants d’italien dans les lycées français.
En mettant l’accent sur le rôle actif des apprenants, l’ASC favorise l’identification de régularités dans la langue et exploite l’utilisation d’outils logiciels et des appareils mobiles, bien que peu de chercheurs aient exploré le potentiel de l’ASC pour l’apprentissage des langues assisté par mobile (MALL).
La relation entre l’ASC et les styles d’apprentissage est encore en phase exploratoire et la recherche présente des résultats controversés qui nécessiteront plus d’études.
Nous basons nos travaux sur l’hypothèse que l’ASC a le potentiel d’adapter et d’exploiter les affordances des appareils mobiles, puisque la nature personnalisable, engageante et omniprésente de l’apprentissage mobile ouvre un large éventail de possibilités pour répondre aux besoins et aux aptitudes des apprenants. La variété, la flexibilité et l’interactivité que MALL offre peuvent convenir à différents styles d’apprentissage et maximiser les avantages de l’ASC.
Une application d’apprentissage des langues sera spécialement conçue et développée. La méthodologie ASC et l’application mobile seront ensuite présentées aux élèves du lycée, inscrits au programme EsaBac, qui visent un niveau de compétence B2 selon le CECR. L’étude est spécifiquement conçue pour être cohérente avec les programmes scolaires et pour donner aux apprenants une autonomie significative dans leur progression.
Agathe Chassard
« Dynamiques de construction de l’identité professionnelle des enseignants de français du cycle 4: entre doxas et incertitudes. »
Sous la direction de Dominique Macaire (ATILF / Université de Lorraine – CNRS) et Séverine Behra (ATILF / Université de Lorraine – CNRS)
Minghao Chen
« Etude du style de traductions de la trilogie de Liu Cixin, Le Problème à trois corps, en français et en anglais / Study of the style of translations of Liu Cixin’s trilogy, The Three-Body Problem, into French and English »
Sous la direction de Yvon Keromnes (ATILF / Université de Lorraine – CNRS)
Hee-Soo Choi
« Lier des ressources lexicales du français en vue d’une interopérabilité entre niveaux linguistiques. »
Sous la direction de Mathieu Constant (ATILF / Université de Lorraine – CNRS) et Karën Fort (Loria)
Clara Cousinard
« L’apprentissage sur corpus : un concordancier au service de l’enseignement et de l’apprentissage de la syntaxe du français parlé en interaction. »
Sous la direction de Virginie André (ATILF | Université de Lorraine – CNRS)
Souvent abordée de façon traditionnelle, c’est-à-dire en proposant des règles et des exercices d’entrainement, elle est généralement perçue comme inintéressante voire inefficace de la part des apprenants. L’ASC propose une démarche innovante pour aborder la grammaire de l’oral qui mérite d’être interrogée, expérimentée de façon ponctuelle et longitudinale, et définie avec précision. C’est ce travail de recherche que la thèse va accomplir.
Éléonore de Beaumont
« L’enseignement-apprentissage du français à un public turcophone : genre linguistique et identité de genre en classe de FLE. »
Sous la direction de Sophie Bailly (ATILF | Université de Lorraine – CNRS) et Yannick Chevalier (Université Lumière Lyon 2)
Alice Farhat
« Translanguaging en cours de FLE : étude empirique dans une école multilingue au Liban. / Translanguaging in french classes: empirical study in a multilingual school in Lebanon. »
Sous la direction de Grégory Miras (ATILF / Université de Lorraine – CNRS)
• le TL pédagogique, d’origine britannique (Williams,1980),dans lequel différentes langues sont mobilisées en classe et où il est demandé aux apprenants de produire dans une autre langue. Son origine est le Pays de Galles, en effet, les enfants parlaient principalement le gallois à la maison et l’anglais à l’école. Et par la suite, ils n’arrivaient pas à maitriser les matières scolaires parce qu’elles sont enseignées dans une autre langue que la leur. Comme solution à ce problème, il a été proposé d’enseigner en gallois mais les apprenants produiraient en anglais les tâches finales.
• le TL dynamique, d’origine américaine (Garcia,1988), principalement au sud des Etats-Unis, où il y a de grandes communautés hispanophones : les enfants parlent espagnol à la maison ainsi que dans la vie de tous les jours, et à l’école, c’est l’anglais qui est utilisé. Le TL cognitif désigne ce mélange des codes langagiers qui a lieu d’une façon normale lorsqu’il existe plusieurs langues dans le répertoire langagier de l’apprenant.
Le présent travail de recherche et d’analyse suit le TL pédagogique.
Cette stratégie d’apprentissage, le TL, s’est développée de nos jours et s’est élargie pour cibler non seulement l’apprentissage d’une nouvelle langue mais aussi les aspects sociolinguistiques de cet apprentissage : « Aujourd’hui le translanguaging désigne d’une part une pratique linguistique ayant des implications sociolinguistiques, d’une autre part une approche d’enseignement innovante » (Facciani, 2019 : 1). Elle reconnait, comme l’expliquent Otheguy, García et Reid (2015), que le répertoire linguistique et culturel complet de l’apprenant permet de dépasser les frontières linguistiques et elle considère les langues dont il dispose comme un outil essentiel pour apprendre une nouvelle langue :
« Le Translaguaging est le déploiement du répertoire linguistique complet d’un locuteur sans tenir compte de l’adhésion vigilante aux limites socialement et politiquement définies des langues nommées (et généralement nationales et d’État) » (Otheguy, García and Reid, 2015 : 281).
C’est une pratique pédagogique, qui remet en question le monolinguisme dans l’apprentissage d’une nouvelle langue. En fait, et jusqu’à la deuxième moitié du 20e siècle, enseignants de langues étrangères, responsables des départements des langues dans les écoles, etc. sont convaincus que l’acquisition d’une nouvelle langue résulte de la séparation des deux ou trois langues que possède l’apprenant. Ils adoptent « une vision où le bilinguisme est envisagé comme une source de problèmes, un handicap, auxquels le système scolaire doit trouver des solutions de remédiation » (Hélot,2007 : 109). Il faudrait donc séparer ces langues, interdire leur mobilisation en classe et n’utiliser que la langue cible dans les cours de langue, comme l’énoncent bien Gorter et Cenoz : « Traditionnellement, les langues ont été maintenues séparées dans les établissements scolaires. » (2017 : 235).
Le monolinguisme est toujours préconisé dans les écoles aujourd’hui, en cours de langue, comme celles du Liban –pays constituant le terrain de cette recherche. Dans ce pays, les différentes activités devraient être menées, soit en arabe-langue officielle, soit en français, soit en anglais- appelées langues étrangères selon la terminologie officielle (Abou,1962).
Le translanguaging pédagogique se distingue des pratiques pédagogiques monolingues en cours de langue, par le fait qu’il amène les équipes pédagogiques à reconnaitre l’apprenant en tant qu’être complexe, unique, plurilingue et multiculturel. Il permet de valoriser toutes les langues qu’il connait et par là, de créer une complémentarité entre les différentes langues de son répertoire linguistique, et ce, en l’intégrant au niveau des différentes activités faites à l’école : théâtre plurilingue, lectures dans plusieurs langues et pratiques d’écriture, etc. Le translanguaging signifie donc « le processus par lequel une langue est utilisée afin de renforcer l’autre dans le but d’accroître la compréhension et d’augmenter la capacité de l’élève dans les deux langues » (Williams, 2002 : 40).
D’un autre côté, les principes du TL font penser qu’il est plus pertinent de travailler par tâche réelle, reliée aux exigences sociales en lien avec une approche par tâches (Narcy-Combes, 2019). Le produit final peut être un email, un blog, ou autre type de texte, le passage de la langue seconde à la langue première est déterminé par le contexte lui-même. Les élèves bilingues et plurilingues sont amenés à mobiliser, à confronter et à utiliser leurs connaissances et leurs habiletés dans différentes langues ainsi qu’à s’engager activement dans le développement des compétences langagières. Ainsi, dans un contexte multilingue comme celui du Liban qui constitue le terrain de cette recherche, et plus particulièrement au lycée Wellspring, les élèves sont des anglophones de nationalités différentes. Dans l’un des cours de langues dispensés par l’école, la langue cible est le français. En adoptant une perspective translingue dans l’enseignement/apprentissage, un apprenant espagnol pourrait alors effectuer sa recherche en espagnol et présenter le résultat en français, un apprenant allemand pourrait écrire sa production écrite en allemand avant de la présenter en français. De cette façon, l’apprenant se sent plus sécurisé, plus fier de toutes les langues qu’il connait et serait plus investi pour apprendre une nouvelle langue et la développer :
« Cela leur donne [aux étudiants] un regain de confiance et d’assurance car ils peuvent utiliser les deux [langues]. Je pense que cela les aide surtout à se sentir en confiance car ils peuvent utiliser l’autre langue et c’est une ressource pour eux. Par exemple, il y a des moments où un étudiant voit qu’il ne connaît pas l’anglais, mais il peut retourner à l’espagnol et cela le rassure et l’aide à s’améliorer (Dougherty,2021 : 25) ».
L’objectif final qui anime ce projet doctoral est de déterminer dans quelle mesure le translanguaging à l’école dans des dispositifs d’apprentissage peut participer aux processus d’apprentissage de la langue des élèves. Pour aboutir à cet objectif, nous présenterons les étapes à suivre, les questions de recherches, les hypothèses, le terrain de recherche, la méthodologie à suivre et l’aboutissement de cette étude.
Véronique Geisler
« Rôle d’un dispositif d’entretiens métagraphiques axé sur le développement de la compétence orthographique (lexicale et grammaticale) des élèves plurilingues de CE1 / Role of a metagraphic interview system focused on the development of the spelling (lexical and grammatical) skills of multilingual students »
Sous la direction de Grégory Miras (ATILF / Université de Lorraine – CNRS)
De nombreux travaux en contexte scolaire se sont focalisés sur les enfants allophones nouvellement arrivés (Moore, 2006 ; Montagne-Macaire, 2008 ; Auger et Le Pichon-Vorstman, 2021). Plus rares sont les études qui mentionnent ces élèves parlant une autre langue à la maison que le français soit présent ou non (Simon et Maire Sandoz, 2008).
Au niveau institutionnel, ce n’est qu’en 2015 que le terme de « plurilinguisme » apparait expressément dans les programmes. Et la Loi du 26 juillet 2019 réaffirme l’importance de développer la compétence plurilingue des élèves.
Dans ce contexte, les enseignants sont amener à s’enquérir de la façon avec laquelle l’élève reçoit les savoirs, les comprend et les intègre. Ceci nous conduit à nous intéresser à l’enseignement-apprentissage de l’orthographe chez les élèves plurilingues scolarisés en classe ordinaire à l’école élémentaire.
Plusieurs recherches (Jaffré, 1994 ; Brissaud et Cogis, 2011) mettent en avant les entretiens métagraphiques comme une intervention sur l’enseignement de l’orthographe pour mieux comprendre les productions non conformes à la norme des élèves. Et ces procédures graphiques verbalisées par les élèves permettent d’accéder à leur représentation et à leur connaissances orthographiques (Maynard, 2022).
Maynard (2022) a présenté les résultats d’une étude québécoise analysant les effets d’un dispositif plurilingue de l’enseignement de l’orthographe grammaticale sur les procédures graphiques des élèves plurilingues au collège en classe ordinaire. Et elle conclut qu’un dispositif recourant à des dictées métacognitives, à une approche intégrée d’enseignement de l’orthographe et à des approches plurilingues favorise le développement de la compétence
en orthographe grammaticale en français de ces élèves. Notre démarche s’inspire de celle de Maynard en ciblant plus particulièrement et en analysant le rôle d’un dispositif d’écritures métagraphiques axé sur le développement de la compétence orthographique (lexicale et grammaticale) des élèves plurilingues dans la construction de leurs savoirs.
Nous essayerons à travers cette thèse de questionner le rôle d’un dispositif d’entretiens métagraphiques axé sur le développement de la compétence orthographique (lexicale et grammaticale) des élèves plurilingues de CE1.
Clotilde George
« Analyse de l’interaction en situation professionnelle exolingue dans le cadre de la formation au métier de cuisinier d’apprentis allophones en France. »
Sous la direction de Sophie Bailly (ATILF | Université de Lorraine – CNRS) et Maud Ciekanski (ATILF | Université de Lorraine – CNRS)
Enora Germain
« Les décalages entre les discours et les pratiques de formateurs bénévoles dans un atelier d’alphabétisation : comment accompagner vers une démarche réflexive ? / The discrepancies between the discourse and practice of volunteer teachers in a literacy class: how can we help them to develop a reflective approach? »
Sous la direction de Hervé Adami (ATILF / Université de Lorraine – CNRS)
Pauline Gillet
« L’acquisition des interrogatives partielles en français parlé : situation de diglossie ou exploitations différenciées d’une unique grammaire ? »
Sous la direction de Marie-Laurence Knittel (ATILF | Université de Lorraine – CNRS) et Christophe Benzitoun (ATILF | Université de Lorraine – CNRS)
La coexistence des formes ci-dessus en français soulève deux séries de questions.
– La faible fréquence des formes à inversion résulte-t-elle d’une plus grande complexité de cette structure, nécessitant un traitement plus élaboré, ou est-elle simplement due à son caractère formel et ‘artificiel’ en français contemporain ? Ou bien encore ces deux phénomènes sont-ils en œuvre ? Ces interrogations constitueront la première thématique de la présente thèse.
– D’autre part, la coexistence de variantes présentant un écart important au sein d’une langue unique, le français, met en évidence l’existence d’une possible situation de diglossie, dans laquelle une langue perçue comme unique par la communauté est implémentée par deux grammaires distinctes par les locuteurs. De là émerge une seconde série de questions, portant sur la manière de rendre compte de la variation entre les formes hautes et basses. Ainsi, on s’interrogera sur les paramètres responsables de la génération de formes différentes, face à ce qui rend compte de leurs points communs.
Marie Guely
« Le jeu dramatique comme expérience de médiation corporelle et esthétique dans la formation initiale des professeurs des écoles : affect pour la langue, confiance et engagement. / Drama as an experience of corporal and aesthetic mediation in the initial primary teacher training: affection for the language, confidence, and involvement in speaking activitie. »
Sous la direction de Grégory Miras (ATILF / Université de Lorraine – CNRS)
Younghyun Ha
« Phraséologie somatique du lexique des sentiments : une étude multilingue fondée sur le cas du coréen et du français / Somatic phraseology of the lexicon of feelings : a multilingual study based on the case of Korean and French »
Sous la direction de Alain Polguère (ATILF / Université de Lorraine – CNRS)
D’abord, il est nécessaire de bien définir la cible de recherche. Nous allons recueillir des phrasèmes somatiques en coréen et en français parmi lesquels nous limiterons les objets de recherche aux « éléments du corps humains ». Nous parlons d’« éléments du corps » et non de « parties du corps » parce que ces phrasèmes peuvent référer au sang ou aux cheveux que l’on ne considère pas normalement comme des parties du corps. Ensuite, nous choisirons seulement les phrasèmes qui dénotent le sentiment, ce qui exclura la sensation comme la faim, la soif et l’attitude comme le respect, l’intérêt.
À partir des donnés choisies, nous allons préciser les choses ci-dessous. Premièrement, la nature des phrasèmes doit être révélée : la collocation, la locution, le cliché, etc. Dans la LEC, la compositionalité sémantique est évaluée du point de vue de Locuteur. Elle distingue la locution, le cliché de la locution. D’une part, la collocation et le cliché sont des phrasèmes sémantiquement compositionnels. La collocation consiste en « une base » librement choisie par le locuteur et « un collocatif » étant sélectionné en fonction du sens à exprimer et de la base. Contrairement à cela, le cliché est sélectionné comme un tout, à savoir qu’il n’est pas construit par le locuteur. D’autre part, la locution est un phrasème non compositionnel et les sens des composants ne s’inclurent pas dans le sens global de la locution. Deuxièmement, chaque expression doit être caractérisée par un ensemble de paramètres distincts pour qu’elle puisse être modélisée. Le premier paramètre envisagé est selon que des symptômes arrivent aux éléments du corps. Par exemple, l’expression « J’ai la peur au ventre » n’a aucun symptôme alors que « J’ai les lèvres qui tremblent de peur » exprime un symptôme de tremblement. Le deuxième est la lexicalisation ou non du sentiment. Dans le cas de « Je tremble de peur », il n’est pas possible de dénoter la peur sans dire « de peur ». En revanche, si l’on dit que « Je rougis jusqu’aux oreilles », cette expression pourrait faire référence au phénomène de rougir les oreilles pour une raison quelconque, mais aussi au sentiment de honte ou d’autres sentiments car le sentiment est sous-entendu. Quelques verbes en coréen eux-même, pourtant, dénotent les sentiments sans lexicalisation du sentiment ni sous-entendu comme l’expression « Na+neun deungol+i ossakha+∅+da », ‘Je+SUB échine+SUB avoir froid+PRÉ+AFF’ signifiant ‘Quelque chose me fait froid dans le dos’ En plus, la lexicalisation des éléments du corps peut être le troisième paramètre. Dans l’expression mentionnée ci-dessus « Le corps tremble de peur », on n’a pas à expliciter le corps, mais cet élément du corps peut être remplacé par l’humain auquel le corps appartient : « Igor tremble de peur ». Il en va de même pour le coréen, « mom+i tteolli+da » ‘Le corps tremble de peur’. Cependant, si on remplace « le corps » pas « la foie », l’élément du coprs doit être lexicalisé malgré dans la même structure syntaxique pour dénoter la peur.
Finalement, nous allons proposer un Système Lexical étant approprié pour de tels phrasèmes. Pour la collocation, la locution, le cliché, il reste à montrer comment le locuteur combine les unités lexicales entre elles car cette combinaison n’est pas libre. Dans le système lexicale, les phrasèmes seront présentés de manière efficace par leurs relations avec les unités lexicales dénotant les éléments du corps ou les sentiments.
Paola Herreño Castañeda
« Compositionalité et marqueurs de discours du francais. »
Sous la direction de Mathilde Dargnat (ATILF | Université de Lorraine – CNRS) et Jonathan Ginzburg (LLF | Université Paris Cité)
1. Lorsque les MD associés dans une combinaison fréquente sont intuitivement proches, il faut rendre compte du fait que cette combinaison n’est pas sentie comme redondante (et donc peu naturelle). Quelques exemples : « donc du coup », « alors donc », « mais pourtant », « mais quand même », « et alors », « donc voilà », etc.
2. Lorsqu’il n’y a pas de proximité intuitive, est-ce que les MD combinés sont seulement complémentaires, ce qui implique qu’ils véhiculent des relations de discours ou des manifestations du locuteur sans lien particulier entre elles, ou est-ce qu’une autre analyse est nécessaire.
3. Est-ce que la combinaison est compositionnelle ? Répondre à cette question demande que soient discutées et peut-être élaborées les techniques de composition existantes. Les approches courantes en sémantique sont fonctionnelles, dans un sens mathématique élémentaire : des fonctions sont appliquées à des arguments (qui peuvent elles-mêmes être des fonctions) pour produire des interprétations. Peut-on réduire les combinaisons observées à un mécanisme de ce type ? Lorsque cette réduction est possible, jusqu’à quel point aide-t-elle à prédire ou motiver la force de l’association entre les MD concernés ? Pourquoi telle ou telle combinaison serait-elle plus forte qu’une autre ? Est-ce que cela correspond, par exemple, à des mouvements discursifs qui jouent un rôle plus important dans l’interaction ?
4. Est-ce qu’il existe une « force de répulsion » entre les MD (lorsque des MD ne se présentent pas en combinaison) ? Pourquoi ?
Karina Ibanez
« Comment étayer la construction d’une sécurité linguistique chez des futurs enseignants et professionnels du FLE ? »
Sous la direction de Grégory Miras (ATILF | Université de Lorraine – CNRS)
Les performances orales des étudiants de langues étrangères semblent être conditionnées par leur propre évaluation de leur maîtrise de la langue, de leur légitimité à la parler. Cette situation serait aussi conditionnée par d’autres éléments contextuels associés à la question de la légitimité dans l’usage de la langue étudiée. Les situations d’interlocution considérées asymétriques avec des enseignants ou des locuteurs dits « natifs » qui parlent un français de référence, par exemple, font souvent surgir des sentiments d’insécurité. En situation d’examen, par ailleurs, la langue est médium et objet d’évaluation.
Parallèlement, l’image de prestige intellectuel et culturel associée à la langue française depuis le début du xxème siècle, particulièrement dans le contexte historique des relations franco-argentines, ainsi que le caractère central accordée à la culture, la science (notamment, les humanités) et les arts de l’hexagone (Bein, 2013 ; Gastaldi & Grimaldi 2016 ; Burrows, 2019) semblent accentuer le sentiment d’insécurité ou d’illégitimité à parler la langue face à des sujets qui la parlent en tant que L1.
L’objectif de l’étude sera de concevoir, décrire et suivre un dispositif pédagogique d’accompagnement au développement d’une sécurité linguistique chez les étudiants des filières en langue française de l’Université nationale de la Plata, Argentine, puis, d’évaluer l’impact du dispositif sur les performances orales desdits étudiants.
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Lamprini Kakava
« Recherches sur les emprunts lexicaux du protoroman au grec. »
Sous la direction d’Éva Buchi (ATILF / CNRS – Université de Lorraine)
Abdelhak Kelious
« Évaluation de contextes pour l’apprentissage des langues étrangères. »
Sous la direction de Mathieu Constant (ATILF / Université de Lorraine – CNRS) et Christophe Coeur (entreprise CARDEMY)
Lidia Kolzun
« Lexicologie théorique et descriptive de la langue russe. »
Sous la direction d’Alain Polguère (ATILF | Université de Lorraine – CNRS) et Svetlana Krylosova (INALCO)
Il s’agit d’envisager la modélisation du sens d’une unité lexicale comme un moyen d’accès à ses propriétés individuelles de combinatoire dans la phrase. Plus précisément, nous nous focalisons sur la définition des lexies russes en vue de l’enseignement du russe en seconde langue.
Les définitions lexicales classiques des dictionnaires posent fréquemment problème du fait de certaines faiblesses formelles et de contenu : fréquent manque de clarté, emploi de termes savants, omission des composantes de sens essentielles, cercles vicieux, etc. (Hanks, 1993; Adamska-Sałaciak, 2012).
Afin de palier ces faiblesses de nombreux chercheurs (Wiezbicka 1992, 1993; Kahane, 2003; Iordanskaja et Polguère, 2005; Iordanskaja, 2007; Barque, 2008; Milićević, 2008; Apresjan, 2010, 2014; Polguère 2013, à paraître) se sont tournés vers la structure de définition lexicographique élaborée par la Lexicologie Explicative et Combinatoire (LEC, cf. Mel’čuk et al. 1995).
Tout en tenant compte des apports de ces travaux antérieurs ou en cours, nous allons mettre en place une approche originale de la question, fondée sur l’exploitation des récents acquis en lexicologie théorique et descriptive des réseaux lexicaux.
Les définitions que nous visons se présenteront sous la forme d’une paraphrase écrite dans un métalangage formalisé, excluant toute ambiguïté. De même, leur structure respectera des patrons définitionnels associés à une hiérarchie d’étiquettes sémantiques construite selon les principes établis dans le cadre des travaux sur les bases lexicales explicatives et combinatoires (Polguère, 2011).
Notre recherche exploitera et enrichira les donnés du Réseau Lexical du Russe (RL-ru) dans les deux champs lexicaux significatifs pour la langue russe : celui de la ‘neige’ et celui du ‘déplacement [des êtres animés]’.
Amandine Lecomte
« Analyse longitudinale de prise en charge psychothérapeutique de patients psychiatriques et de patients atteints de maladies neurodégénératives : informatisation et modélisation dialogique des indices comportementaux associés à l’efficacité (vs échec) des stratégies de prise en charge tentées par les thérapeutes. »
Sous la direction de Michel Musiol (ATILF | Université de Lorraine – CNRS)
Les résultats aux outils psychométriques mis en lien avec la modélisation formelle des troubles du langages et du discours dans les entretiens retranscrits, offriraient de nouvelles pistes quant à la nature des troubles du sujet dans les registres pragmatico-linguistique, celui des fonctions exécutives, de la cognition sociale et l’activité oculomotrice (fréquence saccadique et fixation du regard). En effet, les troubles cognitifs sont le facteur prédictif le plus important (20-60%) pour le pronostic fonctionnel en tenant compte de la symptomatologie. Une perspective de prise en charge psychothérapeutique sera alors envisagée sur cette base.
Jarvis Looi
« Les effets de l’apprentissage sur corpus sur l’apprentissage du placement des adjectifs épithètes parmi les apprenants du français langue étrangère. »
Sous la direction d’Alex Boulton (ATILF | Université de Lorraine – CNRS), Hassan Roshidah (Malaisie) et Patricia Nora Riget
Marie-Hélène Pierre-Bruère
« Étude théorique du concept de psychopathie et réflexion de prise en charge : approche clinique, développementale, biologique, cognitive et évolutionniste. »
Sous la direction de Michel Musiol (ATILF | Université de Lorraine – CNRS)
Maeva Sillaire
« La concession du quotidien : problématiques descriptives et cognitives. »
Sous la direction de Mathilde Dargnat (ATILF | Université de Lorraine – CNRS) et Grégoire Winterstein (UQAM, Montréal)
Dans la littérature sur les relations de discours, la concession occupe une place particulière parce qu’elle est à la fois fréquente, voire omniprésente, et apparemment complexe, ce qui la rend en partie opaque.
Son travail vise à rendre compte de cette double caractéristique.
Pour cela, la première étape consistera en l’articulation de la problématique de la concession à certaines notions plus générales en sémantique et en pragmatique linguistique. Puis, une place importante sera donnée aux observables, à la fois par un travail outillé sur corpus, débouchant sur une base de données d’attestations, et par des expérimentations en EEG et eye-tracking qui contribueront à éclairer le traitement cognitif du phénomène.
La retombée principale de cette thèse sera de nous aider à mieux prendre conscience d’un scénario de communication que nous exécutons, entendons et lisons quotidiennement sans y prêter attention. Également, ce travail participera à renforcer notre vigilance épistémique, autrement dit notre capacité à détecter ce qui, dans notre langue elle-même et dans l’usage qui en est fait, est générateur d’erreur, par l’effet d’un traitement automatique ou d’une manipulation.
Mots-clés : concession, argumentation, sémantique, EEG, eye-tracking
Hélène Weisbrod (Erikson)
« Faire parler une marionnette en anglais : étude d’une proposition de médiation didactique, pédagogique et artistique à visée
phonologique en direction de futurs professeurs des écoles dans le cadre de leur mission d’enseignement d’une langue-culture. »
Sous la direction de Dominique Macaire (ATILF / Université de Lorraine – CNRS) et Séverine Behra (ATILF / Université de Lorraine – CNRS)
Ancrée dans le cadre structurant de la théorie de l’enaction appliquée à la didactique des langues, la recherche s’appuie sur les notions de corporéité de la parole et les concepts associés tels que l’empathie, l’émotion esthétique, la créativité et le flow. Elle s’inscrit à la suite de travaux centrés sur les pratiques théâtrales, réalisés selon ce cadre conceptuel.
Cette approche permet d’envisager une voie divergente de celle de la marionnette éducative ou pédagogique, simple objet de transfert ou medium pour une prise de parole facilitée. Au-delà du recours à la marionnette pour améliorer des compétences orales en anglais, il s’agit d’évaluer la possibilité pour ces étudiants, d’un engagement dans une posture propice aux futures missions d’enseignement par l’oral d’une langue vivante étrangère, par la pratique marionnettique.
Le travail de recherche est transdisciplinaire et convoque la notion de médiation artistique.
Charlène Weyh
« L’évolution du système verbal français entre régulation et normes (1300 – 1700) le cas du présent. »
Sous la direction de Sylvie Bazin (ATILF | Université de Lorraine – CNRS) et Bérengère Bouard (ATILF | Université de Lorraine – CNRS)
À l’époque des Remarqueurs, il subsiste de nombreuses hésitations sur les formes verbales, car les mécanismes analogiques ont créé de nouvelles formes qui n’ont pas forcément remplacé les formes historiques. Les règles du bon usage vont progressivement éliminer ces hésitations et « bloquer » les mécanismes analogiques qui auraient pu continuer de se déployer dans certains cas, dans une logique de « réduction » de la langue commune et des variantes, d’où la distinction entre des formes ‘normées’ et des formes jugées ‘déviantes’, pourtant produites parfois par des mécanismes analogiques du même type, ainsi croyons / croient et *croyent vs pouvons / peuvent.
Il s’agira donc de réfléchir aux multiples paramètres qui ont pu jouer dans les transformations et les normalisations des paradigmes verbaux au présent de l’indicatif. Le cadre sera celui d’une étude linguistique associant description du système verbal du français et histoire des représentations du français, et ce dans une diachronie longue, dans la mesure où certains alignements et réfections sont très anciens, d’autres sont le fait de la période du Moyen Français compris au sens large (14e – 1630) et d’autres enfin ont tardé à trouver une résolution.