historique 2012 séminaires

Historique 2012 des séminaires de l’ATILF

Séminaire Langage, Travail et Formation

Deuxième séminaire du Réseau Langage, Travail et Formation

Eve Lejot (Universités Paris 3 La Sorbonne nouvelle et Hambourg), Dao Mercier et Josianne Veillette (Université de Fribourg)

16 novembre 2012 | 10h00
Nancy | Campus Lettres et Sciences Humaines | Bâtiment G | Salle G004

Résumé
Eve Lejot (Universités Paris 3 La Sorbonne nouvelle et Hambourg)
Langues officielles, langues officieuses en tension au travail : quelles pratiques observables ? Quels réinvestissements dans la formation ?
Résumé: Les sites principaux d’un constructeur aéronautique européen sont implantés en Allemagne et en France. Cependant, comme le stipulent certains documents internes l’anglais est la langue officielle de l’entreprise. Les déclarations des salariés deviennent plus flottantes quand on en vient au fonctionnement par département. L’équipe de travail est présentée par les personnes interviewées comme une zone à part par ses propres règles linguistiques. Nous avons analysé les tensions entre le prescrit et l’observable notamment grâce à l’étude du « mais » des entretiens. Lorsqu’ils abordent le sujet de la dimension personnelle, les salariés sont souvent tentés de se justifier de certains choix qui sont faits pour accomplir leurs tâches de travail au mieux. Ces choix dépendent de la compétence plurilingue et sont parfois mal assumés si cette dernière est limitée. Cette constatation nous invite à repenser les schémas de formation encore employés aujourd’hui.

 

Dao Mercier et Josianne Veillette (Université de Fribourg)
« Intégration par la langue » en Suisse : quelles recommandations officielles ? Quelles réalités dans les milieux professionnels ?
Résumé : À l’heure où les politiques migratoires exigent « l’intégration par la langue » des étrangers dans une Suisse constitutionnellement plurilingue, nous nous interrogeons sur la réalité linguistique d’étrangers qui habitent et qui travaillent dans les cantons de Neuchâtel et de Fribourg. Plus précisément, nous souhaitons jeter un regard sur la façon dont s’articulent l’application des recommandations officielles via les offres de cours de langue(s) et les pratiques sociolinguistiques observées dans certains milieux professionnels.

 

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Séminaire ATILF

La reconstruction des attaques de mots en chinois archaïque : comment une approche comparative peut renouveler la question

Laurent Sagart (CRLAO, CNRS/EHESS)

26 octobre 2012 | 10h30
Nancy | Campus Lettres et Sciences Humaines | ATILF | Bâtiment CNRS | Salle Paul Imbs

Séminaire Langage, Travail et Formation

Le français professionnel : le nommer, le penser, agir || Perceptions et définitions des salariés en insécurité langagière dans le milieu professionnel

Florence Mourlhon-Dallies (Université de la Sorbonne Nouvelle Paris 3) || Groupe Langage, Travail et Formation
(ATILF, Université de Lorraine & CNRS)

29 juin 2012 | 09h30
Nancy | Campus Lettres et Sciences Humaines | ATILF | Bâtiment CNRS | Salle Paul Imbs

Résumé
Florence Mourlhon-Dallies (Université de la Sorbonne Nouvelle Paris 3)
Le français professionnel : le nommer, le penser, agir
Résumé: En une dizaine d’années, la question du développement des compétences langagières à des fins professionnelles a connu de considérables évolutions dans notre pays : en témoigne la multiplication des différentes appellations (Français Langue Professionnelle, Français Compétence Professionnelle, français professionnel, français des professions). On peut, aujourd’hui, avec le recul, opérer une traçabilité des différentes dénominations qui ont été plus ou moins mises en avant selon les acteurs et les opérateurs du champ (politiques, universitaires, praticiens de terrain, éditeurs) et se demander ce qui est activé au travers de ces mots et expressions du point de vue des positionnements épistémologiques, idéologiques et pratico-pratiques. Nous nous attacherons à identifier un petit ensemble de lignes de force, en opérant une analyse exploratoire de quelques discours tenus en différents lieux ces quinze dernières années.

 

Groupe Langage, Travail et Formation (ATILF, Université de Lorraine & CNRS)
Perceptions et définitions des salariés en insécurité langagière dans le milieu professionnel
Résumé : Si les définitions des différents publics en insécurité langagière (analphabètes, illettrés, migrants faiblement scolarisés, etc.) ont peiné à se stabiliser, celles des mêmes publics en milieu professionnel sont encore plus difficiles à établir en raison de situations contextuelles professionnelles et de parcours sociolangagiers très complexes. Nous analyserons les perceptions et les définitions des salariés en insécurité langagière dans le milieu professionnel en nous basant sur la façon dont ils sont nommés et évoqués dans les documents professionnels (appels d’offre, cahiers des charges des formations, etc.) pour tenter de comprendre la façon dont les besoins, les perceptions et les demandes sont articulés.

 

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Séminaire technique/informatique

Journée « Exploitation de Corpus »

Serge Heiden (ENS Lyon) et Cécile Bertrand-Dagenbach (Université de Lorraine)

21 juin 2012 | 09h00
Nancy | Campus Lettres et Sciences Humaines | ATILF | Bâtiment CNRS | Salles Paul Imbs et 105

Résumé
La journée « Exploitation de Corpus », organisée conjointement par l’axe 2 de la MSH et l’ATILF, vise à fournir une initiation sur deux logiciels : TXM et Hyperbase.

Tous deux permettent de réaliser plusieurs tâches courantes pour les chercheur(e)s qui utilisent des corpus : concordances, analyses de vocabulaire(s) et analyses textuelles.

 

TXM (http://textometrie.ens-lyon.fr/) par Serge Heiden (slh@ens-lyon.fr)

  • Présentation salle Imbs 9h00
    TXM a été développé dans le cadre du projet ANR Textométrie et est basé au laboratoire ICAR, Lyon (Interactions, Corpus, Apprentissages, Représentations, http://icar.univ-lyon2.fr/).
     
    La plateforme TXM combine des techniques puissantes et originales pour l’analyse de grands corpus de textes au moyen de composants modulaires et open-source (Heiden, 2010 ; Heiden et al., 2010 ; Pincemin et al., 2010) et en en synergie avec les technologies de corpus et de statistique actuelles (Unicode, XML, TEI, TAL, CQP et R).
     
    L’une des particularités de la plateforme est qu’elle aide couramment, et de manière appropriée et progressive, les utilisateurs à réaliser les différentes tâches possibles sur un corpus ou bien à le construire (TXT, XML, Transcriber, BFM pour les principaux formats pris en charge). Elle est téléchargeable sous la forme d’un logiciel et installable sous Windows, Linux ou Mac (basée sur la technologie RCP). Par ailleurs, elle est accessible en ligne via un portail web.
     
    La plateforme TXM est couramment utilisée par des projets de recherche de différentes disciplines de lettres, sciences humaines et sociales comme l’histoire, la littérature, la géographie, la linguistique, la sociologie et les sciences politiques. Les publications scientifiques de textométrie sont présentées pendant la conférence internationale des « Journées internationales d’Analyse statistique des Données Textuelles » (JADT http://jadt.org), voir aussi Heiden and Pincemin, 2008).
     
    Enfin, un dernier aspect qui a motivé le choix de TXM vient de sa genèse même : le projet sous-jacent, Textométrie, a rendu possible l’articulation des logiciels existants du même type parmi les plus utilisés (Hyperbase, Etienne Brunet ; Xaira, Lou Burnard ; Weblex, Serge Heiden ; Lexico3, André Salem, etc.).
  • Travaux pratiques salle 105 de 10h30 à 12h30 (12 à 15 places maximum)

 

Hyperbase (http://www.unice.fr/bcl/rubrique38) par Cecile Bertrand-Dagenbach (cecile.bertrand-dagenbach@univ-nancy2.fr)

  • Présentation salle Imbs 14h00
    Hyperbase a été développé par Etienne Brunet au laboratoire BCL, Nice (Bases, Corpus, Langage, http://www.unice.fr/bcl/rubrique1).
     
    Comme TXM, Hyperbase permet d’analyser des corpus sous forme électronique avec des fonctionnalités proches (cf Annexes). Hyperbase utilise la technique classique de l’indexation et s’affranchit des limites de mémoire centrale (où d’autres logiciels doivent trouver la place pour contenir le texte entier). Voué ainsi au traitement des gros corpus, il a été appliqué à des textes de très grande ampleur : le journal Le Monde, le journal portugais Publico, l’Encyclopédie Encarta, et dernièrement l’intégrale de la revue Europe, grosse de 60 millions de mots. Au total les textes qu’Hyperbase a traités au laboratoire représentent une masse équivalente à celle que Gallica propose en mode texte, soit 1500 titres, et la moitié de Frantext.
     
    L’intérêt d’Hyperbase pour cette journée vient en partie de son utilisation par le LASLA (http://www.cipl.ulg.ac.be/Lasla/index.html, Laboratoire d’Analyse Statistique des Langues Anciennes). A ce titre, Dominique Longree, le directeur de ce laboratoire, fera une présentation d’Hyperbase relativement à l’utilisation qui en est faite, notamment avec les textes anciens et en relation avec les projets principaux du laboratoire : (1) Développements de la banque de données de textes latins, (2) Grammaticométrie et classification des textes historiques latins, (3) Motifs syntaxiques et topologie textuelle, (4) Lemmatisation assistée par ordinateur et analyse syntaxique automatisée. En sus, Dominique Longree profitera de son expérience en la matière pour initier les chercheur(e)s intéressé(e)s à l’utilisation du logiciel en général, avec des corpus contemporains comme anciens.
  •  

  • Travaux pratiques salle 105 de 15h45 à 17h45 (12 à 15 places maximum)

 

Pour des raisons d’organisation (TP et pauses), si vous envisagez de participer à cette journée, inscrivez-vous en vous abonnant à https://courrier.atilf.fr/sympa/info/exploitcorpus

Séminaire technique/informatique

Les outils et les corpus de la base CHILDES

Christophe Parisse (Université Paris X)

15 juin 2012 | 09h30
Nancy | Campus Lettres et Sciences Humaines | ATILF | Bâtiment CNRS | Salle 105

Résumé
Cet atelier a pour but de présenter à des utilisateurs novices l’interface et les principes d’utilisation du logiciel CLAN.
 
Les deux fonctions principales de CLAN seront abordées:
 
– alignement de la vidéo ou du son avec du texte.
– outils de traitement des corpus et d’analyse quantitative des énoncés transcrits ou des annotations créées par le chercheur (calcul de fréquences : nombre d’énoncés, nombre total de mots, nombre de mots différents, fréquence de certaines formes d’annotations ; calcul de la LME ; repérage automatique de mots ou de constructions dans le texte et dans leur contexte etc., modifications, édition, lien avec feuilles de calcul Excel)
 
La base CHILDES, large base de données de corpus qui peut servir d’exemple à l’utilisation de corpus pour l’étude du langage, sera également présentée.
 
Enfin, les liens et passerelles entre le système CLAN/CHILDES et d’autres logiciels et systèmes seront décrits.

Séminaire ATILF

Construal and Verbal Semantics

William Croft (University of New Mexico, Albuquerque,USA)

25 mai 2012 | 10h30
Nancy | Campus Lettres et Sciences Humaines | ATILF | Bâtiment CNRS | Salle Paul Imbs

Résumé
An important theoretical construct in cognitive linguistics is conceptualization or construal. Construals are alternative ways of conceptualizing a particular experience to be communicated in language. Many grammatical constructions exist in order for a speaker to express alternative construals of human experience. I will offer a definition of construal and general principles of how construal operates in language and how construal is constrained. The theory of construal will be illustrated using a geometrical model of the aspectual and causal structure of events as they are expressed in verbs (more generally, predicates). This model is described in detail in Verbs: aspect and causal structure (Oxford University Press, 2012). Tense-aspect constructions conceptualize events unfolding over time as having certain properties that can be represented neatly in a two-dimensional geometric model. Argument structure constructions conceptualize the causal structure of events as (at least prototypically) a directed acyclic nonbranching causal chain.

Séminaire ATILF

« …pour le prouffit et utilité de vostre royaume… » : Le programme iconographique du manuscrit de dédicace de la Cité de Dieu (BnF, Français, 22912-22913)

Valérie Fraissinet (Université Paris Ouest-Nanterre)

4 mai 2012 | 10h30
Nancy | Campus Lettres et Sciences Humaines | ATILF | Bâtiment CNRS | Salle Paul Imbs

Résumé
Souhaitant diffuser dans son royaume un corpus de textes d’auteurs antiques, le roi Charles V avait commandé à l’un des ses légistes, Raoul de Presles, la traduction en français du De civitate Dei de saint Augustin. Le manuscrit de dédicace de la Cité de Dieu fut orné d’un programme iconographique qui vient renforcer la dimension pédagogique d’un texte copié et enluminé avec soin. En effet, un cycle de 23 miniatures articule le propos et en souligne la structure. Raoul de Presles a-t-il été le concepteur de ce programme ? Quel rapport le texte et la glose du traducteur entretiennent-ils avec les images ? Quelles évolutions présentent les nombreuses copies enluminées de cette traduction, et le codex originel a-t-il exercé une influence sur l’iconographie postérieure de la Cité de Dieu ? Autant de questions auxquelles il sera tenté d’apporter quelques éléments de réponse.

Une fois la tradition iconographique établie, la conférence s’efforcera de déterminer le rôle exact joué par l’imagerie du manuscrit réalisé pour le souverain ainsi que la place qu’elle tient dans le projet didactique. La confrontation avec les cycles ultérieurs, et notamment avec un témoin du dernier cycle enluminé, le Français 18-19 daté autour de 1471-73, permettra d’en souligner les évolutions, et de réfléchir aux intentions des commanditaires et aux choix mis en œuvre par les artistes.

Séminaire ATILF

Texte et grammaire

Pierre Le Goffic (Université Paris 3)

27 avril 2012 | 10h30
Nancy | Campus Lettres et Sciences Humaines | Bâtiment A | Salle A29A

Séminaire Syntaxe, Morphologie et Sémantique

Les propriétés du discours électronique médié

Jan Lazar (Université d’Ostrava – République Tchèque)

26 avril 2012 | 16h00
Nancy | Campus Lettres et Sciences Humaines | ATILF | Bâtiment CNRS | Salle Paul Imbs

Résumé
Notre époque est inséparablement liée aux nouvelles formes de communication électronique. Après le phénomène du téléphone portable, c’est l’Internet qui notamment commence à conquérir nos foyers (Uvírová, 2003, 324). Le monde de l’Internet ouvre à ses internautes de nouvelles formes de communication, parmi lesquelles il faut mentionner la messagerie, les forums de discussion et les tchats. Les sites de rencontre, les tchats ne cessent de croître, car à n’importe quelle heure on peut y toujours trouver un internaute prêt à discuter. Parmi ces services se répand une activité langagière particulière qui se caractérise entre autres par les nouvelles formes scripturaires du langage parlé. Ce discours électronique particulier a engendré la création de quelques expressions néologiques qui essayaient de le dénommer. Mentionnons les termes tels que « cyberl@ngue » (Dejond, Mercier, 2002), « Communication éléctronique scripturale – CES » (Anis, 1998, 1999,2002, 2006) ou « Discours électronique médié – DEM » (Panckhurst, 2006, 345).

 

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Séminaire ATILF

Pour une édition complète et une étude linguistique globale du Mariale lyonnais du ms. de Paris, BNF, fr. 818 (XIIIe siècle)

Stefania Maffei-Boillat (Université de Lausanne, Suisse)

30 mars 2012 | 10h15
Nancy | Campus Lettres et Sciences Humaines | ATILF | Bâtiment CNRS | Salle Paul Imbs

Résumé
Le manuscrit de Paris, BNF, fr. 818 renferme dans sa première partie l’une des plus amples collections de miracles de Notre-Dame en langue vulgaire du XIIIe siècle. Composée vers 1220-1230 dans la région de Lyon, cette compilation anonyme compte parmi les rares textes littéraires produits au Moyen Âge dans l’espace francoprovençal, et sa langue, qui se présente comme un savant mélange de formes françaises et de formes lyonnaises, intéresse les dialectologues et les lexicologues depuis plus d’un siècle. Ce précieux témoignage linguistique n’a cependant fait l’objet que d’études fragmentaires, et demeure à ce jour partiellement inédit.
 
Dans le cadre de la préparation de l’édition des pièces non encore publiées de ce « Mariale en langue vulgaire » (P. Meyer) et de l’étude linguistique de l’ensemble du recueil, nous nous proposons de revenir sur les principaux éléments qui font la singularité de ce corpus (profil linguistique de l’auteur et du copiste, complexité de la scripta), de dégager quelques principes méthodologiques, et, enfin, de présenter un échantillon des riches matériaux lexicaux francoprovençaux offerts par ce recueil, matériaux qui demeurent en partie méconnus et se trouvent parfois répertoriés dans les dictionnaires sous la fausse étiquette « française ».

Séminaire ATILF

L’annotation des expressions référentielles et de leurs relations. Introduction et suivi des personnages dans « L’occupation des sols » de Jean Echenoz

Michel Charolles et Frédéric Landragin (LATTICE)

23 mars 2012 | 10h30
Nancy | Campus Lettres et Sciences Humaines | ATILF | Bâtiment CNRS | Salle Paul Imbs

Résumé
Le suivi des référents est une des taches essentielles dans la compréhension, notamment des récits, où on s’attend à ce que les lecteurs identifient et réidentifient précisément les personnages au fur et à mesure de leurs apparitions et disparitions tout au long de textes qui peuvent être longs et faire allusion à un vaste personnel.
 
Les nombreux et riches travaux de linguistique, de psycholinguistique et de traitement automatique, consacrés aux expressions référentielles, anaphoriques et aux chaînes de référence, permettent, comme on s’attachera à le montrer à partir d’une nouvelle de Jean Echenoz intitulée « L’occupation des sols »
 
– d’analyser finement la façon dont un auteur peut introduire et reprendre les personnages au fil du texte et exploiter les ressources sémantiques qu’offrent les différentes formes de reprise éligibles à tel ou tel point de l’histoire,
 
– d’annoter systématiquement ces expressions à l’aide d’un système dévolu à cette tâche pour suivre précisément leur destin.

Séminaire Syntaxe, Morphologie et Sémantique

La grammaticalisation des possessifs dans les langues romanes

Marleen Van Peteghem (Université de Ghent)

9 mars 2012 | 14h00
Nancy | Campus Lettres et Sciences Humaines | ATILF | Bâtiment CNRS | Salle Paul Imbs

Résumé
Cette conférence présentera une analyse des paradigmes du possessif dans quatre langues romanes (français, espagnol, italien, roumain), dans le but d’examiner dans quelle langue la grammaticalisation du système possessif est la plus avancée.
 
Comme l’ont montré plusieurs auteurs, les paradigmes des possessifs des langues romanes contiennent trois types de possessifs : des adjectifs, des déterminants et des pronoms (voir Cardinaletti 1998, Schoorlemmer 1998, Zribi-Hertz 1999, Ihsane 2000, Alexiadou 2004). Lorsqu’on compare le système possessif de chacune de ces langues avec le système latin, dont tous les possessifs romans dérivent, deux tendances dominent: (i) les pronoms possessifs tendent à être éliminés, et (ii) les adjectifs possessifs sont devenus soit des déterminants, soit des adjectifs défectifs, avec une distribution restreinte.
 
L’étude approfondie de chaque type disponible dans les quatre langues montre que le système possessif de chacune de ces langues est différent. Il s’agira donc d’examiner dans quelle mesure ces différences sont le résultat de processus de grammaticalisation. De cet exposé il ressortira que le système possessif français présente le système le plus grammaticalisé puisqu’aucun de ses deux paradigmes ne présente des propriétés adjectivales. Le système le moins grammaticalisé est celui de l’italien, tandis que l’espagnol et le roumain occupent une position intermédiaire. L’espagnol combine le système français des formes clitiques avec le système italien des formes fortes. Quant au système roumain, la dépendance de la forme possessive de l’article défini ou de son substitut AL montre qu’il est plus grammaticalisé que le système italien.

 

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Séminaire ATILF

Une approche « formulaire » pour l’analyse des discours institutionnels : l’exemple de la formule « développement durable »

Alice Krieg-Planque (Céditec (EA 3119) et Université Paris-Est Créteil (UPEC))

9 mars 2012 | 10h30
Nancy | Campus Lettres et Sciences Humaines | ATILF | Bâtiment CNRS | Salle Paul Imbs

Résumé
Cette conférence s’inscrit dans une perspective pluridisciplinaire fortement ancrée en sciences du langage, et qui vise à appréhender certains aspects des discours politiques, médiatiques et institutionnels contemporains.
 
Dans ce cadre, la notion de « formule » est considérée comme particulièrement heuristique : s’appuyant sur du linguistiquement descriptible et sur du discursivement observable, elle permet de saisir la façon dont les acteurs sociaux organisent, par le moyen des discours, les rapports de pouvoir et d’opinion.
 
L’intervention permet de rappeler la généalogie et la définition de la notion de « formule », et de souligner les relations multiples qu’un tel type d’entrée entretient avec des questionnements essentiels des sciences du langage (lexique, figement, néologie, métalangage, métadiscours, sentiment linguistique…).
 
Au cours de l’exposé, une place particulièrement importante est ménagée à l’exemple de la formule « développement durable », dont on montre qu’elle constitue un opérateur de neutralisation de la conflictualité, contribuant à l’élaboration de discours de consensus. Là aussi, le soubassement profondément linguistique des phénomènes observés se fait jour, par exemple lorsqu’il s’agit d’identifier la concessive comme type d’opération syntaxique constitutive des définitions et paraphrases de « développement durable », avec lesquelles cette formule continue de maintenir, dans l’interdiscours, le contact.

Séminaire ATILF

Langues visuo-gestuelles : Conséquences de la motivation du lexique sur la morphologie lexicale.

Annie Risler (UMR 8163 STL, CNRS et Université Lille3 & Lille 1)

27 janvier 2012 | 10h30
Nancy | Campus Lettres et Sciences Humaines | ATILF | Bâtiment CNRS | Salle Paul Imbs

Résumé
Les Langues Signées (LS) sont caractérisées par leur lexique motivé : la forme même des unités lexicales est profondément contrainte par l’iconicité inhérente à la modalité visuo-gestuelle. En conséquence, le lien entre le signe et ce à quoi il réfère est conventionnalisé, mais non arbitraire.
Ma volonté de repenser le cadre d’analyse des LS à partir des contraintes induites par leur modalité m’a amenée à étudier la structure des unités du lexique, non pas à partir du rapport motivé entre le signe et son référent, mais à partir du lien entre la face signifiante et la face signifiée du signe.
 
Tout signe résulte d’un mouvement, qui met en saillance une forme manuelle relativement à un support. Il en résulte un trace signifiante. Il est possible de déterminer différents types de mouvements (tracé, trajectoire, mise en mouvement..), de formes (reprise de forme, reprise de frontière, main) et d’ancrages (spatial, corporel, manuel), en lien direct avec les procédés d’imagerie cognitive.
 
Cette catégorisation des formes et des mouvements s’émancipe des formes physiques qui permettent de les articuler. Elle trouve son intérêt dans l’étude de la variation des signes, au plan flexionnel et dérivationnel, car celle-ci s’appuie sur le jeu qui consiste à retrouver la pertinance du lien de motivation entre signifiant et signifié.
Je mettrai ainsi en évidence les liens entre la structure nécessairement iconique du signe notionnel et ses potentialités de variation contraintes, à partir du paramètre de mouvement.

 

Références bibliographiques
LANGACKER R. 1991 “Noms et verbes”, in Sémantique cognitive, Communications n° 53, Seuil, Paris.
RISLER A. 2000, La langue des signes française, langue iconique : ancrage perceptivo-pratique des catégories du langage et localisme cognitif à travers l’étude de la motivation des signes et de la spatialisation des relations sémantiques, Thèse de doctorat, Université Toulouse Le Mirail.
RISLER A. 2002, “Point de vue cognitiviste sur les espaces en LSF”, in Lidil n°26, Grenoble, Lidilem, pp.45-61.
WILCOX S. 2004. “Cognitive Iconicity: Conceptual spaces, meaning, and gesture in sign languages”. Cognitive Linguistics 15-2, pp119-147.