Morphologie constructionnelle

Axe Morphologie constructionnelle

 

Membres de cet axe

Fiammetta Namer |   Page personnelle
Stéphanie Lignon |   Page personnelle
Mathilde Huguin |   Page personnelle

 

Thèmes de recherche développés de cet axe

Les activités de l’axe Morphologie constructionnelle sont au croisement de deux disciplines : l’étude du lexique morphologiquement construit en français et le traitement automatique des langues.

Le lexique morphologiquement construit

En morphologie descriptive et théorique, les données sur lesquelles portent les travaux de l’axe sont extraites de corpus authentiques : journaux, documents scientifiques, textes extraits de la Toile. Les recherches poursuivent un triple objectif : montrer l’évolution des modes de construction morphologique dans la langue contemporaine, présenter les motivations et les limites à l’expansion de ces nouveaux patrons, et enfin, proposer une classification des infractions que ces données peuvent rencontrer dans leur formation.

Le choix d’utiliser des données authentiques fait partie de la pratique dite de « morphologie extensive », qui consiste à appuyer les descriptions des phénomènes sur des corpus d’exemples aussi étendus que possible. Grâce, entre autre, au contenu des larges corpus issus des explorations en ligne, émergent des séries de constructions morphologiques dont le sens et la structure ne sont au mieux qu’en correspondance partielle. Ces cas de décalage mettent en jeu des conflits de contraintes contradictoires entre morpho-sémantique et morpho-phonologie, et constituent des objets d’études variés et nombreux (rétro-formation, dérivations croisées, échangismes radicaux et affixaux, dérivation sur noms propres de personnalités politiques, dérivations sur emprunts…). Ils ont conduit à proposer, en collaboration avec N. Hathout (CLLE-ERSS), une approche en réseau pour expliquer et prédire leur construction.

Ce modèle de l’organisation paradigmatique de la dérivation, appelé ParaDis (« Paradigmes et Discordances ») se fonde sur l’idée fondamentale selon laquelle la dérivation est paradigmatique, que cette organisation s’observe à chaque niveau de description, de sorte qu’il existe des paradigmes formels et des paradigmes sémantiques qui fonctionnent chacun de manière indépendante et qui établissent des correspondances dans le lexique sous la forme de paradigmes morphologiques.

 

La base de données dérivationnelle Démonette

La validité théorique du modèle ParaDis est étayée empiriquement par les données qui alimentent la base de données dérivationnelle Démonette. Les travaux de l’axe en traitement automatique des langues constituent en effet des systèmes de validation par les données des analyses existantes en morphologie théorique et descriptive. En retour, ils ont permis de mettre en évidence de nouvelles régularités et de motiver empiriquement de nouveaux principes théoriques. Ces derniers temps, ces travaux ont eu pour cadre le projet ANR Demonext, piloté scientifiquement par l’ATILF (ANR-17-CE23-0005), et ont abouti à la conception et le développement à grande échelle de Démonette, base de données en morphologie dérivationnelle pour le français.

L’architecture de Démonette a servi de modèle à la réalisation d’un prototype de base de données dérivationnelles de l’hébreu, baptisé Hebrewnette (en collaboration avec le prof. Lior Laks de l’Université Bar-Ilan, Israël). Ceci a permis de démontrer la souplesse et l’adaptabilité de la structure en réseau Démonette à la description de la morphologie des langues sémitiques, à condition d’y inclure les annotations nécessaires à l’analyse de la dérivation non-concaténative.

Site Web du projet Demonext : https://www.demonext.xyz/
Site Web de la plateforme de interrogation/téléchargement de la base Démonette : http://demonext.llf-paris.fr/demonext/vues/table_relations.php