Retour en images sur la conférence L’écriture inclusive : et la langue elle en dit quoi ?
Retour en images sur la conférence
Pourquoi ce débat sur « l’écriture inclusive » ?
Cette conférence qui a eu lieu le 12 avril 2018 salle P. Imbs à l’ATILF interrogeait l’écriture inclusive, et le débat qui l’a accompagnée récemment dans les médias, du point de vue de la langue et du discours pour en comprendre les enjeux linguistiques et politiques.
Cet échange s’est déroulé dans le cadre de la journée internationale des femmes en partenariat avec :
- la Mission pour la place des femmes au CNRS
- la mission Égalité – Diversité et son groupe de travail DADIE | Diversité, Anti-discrimination, Inclusion et Égalité de l’Université de Lorraine et plus particulièrement grâce à l’initiative et l’implication de Sandrine Ollinger, correspondante DADIE UL pour l’ATILF | sandrine.ollinger [at] atilf.fr et la présence de Pascal Tisserant, VP de la mission Égalité, fraichement récompensé par les palmes académiques.
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Contexte
L’expression « écriture inclusive » a émergé dans les médias en septembre 2017, lors d’une polémique autour de l’utilisation du point médian dans un manuel scolaire. Pourtant, l’écriture inclusive est loin de se limiter à ce signe typographique, et recouvre une grande diversité de techniques permettant d’employer un langage non-discriminant envers les femmes, et plus largement envers les personnes ne se reconnaissant pas dans la binarité du genre (femme/homme). Il s’agit principalement de remettre en question l’emploi du masculin comme générique de l’humanité, et parfois, de remettre en question la binarité de genre.
Au fil du temps, cette pratique a reçu différentes appellations : langage non discriminant, langage épicène, égalitaire, non sexiste, dégenré, français démasculinisé, féminisation, double marquage du genre, etc.
Elle a pris différentes formes, de l’ajout du (H/F) dans les annonces d’emploi à la création de nouveaux pronoms, en passant par la mention systématique du féminin et du masculin, et a été employé avec différentes visées. Mais toujours, elle a été accompagnée de vifs débats, car la langue occupe une place à part dans la société française et les sujets tournant autour des stéréotypes de genre restent sensibles.
Contenu de cette soirée
Autant de questionnements, d’approches, d’angles ont débattus lors de cette conférence. En effet un chapeau a été passé auprès du public qui déposaient leur questions en direct et les intervenant.e.s y répondaient …
- Est-il possible d’imposer l’écriture inclusive et qui aurait le pouvoir de le faire ?
- Qui peut l’employer et comment ?
- Est-ce nouveau ?
- Comment le genre est-il présent dans la langue ?
- Pourquoi l’Académie française y est-elle si hostile ?
- Que révèle le débat sur l’écriture inclusive sur la société en général et sur la société française en particulier ?
- Comment cela se passe-t-il ailleurs, dans la francophonie, dans d’autres langues ?
- « C’est pas lisible », « c’est pas joli » : qu’est-ce que la lisibilité ?
- L’écriture inclusive, c’est de la linguistique ou de la politique ?
- Qu’est-ce qu’une discrimination linguistique ?
- Peut-on tout modifier dans la langue ?
- Est-ce que l’écriture inclusive ne concerne que le genre ?
- Est-ce que la langue française est sexiste ? plus sexiste que d’autres langues ?
- L’écriture inclusive ne risque-elle pas de rendre plus compliqué l’apprentissage du français ?
Les intervenant.e.s
Julie Abbou
Julie Abbou est docteure en sciences du langage. Elle travaille sur le rapport entre genre et langage. Après une thèse sur les pratiques qui consistent à modifier le genre linguistique pour des raisons politiques, elle s’est intéressée aux dimensions idéologiques de la langue, pour comprendre comment la langue peut renforcer ou déstabiliser les catégorisations sociales. Elle est membre du comité de rédaction de la revue numérique GLAD !, dédiée au langage, au genre et aux sexualités et a publié différents travaux sur le genre, entre grammaire et société.
Sophie Bailly
Sophie Bailly est professeure en sciences du langage à l’UFR LSHS | Université de Lorraine, et membre du laboratoire ATILF dans l’équipe de recherche Didactique des Langues et Sociolinguistique.
La question du rapport entre le genre et le discours occupe ses intérêts de recherche depuis 1988 pour son DEA, puis pour sa thèse soutenue en 1992 à l’université Paris-Descartes, sous la direction d’Anne-Marie Houdebine. Elle a publié divers articles et co-dirigé deux ouvrages sur ce sujet. Elle est l’auteure d’un ouvrage paru en 2008, intitulé Les hommes, les femmes et la communication : mais que vient faire le sexe dans la langue ?, édition l’Harmattan.
Christophe Benzitoun
Christophe Benzitoun est maître de conférence en sciences du langage, spécialiste du français parlé et de syntaxe. Il s’intéresse également à la question de l’orthographe et aux rapports entre oral et écrit. C’est donc tout naturellement qu’il s’est penché sur le débat autour de l’écriture inclusive, mais par le biais des problèmes que cela pose en termes de représentation graphique et du lien distendu avec le français parlé.
Ressources documentaires – webographie
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Pour en savoir + sur l’écriture inclusive : Haut Conseil à l’Égalité entre les hommes et les femmes – hommes
Version papier
- Revue et numéros de revue « Langage et genre » GLAD !
- Langues et Cité « féminin, masculin, la langue et le genre »
- Mots, les langages du politique, numéro spécial « Écrire le genre » (coord. par Y. Chevalier, L. Gardelles, H. de Chanay)
- Exploration ludique de l’écriture inclusive
- Une genre de nouvelle discrimination chromatique (RJA)
- Écriture inclusive : extension du domaine des signes qui font ou défont la différence
- Projet « Incluzivor.e » (Sylvia Duverger) : un projet digital proposant plusieurs formes de conversion en écrire inclusive, qui aboutira à un site permettant aux usagèr·es de convertir dans la forme inclusive un discours univoque
Émission de radio (principalement Maria Candea)
- Europe 1 Social Club, le débat – Écriture inclusive : la langue est-elle sexiste ? | 10-10-2017
- Arrêt sur image, Émission sur le Web Écriture inclusive : L’académie va contre la langue française | 3-11-2017
Aarticles de presse & blog de linguistes
- Ballast « Le langage est politique » : Que l’Académie tienne sa langue, pas la nôtre
- Maria Candea : https://www.revue-ballast.fr/maria-candea-langage-politique/
- Le corbeau et la corbelle
- Ouest France « Pourquoi l’écriture inclusive fait-elle polémique ? »
- France Culture « l’Académie Française sert-elle encore à quelque chose ? »
- Télérama « Ce sont les gens qui font la langue, pas les dictionnaires », Maria Candea, linguiste – 29/12/2017
- Le Monde « Entretien avec Alain Rey »
- Le Figaro « L’écriture inclusive est vouée à l’échec », Alain Rey – 23-11-2017
Lu, vu, entendu depuis le Royaume-Uni, les USA, etc.
- Guardian | 6-11/2017
- Guardian | 3-11-2017
- The Atlantic | novembre 2017
- Washington Post | 27-10-2017
- The Telegraph | 02-04-2017 « University students told essays will be marked down if they fail to use ’gender-sensitive’ language »
- The Telegraph | 27-10-2017
Guides pratiques
- Les salopettes | 27-09-2017 : notamment pour les étudiant.es
- Communiqué Académie française | 26-10-2017
- Circulaire du premier ministre, JORF n°0272 | 22-11-2017, Édouard Philippe
Accord de proximité
Lire l’article d’annonce sur Factuel, le site d’information de l’Université de Lorraine relatif à cette conférence
Lire l’article sur Factuel relatif à la Journée internationale des droits des femmes – Conférences / Tables rondes / Expositions