Publication scientifique dans la revue Épidémiologie et santé animale
Nadine Steinfeld, ingénieure de recherche CNRS et Olivier Spenler, doctorant tous deux rattachés à l’équipe de recherche Linguistique historique française et romane, ont co-signé un article intitulé Origine des syntagmes transboundary animal diseases et maladies animales transfrontalières / transfrontières en anglais et en français , publié dans la revue Épidémiologie et santé animale de l’Association pour l’étude de l’Épidémiologie des Maladies Animales | AEEMA, École nationale vétérinaire d’Alfort (EnvA), 2019, n° 75, pp. 5-25.
Leur étude a permis d’établir que le syntagme maladies animales transfrontalières est un calque de l’anglais transboundary animal diseases, qui est apparu en 1994 dans la désignation, par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (connue sous le sigle ONUAA ou, plus couramment, FAO, soit en anglais Food and Agriculture Organization of the United Nations), du système de prévention et d’alerte rapide contre les maladies animales et végétales transfrontalières : Emergency Prevention System (EMPRES) for Transboundary Animal and Plant Pests and Diseases [FAO, 1994].
La FAO prend ainsi, dès 1994, le leadership de la lutte contre les transboundary animal diseases (TADs), définies comme des « maladies qui ont une importance significative pour l’économie, le commerce et la sécurité alimentaire d’un grand nombre de pays, qui peuvent se propager facilement à d’autres pays et atteindre des proportions épizootiques, et qui nécessitent une coopération entre plusieurs pays pour les prévenir et les maîtriser ».
Les auteurs se sont intéressés à la manière dont le syntagme transboundary animal diseases circule dans les publications multilingues de la FAO à partir de sa parution en 1994 et comment il a été traduit en français par l’institution onusienne. L’analyse menée conjointement sur un corpus de textes numérisés en anglais et en français et sur la traduction terminologique (AGROVOC de la FAO, UNTERM de l’ONU, IATE de l’UE) a révélé l’existence d’une hésitation entre maladies animales transfrontalières et maladies animales transfrontières mettant ainsi en relief la tension entre uniformisation sur le modèle dominant anglais (transfrontières) et singularisation sur le modèle de la tradition et de l’usage de notre langue française (transfrontalier, transfrontalière[s]).
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Contacts : Nadine Steinfeld | nadine.steinfeld [at] atilf.fr | Olivier Spenler | olivier.spenler [at] atilf.fr