Retour sur la conférence auteur-autrice

Retour en images sur … la conférence Auteure/Autrice, Lecteure/Lectrice ? Quand la langue cherche un féminin

 


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Pourquoi ce débat sur l’écriture inclusive ou la féminisation des mots ?

Cette conférence-débat s’est déroulée vendredi 8 mars 2019 dans les salons de l’hôtel de ville de Nancy dans le cadre des 80 ans du CNRS et de la journée internationale des droits des femmes en présence d’Élise Fischer, auteure lorraine et la participation de :

  • Julie Abbou, docteure en sciences du langage rattachée au LPL | CNRS – Aix-Marseille Université,
  • Sophie Bailly, professeure en sciences du langage, ATILF
  • Christophe Benzitoun, maître de conférence en sciences du langage, ATILF

Cet échange a été animé par Marie-Madeleine Rigopoulos en partenariat avec :

Cette conférence-débat s’est articulée autour de plusieurs thématiques dont :

  • Les femmes et le langage par Julie Abbou,
  • La langue et les femmes par Sophie Bailly,
  • La langue et la norme par Christophe Benzitoun.

Différentes approches et différents angles de réflexion ont été débattus lors de cette conférence accompagnés de questionnements comme : Est-il possible d’imposer l’écriture inclusive et qui aurait le pouvoir de le faire ? Qui peut l’employer et comment ? Est-ce nouveau ; depuis quand ? « C’est pas lisible », « c’est pas joli » : qu’est-ce que la lisibilité ?

Les intervenant.e.s ont osé aller à la rencontre de ce public lorrain inédit qui leur a réservé un bon accueil. La rencontre était intéressante et dynamique rythmée avec les interventions des un.e.s et des autres accompagnée des remarques de Marie-Madeline Rigopoulos et des témoignages d’Élise Fischer. Le public a participé au débat via un vote et une prise de parole spontanée au vue de la pertinence du sujet et les bons contenus des présentations. Muriel Sinanidès, déléguée régionale CNRS Centre-Est ainsi qu’Alex Boulton, directeur de l’ATILF ont joué le jeu et ont pris part au vote également.

L’objectif est atteint : Les citoyens lorrains sont repartis en se posant des questions.

Télécharger la webographie et bibliographie sur la féminisation des mots
Consulter le guide Femme, j’écris ton nom mis en ligne par Gilles Souvay de l’équipe STR ATILF

A noter qu’une première conférence, destinée aux étudiant.e.s et personnels de l’Université de Lorraine | UL et du CNRS, avait déjà eu lieu le 12 avril 2018 à l’ATILF, laboratoire situé sur le campus Lettres et Sciences Humaines | CLSH. L’idée de cette conférence était d’aborder la question de l’écriture inclusive en adoptant le point de vue de la langue. Aussi le débat médiatique qui l’avait accompagnée en 2017 – 2018 avait montré toute l’importance des enjeux linguistiques et politiques de cette question.
Fort de ce succès en 2017, les trois intervenant.e.s cités ci-dessus ont souhaité pousser cette conférence-débat au-delà des murs du campus Lettres.

Les intervenant.e.s

Julie Abbou |
Julie Abbou est docteure en sciences du langage. Elle travaille sur le rapport entre genre et langage. Après une thèse sur les pratiques qui consistent à modifier le genre linguistique pour des raisons politiques, elle s’est intéressée aux dimensions idéologiques de la langue, pour comprendre comment la langue peut renforcer ou déstabiliser les catégorisations sociales. Elle est membre du comité de rédaction de la revue numérique GLAD !, dédiée au langage, au genre et aux sexualités et a publié différents travaux sur le genre, entre grammaire et société.

Sophie Bailly |
Sophie Bailly est professeure en sciences du langage à l’UFR LSHS | Université de Lorraine, et membre du laboratoire ATILF dans l’équipe de recherche Didactique des Langues et Sociolinguistique.
La question du rapport entre le genre et le discours occupe ses intérêts de recherche depuis 1988 pour son DEA, puis pour sa thèse soutenue en 1992 à l’université Paris-Descartes, sous la direction d’Anne-Marie Houdebine. Elle a publié divers articles et co-dirigé deux ouvrages sur ce sujet. Elle est l’auteure d’un ouvrage paru en 2008, intitulé Les hommes, les femmes et la communication : mais que vient faire le sexe dans la langue ?, édition l’Harmattan.

Christophe Benzitoun | | Sa page personnelle
Christophe Benzitoun est maître de conférence en sciences du langage, spécialiste du français parlé et de syntaxe. Il s’intéresse également à la question de l’orthographe et aux rapports entre oral et écrit. C’est donc tout naturellement qu’il s’est penché sur le débat autour de l’écriture inclusive, mais par le biais des problèmes que cela pose en termes de représentation graphique et du lien distendu avec le français parlé.

Sandrine Ollinger, initiatrice de cette conférence-débat | | Sa page personnelle
Sandrine Ollinger est docteure en Sciences du Langage et ingénieure d’études CNRS. Elle travaille sur lexique du français contemporain. Elle cherche notamment à développer de nouvelles méthodes d’analyse en empruntant leur savoir-faire à l’informatique et aux mathématiques.
Depuis 2015, elle est correspondante DADIE UL pour l’ATILF pour La mission Égalité – Diversité et le réseau DADIE | Diversité, Anti-discrimination, Inclusion et Égalité de l’Université de Lorraine.

Élise Fischer, auteure lorraine
La présence d’Élise Fischer sera l’occasion de témoigner comment et si elle se sent confrontée comme romancière à la féminisation des mots lors de l’écriture de ses fictions et mettre en valeur la langue française et son évolution jusqu’à sa féminisation.

Lire l’article de l’édition 2018
Lire l’article sur la projection débat Femmes d’occident, un si long chemin lors de la journée des droits de la femme du 8 mars 2017 en partenariat avec Sciences en lumière ; un événement CNRS & UL.

 


 

Le 8 mars, Journée internationale des droits des femmes

(Note historique, source la Ville de Nancy )
Les Américains font croire que la paternité de la date du 8 mars pour le « Woman Day » leur revient, suite à une grève féminine qui aurait eu lieu le 8 Mars 1857 à New-York. Cependant, cette grève n’est qu’une légende qui n’a jamais existé.
– Le 8 Mars 1910 à Copenhague une confédération internationale de femmes socialistes de tous les pays a créé cette journée en vue de servir à la propagande du vote des femmes.
– Le 8 Mars 1914, les femmes réclament le droit de vote en Allemagne (ce qu’elles obtiendront le 12 Novembre 1918).
– Le 23 Février 1917 (calendrier Grégorien) correspondant au 8 Mars dans notre calendrier (Julien) à Saint Petersburg des ouvrières manifestent dans la rue pour réclamer du pain et le retour de leurs maris partis au front.
– L’ordonnance du 21 Avril 1944 accorde le droit de vote aux femmes françaises, qu’elles exerceront pour la première fois le 20 avril 1945 à l’occasion des élections municipales (un siècle de retard sur les hommes, qui votent en France depuis 1848).
– Le 8 Mars 1948 en France, 100 000 femmes défilent à Paris de la République à la statue de Jeanne d’Arc ; c’est ce qu’elles ont appelé « le jour de gloire ». Cette manifestation est relayée dans de nombreuses villes de France (5 000 à Lyon, 30 000 à Marseille…) et en Belgique.
– Le 8 mars 1977, l’Organisation des Nations Unies | ONU officialise la Journée Internationale des Droits des Femmes.
– En France, c’est en 1982 que le gouvernement instaure le caractère officiel de la célébration de la journée de la femme le 8 Mars.
– Le 8 Mars 1986, au Chili cette journée a fait l’objet d’une manifestation violemment réprimée et le même jour, à Washington, 100 000 personnes manifestaient contre la volonté des conservateurs de supprimer le droit à l’avortement.
– Le 8 Mars 2001, lancement du site WEB permanent sur la Journée de la femme afin de conserver une trace de tout ce qui s’est dit et fait pour la condition des Femmes.

 

27/03/2019 | Service communication ATILF | Photos : Adeline Schumacker, Direction de la communication, Ville de Nancy
Sources : J. Abbou, S. Bailly, C. Benzitoun, S. Ollinger, Franck Porterat (Directeur de Service – Mémoire, Intégration et Droits de l’Homme, Ville de Nancy)