Retour sur … L’accueil des lauréats du concours régional « La nouvelle de la classe » édition 2023

Retour sur… l’accueil des lauréats des 2ᵉ et 3ᵉ prix du concours régional « La nouvelle de la Classe » 2023

 

 

Remise des prix du concours régional « La nouvelle de la Classe » 2023

Lors de la remise des prix du concours qui s’est déroulée le 5 juin 2023 à l’Hôtel de Ville de Nancy, 677 écoliers de 30 classes de CM1/CM2 de la Région Grand Est qui se sont prêtés au jeu de ce concours étaient présents. Dix lauréats ont reçu leurs prix et un prix de l’illustration.

Le 1er prix est une visite de l’Académie française à Paris. Il a été remis à la classe de CM1/CM2 de Madame Anaïs Tholance, école de Thiaville-sur-Meurthe, pour sa nouvelle intitulée Le rêve de ma mère.

Les 2ᵉ et 3ᵉ prix sont une visite de l’ATILF à Nancy, qui ont été remis respectivement à la classe de CM1 de Madame Anne-France Dalle-Wysocki, de l’école Jean Macé à Vandœuvre-lès-Nancy pour sa nouvelle Chalipa et à la classe de CM1/CM2 de Madame Frédérique Villetard, de l’école de Lesménils pour sa nouvelle L’arrivée.

 

Accueil des lauréats des 2ᵉ et 3ᵉ prix du concours à l’ATILF

L’ATILF, partenaire de la Ville de Nancy depuis la 1ère édition du concours régional « La nouvelle de la classe » dans le cadre du salon littéraire Le Livre sur la Place, a accueilli lundi 3 juillet 2023 les 2 classes qui ont remporté les 2ᵉ et 3ᵉ prix de la 14ᵉ édition du concours.

Un programme a été organisé pour cette matinée afin de faire découvrir notre laboratoire public de recherche commun au CNRS et à l’Université de Lorraine spécialisé en langue française et autres langues. Les élèves accompagnés de leurs deux professeurs des écoles et parents-accompagnateurs étaient répartis en 4 groupes et ont découvert à tour de rôle « le monde des mots » dans 4 ateliers.

Les élèves ont également été invités à résoudre une série d’énigmes proposées au cours de leur visite.

 

ATELIER 1 :Vous avez emprunté un incipit, prêtez-nous des mots !
 
par Séverine Behra | enseignante-chercheure à l’Université de Lorraine-INSPÉ Maxéville | Spécialité : didacticienne | Axe de recherche : Didactique des langues et sociolinguistique.

Saviez-vous que tout comme les humains, les langues se prêtent … des mots. Connaissez-vous l’origine de café, cacao ou barbecue*? Les langues adorent échanger, emprunter et modifier les mots qui existent et leur appartiennent. Elles sont joueuses et prêteuses.
Un emprunt est un mot que l’on utilise dans une langue, sans le modifier ou presque, alors qu’il vient d’une autre langue. Les emprunts, c’est quelque chose d’important dans l’histoire, car ils reflètent les guerres, les voyages de colonisation, les relations culturelles, économiques, artistiques, etc. entre les peuples.
Ainsi, tout au long de son histoire, le français a emprunté des milliers de mots à d’autres langues, proches ou lointaines, mais il a aussi prêté des mots à certaines langues. Il y aurait plus de 11000 mots empruntés, si on consulte un dictionnaire qui en compte 60 000. Savez-vous que le grec ancien serait la langue la plus prêteuse au français, loin devant l’anglais, l’italien et l’allemand ? Souvent, cela commence avec les pays voisins, avec les langues de la région. Aucune langue n’est « pure » ou « figée dans le temps ». Toutes les langues empruntent, sont vivantes et évoluent au fil des siècles.
Les emprunts sont parfois des façons de simplifier la langue, parfois des manières de dominer une population, parfois, le résultat d’échanges et un enrichissement mutuel. Eh oui, les mots d’ailleurs s’installent et habitent les langues. Et figurez-vous qu’on les classe maintenant. Il y a 1/ les emprunts directs (un mot de plus en français) comme cafétéria < anglo-américain : cafeteria, 2/les calques (un mot de plus en français), comme salle de séjour < anglo-américain : living room et 3/les ajouts sémantiques (un sens de plus à un mot déjà existant du français), comme souris ‘dispositif de pointage relié à un ordinateur’ < anglo-américain : mouse ‘dispositif de pointage relié à un ordinateur’.
Pour découvrir combien notre langue est riche de ses amies les autres langues, nous vous invitons à participer à notre atelier Vous avez emprunté un incipit, prêtez-nous des mots !

 

 Mots clés : langue, mots, emprunts, histoire du français, héritage, didactique.

 

ATELIER 2 :Vous avez dit lexico…quoi ?
 
par Véronika Lux-Pogodalla | ingénieure de recherche CNRS | Spécialité : lexicographe | Axe de recherche : Lexique.

Avez-vous déjà rencontré un lexicographe ? À l’ATILF, vous pourriez bien en croiser quelques-uns.
À première vue, la vie des lexicographes peut sembler moins palpitante que celles d’autres chercheurs : ils ne font rien exploser, ils ne partent pas en expédition à l’autre bout du monde, le plus grave danger qui les guette est de mourir avant d’avoir achevé leur dictionnaire.
Les lexicographes étudient les mots, les classent, les illustrent avec des exemples, cherchent à en saisir les différents sens et s’appliquent à bien les définir.
Pourquoi est-ce intéressant ? Que reste-t-il à découvrir ? Qu’est-ce qu’on pourrait bien inventer ?
Ensemble, nous essaierons de répondre à ces questions ; vous pourrez vous-même jouer les lexicographes en herbe et vous frotter à la polysémie.

 

 Mots clés : lexicographe, dictionnaire, mot, sens des mots, polysémie, définition.

 

ATELIER 3 :Voyage dans un labyrinthe de livres
 
par Dominique Schloupt | responsable CNRS du centre de documentation Michel Dinet | Spécialité : documentaliste.

Qu’est-ce qu’un documentaliste ? Un quoi ? Vous allez découvrir tout d’abord ce métier documentaliste puis à travers un labyrinthe d’étagères : des dictionnaires, des ouvrages scientifiques, des œuvres littéraires et enfin cachée dans un endroit secret l’histoire de la langue française à travers les âges avec des vieux, très vieux livres : Trévoux, Calpini, Académie française…
Tout ce petit univers se trouve dans un environnement unique à Nancy. Ce lieu mystérieux pour certains qui se dévoile aujourd’hui devant vous a un nom : il s’appelle le centre de documentation Michel Dinet situé à l’ATILF. Comme toutes les forteresses, la nôtre celle du SAVOIR possède une salle d’archives dans les sous-sols. C’est par cette dernière que nous terminerons ce voyage au pays du Trésor de la Langue Française (TLF).

 

 Mots clés : documentaliste, livre, archives, langue française, livres anciens, collections.

 

ATELIER 4 :À vélo, pour un petit tour dans le monde des mots !
 
par Nadine Steinfeld | ingénieure de recherche CNRS | Spécialité : historienne de la langue française | Axe de recherche : Diachronie.

Voici un voyage au cœur de la création des mots, à travers l’histoire du mot vélo, qui est l’abréviation du terme savant vélocipède (tiré du latin velox « rapide » et de –pède « par les pieds ou à pieds »). C’est en effet en français que la draisienne, inventée par un inventeur allemand, le baron Drais von Sauerbronn, a pris le nom de vélocipède dans le brevet du 19 janvier 1818 déposé à Paris, désignation venue remplacer le calque machine à courir (allemand Laufmaschine). Il s’agit alors d’un moyen inédit de locomotion à deux roues, mu par la poussée alternative des deux pieds sur le sol et muni d’une direction à pivot, véritable ancêtre du vélocipède à pédales, qui fut inventé vers 1864 par Pierre Michaux [Bar-le-Duc, 1813 Paris, 1883], artisan serrurier à Paris, qui eut l’idée d’installer sur une draisienne en réparation deux manivelles en opposition sur l’axe de la roue avant ainsi que des pédales qui les rendent opérationnelles. Comment a-t-on à l’époque désigné la personne juchée sur un vélocipède, avant que ne l’emporte l’abréviation vélo ? Existe-t-il en français d’autres mots abrégés du type vélo et quels sont les différents moyens dont dispose la langue française pour raccourcir des mots ou des expressions sans pour autant nuire à leur compréhension ?

 

 Mots clés : histoire du lexique, création de mots, dérivation, suffixe, apocope, aphérèse, étymologie.

 
Télécharger le programme complet de l’accueil des lauréats 2023
 

Qu’est-ce que le concours La Nouvelle de la Classe ?

a) Les élèves des classes de CM1 et CM2 de la région sont invitées à écrire collectivement une nouvelle en poursuivant au choix l’un des textes écrits par les écrivains Chantal Thomas, membre de l’Académie française et Adrien Bosc, lauréat du Grand Prix du Roman de l’Académie française.
Ces textes, déclencheurs d’écriture, ont été découverts le vendredi 9 septembre 2022 lors de l’inauguration du salon Le Livre sur la Place.
 
b) Les élèves des classes de CM1 et CM2 de la région sont invitées à imaginer un mot-valise composé à partir de deux mots issus de la nouvelle écrite par la classe, accompagné de sa définition et de son illustration.

Qu’est-ce qu’un mot-valise ?
C’est une création verbale insolite formée par l’amalgame de plusieurs mots existant dans la langue, ne conservant que la partie initiale du premier et la partie finale d’un autre.

 
Télécharger le palmarès de la 14ᵉ édition du concours La Nouvelle de la Classe

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