historique 2004 séminaires

Historique 2004 des séminaires de l’ATILF

Atelier de découverte ATILF

Conception du réseau ATILF.FR : quels serveurs, quel type de réseau ?

Zina Tucsnak, William Sayer et Olivier Servas (ATILF)

Vendredi 17 décembre 2004 | 10h30-12h00
Nancy | Campus Lettres et Sciences Humaines | ATILF | Bâtiment CNRS | Salle Paul Imbs

Séminaire ATILF

Un projet de dictionnaire scientifique libre en ligne

Yannis Delmas-Rigoutsos (IUFM de Poitou-Charentes)

Vendredi 3 décembre 2004 | 10h30-12h00
Nancy | Campus Lettres et Sciences Humaines | ATILF | Bâtiment CNRS | Salle Paul Imbs

Résumé
Ce projet est issu de plusieurs constats auxquels il entend s’efforcer d’apporter une réponse :
 
– L’offre de dictionnaires imprimés ou numériques est très insuffisante dans le domaine scientifique. Les termes et notions du niveau baccalauréat sont absents ou erronés.
 
– Des initiatives individuelles apparaissent sur Internet.
Leur contenu est parfois de bonne qualité mais il ne dispose jamais de caution scientifique.
 
– Le manque de culture scientifique et technique dans notre société a atteint un niveau dangereux.
Par ailleurs, les dictionnaires tant individuels qu’institutionnels ne sont plus adaptés aux formes modernes de recherche d’information.
Nous proposons donc une nouvelle manière de produire un dictionnaire, tant en termes d’organisation humaine, que d’organisation des données numériques ou que d’interface homme-machine. Nous insisterons, par ailleurs, sur l’importance des interfaces machine-machine.
En termes d’organisation des données, nous insisterons sur l’importance d’adhérer au cadre structurant, en cours d’établissement, du web sémantique.
Enfin, nous présenterons dans quelle mesure un tel cadre permet aux équipes de recherche qui le souhaitent de diffuser leurs résultats.

 

Télécharger l’article « Pour une conception réticulaire des dictionnaires » (format PDF)

Atelier de découverte ATILF

FEW

Jean-Paul Chauveau et Nadine Steinfeld (ATILF)

Vendredi 19 novembre 2004 | 10h30-12h00
Nancy | Campus Lettres et Sciences Humaines | ATILF | Bâtiment CNRS | Salle Paul Imbs

Séminaire ATILF

Dictionnaire des Notions Politiques et Sociales pour le collège et le lycée

Chrysta Pélissier et Henri-Claude Grégoire (ATILF)

Vendredi 5 novembre 2004 | 10h30-12h00
Nancy | Campus Lettres et Sciences Humaines | ATILF | Bâtiment CNRS | Salle Paul Imbs

Résumé
Dans le cadre du projet DNPS (Dictionnaire des Notions Politiques et Sociales), nous travaillons sur la conception d’un dictionnaire des notions politiques et sociales destiné à favoriser l’apprentissage de l’éducation civique au collège et au lycée.
Au cours du séminaire, nous présenterons les grandes problématiques liées à la conception d’un tel dictionnaire sur support informatique, les premiers résultats liés à une comparaison entre le DNPS tel qu’il est actuellement envisagé et le DNPS tel qui pourrait être intéressant de le développer pour un tel public. Enfin, nous présenterons une première version d’un prototype du DNPS intéressant pour les lycéens dans le cadre de leur approche de l’éducation civique.

Séminaire ATILF

Segmentation automatique de documents

Stéphanie Audrit

Reconnaissance de la langue d’écriture d’un texte

Laurent Pierret

Vendredi 22 octobre 2004 | 10h30-12h00
Nancy | Campus Lettres et Sciences Humaines | ATILF | Bâtiment CNRS | Salle Paul Imbs

Séminaire ATILF

Les mots composés en allemand : du lexique au texte

Maurice Kauffer (ATILF)

Vendredi 8 octobre 2004 | 10h30-12h00
Nancy | Campus Lettres et Sciences Humaines | ATILF | Bâtiment CNRS | Salle Paul Imbs

Résumé
Les mots composés allemands sont une des questions les plus spectaculaires et les plus difficiles de la langue allemande. Leur longueur, leur complexité et leur fréquence dans les textes effraient plus d’un germaniste, sans parler des non-germanistes… L’exposé sera centré sur une présentation des particularités et des principales difficultés méthodologiques de l’analyse des mots composés allemands, en particulier les problèmes de graphie, d’analyse sémantique, de compréhension. La dimension textuelle des composés sera également abordée: les mots composés contribuent-ils à la construction du texte ou est-ce l’inverse ? Les exemples et extraits sont tirés de la littérature, de la presse et des langues de spécialité.

 

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Journées d’études

Acquisition du langage : quelles applications/implications sur le terrain ?

Comité d’organisation : Leroy Marie (Université Paris V), Godon Johanna (Université Paris 3), Canut Emmanuelle (Université Nancy 2), André Virginie (Université Nancy 2), Adami Hervé (Université Nancy 2)

Vendredi 17 et samedi 18 septembre 2004
Nancy | Campus Lettres et Sciences Humaines

Résumé
Organisées par l’ATILF CNRS – Université Nancy 2 en collaboration avec le Réseau Applications et Implications en Sciences du Langage (AISL) et le CRAPEL (laboratoire de l’UFR de Sciences du langage de l’Université Nancy 2)
Le travail du linguiste s’intéressant à l’acquisition du langage apporte un éclairage spécifique à l’étude de la mise en fonctionnement du langage oral et tente de répondre aux questions suivantes : comment l’enfant apprend-il sa (ou ses) langue(s) maternelle(s) ? Par quelles stratégies communicationnelles l’enfant s’approprie-t-il le langage ?
Quelles sont les caractéristiques linguistiques de cet apprentissage ? Quels sont les processus cognitivo-langagiers mis en œuvre…?
Le linguiste se préoccupe également de la question de l’acquisition du langage écrit (lecture et écriture) en rapport avec la maîtrise du langage oral dans le cadre :
– du premier apprentissage pour les enfants entrant à l’école élémentaire,
– d’un apprentissage tardif (enfants et adolescents nouveaux arrivants, par exemple),
– d’un réapprentissage (cas des adolescents en échec scolaire et des adultes illettrés).
Ces études s’appuient sur les connaissances et les avancées des travaux dans les différents domaines des sciences du langage : phonétique expérimentale, linguistique de l’énonciation, linguistique des interactions verbales, analyse du discours, sociolinguistique, linguistique de la variation, syntaxe du français parlé et écrit…, et elles prennent en compte les différents niveaux d’analyse linguistique, sans pour autant ignorer les aspects psychologiques et sociologiques de l’acquisition du langage oral et écrit.
Ces journées d’étude ont pour objectif une actualisation des connaissances sur les aspects linguistiques du processus d’acquisition du langage oral et écrit, en élargissant et en confrontant les résultats et les perspectives de recherche choisies avec les problématiques de terrain rencontrées par les professionnels de l’enfance (pédiatres, médecins de PMI, personnels de structures petite enfance, orthophonistes, psychomotriciens, psychologues, animateurs, éducateurs, pédagogues…), les éditeurs de littérature enfantine, ou encore les associations de lutte contre l’échec scolaire et l’illettrisme.
L’objectif sera de déterminer les retombées possibles pour les praticiens des connaissances issues de la recherche. Au-delà de la compréhension de l’apprentissage du langage oral et écrit, il s’agira de réfléchir à l’articulation entre théorie et pratique afin d’ouvrir des pistes de travail pour les praticiens et les chercheurs.

 

Programme et inscription

Séminaire ATILF

« Sémantique historique théorique et appliquée – le cas d’ancien français /jeu/ »

Thomas Städtler (Dictionnaire Etymologique de l’Ancien Français, Heidelberg)

Vendredi 10 septembre 2004 | 10h30-12h00
Nancy | Campus Lettres et Sciences Humaines | ATILF | Bâtiment CNRS | Salle Paul Imbs

Résumé
Comme en français moderne, le mot jeu a déjà en ancien français un nombre considérable d’acceptions qui remontent, en partie, au latin, où jocus avait remplacé ludus en résorbant les valeurs de ce dernier. L’étude lexicologique que nous nous proposons a pour but d’établir une structure des significations de jeu qui tienne compte de certaines prémisses théoriques de la sémantique historique. Ainsi, on essayera, sur la base d’un choix de contextes de la littérature d’ancien français, de décrire et d’expliquer les changements des sens et le développement des emplois figurés et métonymiques.
« On lira les résultats des recherches présentées lors de cette conférence dans l’article jeu du DEAF (Dictionnaire Etymologique de l’Ancien Français, fascicule J2, parution printemps 2005). »

Séminaire ATILF

Les Atlas Sémantiques : un modèle pour la représentation du sens

Sabine Ploux (Institut des sciences cognitives, UMR 5015 CNRS-Université Lyon I)

Vendredi 18 juin 2004 | 10h30-12h00
Nancy | Campus Lettres et Sciences Humaines | ATILF | Bâtiment CNRS | Salle Paul Imbs

Résumé
Dans cet exposé je présenterai les principes de la représentation spatiale du sens telle qu’elle est mise en œuvre dans les Atlas Sémantiques. Je montrerai comment le modèle peut être le support d’un calcul de l’appariement, entre deux langues, des valeurs sémantiques lexicales. Enfin, je présenterai les résultats obtenus par H. Ji sur la représentation du contenu des concepts à partir de relations de co-texte.

Séminaire ATILF

Quand le tréma se pose sur l’y …

Dominique Jacob (ATILF)

Vendredi 4 juin 2004 | 10h30-12h00
Nancy | Campus Lettres et Sciences Humaines | ATILF | Bâtiment CNRS | Salle Paul Imbs

Résumé
    Combien connaissez-vous de termes français comportant un y (i grec) porteur d’un tréma ? Deux, trois, ou quatre … en sollicitant quelque peu votre mémoire. C’est bien peu.
    Mais, au fait, aucun ouvrage grammatical, aucun dictionnaire ancien ou moderne ne mentionnent cette existence.
    Or la lettre y peut être couronnée d’un tréma. De nombreuses attestations manuscrites ou imprimées sont là pour le prouver. Dès le XVI° siècle (édition de Villon, 1532) et tout au long des époques suivantes jusqu’au XIX° siècle (Hugo). Mais quelle(s) signification(s) peut-on lui attribuer ? Comment comprendre ce phénomène ?
    Aussi bizarre que cela paraisse, cet état de choses orthoépique n’a pas disparu de nos jours. Il suffit, pour s’en convaincre, de consulter les journaux comportant notamment des patronymes, des lieux et des marques publicitaires.

Séminaire ATILF

« L’analyse de la conversation appliquée à un texte du 16e siècle : le cas du Tiers Livre de Rabelais »

Véronique Zaercher (Toul)

Vendredi 7 mai 2004 | 10h30-12h00
Nancy | Campus Lettres et Sciences Humaines | ATILF | Bâtiment CNRS | Salle Paul Imbs

Résumé
Paru en 1546, soit une douzaine d’années après les deux premières chroniques, le Tiers Livre de Rabelais correspond au choix d’un nouveau genre, le dialogue, et à la production d’un ouvrage encore une fois complexe et protéiforme. Qu’il s’agisse de l’usage relativement fréquent de la narration, de l’agencement sériel des consultations ou du mélange de la comédie et de la philosophie selon la manière de Lucien de Samosate, ce long dialogue de Rabelais laisse apparaître à divers niveaux les marques de sa spécificité par rapport à la production de l’époque. Il se distingue aussi très nettement des autres chroniques (d’une part, Pantagruel et Gargantua publiés avant la date de 1546 ; d’autre part, le Quart Livre et le Cinquième Livre, ouvrages postérieurs, le second ayant été l’objet d’une publication posthume et faisant l’objet de controverses). Dans ce cadre constitué par le dialogue, nous nous proposons d’analyser quelques particularités significatives, présentes à l’intérieur des discours d’encadrement ou des modalités de l’interlocution du Tiers Livre, en les confrontant aux usages repérables dans le reste de l’oeuvre. Trois perspectives seront tout particulièrement privilégiées :
1) les verbes de locution et leurs variations sémantiques ;
2) la syntaxe d’un segment spécifique tel que l’incise ;
3) les interactions et les modalités d’agencement des répliques. En fonction du temps restant, nous nous interrogerons sur la pertinence qu’il pourrait y avoir à exploiter ces composantes textuelles pour évaluer l’authenticité du Cinquième Livre ou, en tout cas, la part qu’a pu avoir Rabelais dans sa rédaction.

Séminaire ATILF

Classes sémantiques de prédicats

Gaston Gross (LLI Paris)

Jeudi 22 avril 2004 | 14h30
Nancy | Campus Lettres et Sciences Humaines | ATILF | Bâtiment CNRS | Salle Paul Imbs

Résumé
La description des verbes, et en général des prédicats, pose des problèmes théoriques de divers ordres : comment décrire les arguments, comment rendre compte de l’actualisation, quels sont les autres paramètres d’analyse ? Ce travail de description doit être réalisé pour chaque prédicat, si l’on veut mettre au point des dictionnaires électroniques. Mais une observation empirique montre que certains d’entre eux ont des propriétés communes. Si celles-ci sont définitionnelles, il y a intérêt à regrouper en classes sémantiques l’ensemble des prédicats concernés. L’objet de l’exposé est de montrer comment on peut mettre au point des classes de cette nature. On prendra comme exemple les prédicats de « coups ».

Conférence

Sémantique textuelle appliquée : l’exemple de la plate-forme de détection PRINCIP (filtrage automatique des documents racistes et xénophobes sur Internet)

Mathieu Valette Centre de Recherche en Ingénierie Multilingue (CRIM) & Institut National des Langues et Civilisations Orientales (INaLCO), Paris

Mardi 20 avril 2004 | 14h00-16h00
Nancy | Campus Lettres et Sciences Humaines | Bâtiment B | Salle B10

Résumé
      La banalisation du document numérique constitue une opportunité pour les sciences du texte, tant en termes de prospection scientifique que de débouchés professionnels.
      Parmi les nouveaux champs d’investigation qui s’offrent aux linguistes, ceux liés à la gestion de l’information s’avèrent très prometteurs. Sur Internet en effet, la difficulté n’est pas de trouver de l’information, mais de trouver la bonne information. C’est donc l’établissement d’une problématique de l’interprétation automatique qu’on évaluera ici, en s’appuyant sur l’exemple de la plate-forme de détection de pages Web racistes PRINCIP.
      Dépassant les systèmes de filtrage automatique conventionnels basés sur des listes de mots-clés ou des annuaires d’adresses préétablies, peu efficaces et exigeant de fréquentes mises à jour, PRINCIP met en jeu une analyse linguistique globale, multicritère, et différentielle des documents reposant à la fois sur les propositions théoriques de la sémantique interprétative et sur les possibilités offertes par l’implémentation dans un système multi-agents.
      On exposera dans un premier temps les difficultés que posent les contenus à caractère idéologique en termes d’interprétation (automatique), les limites des méthodologies classiques appliquées à cette problématique (« Web sémantique », algorithmes) ; puis, on présentera quelques solutions apportées dans le cadre de PRINCIP.

Séminaire ATILF

Problèmes et méthodes de la dialectométrie (avec une présentation du logiciel VDM-Visual Dialectometry)

Hans Goebl (Université de Salzbourg)

Vendredi 2 avril 2004 | 10h30-12h00
Nancy | Campus Lettres et Sciences Humaines | ATILF | Bâtiment CNRS | Salle Paul Imbs

Résumé
      La dialectométrie (DM) telle que nous l’entendons et pratiquons depuis plus de deux décennies, est une discipline quantifiante dont la tâche est de déceler et d’analyser les  » structures de profondeur  » cachées dans la masse des données dialectales d’un atlas linguistique. Les méthodes-DM, définies et mises au point jusqu’au milieu des années 80 du siècle passé, ont servi de base, en 1999-2000, pour l’établissement d’un logiciel très puissant et rapide à la fois, conçu par Edgar Haimerl à Salzbourg au cours d’un stage de recherche de deux ans.
      Le but de mon intervention sera double : 1) de présenter les méthodes-DM les plus essentielles et d’en démontrer la raison d’être et l’utilité, 2) de présenter les résultats de plusieurs analyses-DM (effectuées sur les données d’un certain nombre d’atlas linguistiques : p. ex. de la France contemporaine et médiévale, de l’Italie, de l’Angleterre, des Pays Bas etc.)

Séminaire ATILF

Le Dictionnaire françois de Richelet (1680) : un illustre méconnu

Gilles Petrequin (ATILF)

Vendredi 19 mars 2004 | 10h30-12h00
Nancy | Campus Lettres et Sciences Humaines | ATILF | Bâtiment CNRS | Salle Paul Imbs

Résumé
Le Dictionnaire françois de Richelet, paru à Genève en 1680, reste de nos jours un illustre méconnu. Certes reconnu depuis longtemps comme le premier dictionnaire entièrement monolingue en français, il n’a encore jamais fait l’objet d’une étude approfondie quant à son apport spécifique sur les divers champs informationnels qu’il aborde et par lesquels il se démarque souvent de ses concurrents par la richesse de son discours descriptif sur la langue du XVIIe siècle.
Notre recherche actuelle s’attache donc avant tout à mettre la première édition du Dictionnaire de Richelet en contextualisation, tant par rapport à ses sources littéraires, techniques ou grammaticales qu’à l’égard des autres dictionnaires de la fin du XVIIe siècle, en particulier le Furetière et le Dictionnaire de l’Académie dont l’élaboration fut contemporaine du Richelet même s’ils parurent une décennie après lui. Cette recherche sur l’édition de 1680 devra être à l’avenir prolongée dans plusieurs directions notamment en ce qui concerne la transformation et l’évolution du texte de l’ouvrage de 1680 lors de ses éditions successives, et en particulier à l’occasion de la réédition procurée par Richelet lui-même en 1693. Une étude menée sur les différentes éditions parues au XVIIIe siècle permettrait également de mieux cerner les enjeux lexicographiques et idéologiques qui opposaient le Richelet aux différentes autres entreprises éditoriales concurrentes de l’époque, le Furetière et le Trévoux notamment.
Le riche fonds de dictionnaires anciens de l’ATILF permettra de mener à bien cette enquête qui demanderait, pour être menée avec toute l’ampleur souhaitable, le concours de plusieurs chercheurs.

Séminaire ATILF

Plaidoyer pour une mise à jour permanente de la rubrique « Etymol. et hist. » des articles du TLFi

Eva Buchi (ATILF)

Vendredi 12 mars 2004 | 10h30-12h00
Nancy | Campus Lettres et Sciences Humaines | ATILF | Bâtiment CNRS | Salle Paul Imbs

Résumé
  Cette intervention postule qu’outre le fait d’envisager la mise à jour progressive du TLFi dans des termes de veille lexicale (enrichissement de la nomenclature), notre laboratoire se doit de mettre en chantier une réactualisation permanente de la rubrique étymologique et historique de cet ouvrage de référence en lexicologie française. Cette nécessité s’explique par trois constats :
  1) Le TLF (et donc le TLFi) contient à ce jour le dictionnaire historique du français moderne le plus fiable (« le trésor dans le Trésor »). Or la conservation de cette position de premier ordre dépend de notre aptitude à répercuter les résultats de la recherche étymologique et historique contemporaine dans les colonnes de cet opus magnum.
  2) L’ATILF adopte une position quelque peu schizophrénique en assurant une large diffusion à un TLFi représentant l’état de la recherche de 1971/1994, tout en réalisant en son sein des recherches étymologiques et historiques poussées qui en rendent les rubriques « Étymol. et Hist. » de plus en plus désuètes.
  3) Le passage du TLF au TLFi a constitué un immense pas en avant en raison des multiples possibilités d’interrogation qu’offre ce dernier. Or il s’agit à présent de profiter du second avantage que présente l’outil informatique sur l’outil papier : la facilité relative des corrections et mises à jour. Les retouches à apporter à la rubrique historique des articles du TLFi issues de recherches réalisées parmi nous sont nombreux. On peut citer par exemple :

  • Les antédatations relevées par l’équipe « Moyen français et français préclassique ». Ainsi pour adminicule (1555 > 1494/1498), arille (1808 > 1426) ou azimut (1544 > 1362)1.
  • Les étymologies corrigées dans la refonte du FEW : ainsi argent (représentant héréditaire analysé comme un emprunt au latin), autonomie (calque de l’anglais et de l’allemand à partir d’un hellénisme, analysé comme un hellénisme simple) ou loriot (occitanisme analysé comme une formation française).
  • Les étymologies revues dans le cadre de notre monographie sur les russismes romans : ainsi chaman (germanisme analysé comme un russisme), cosmonaute et maximalisme (russismes analysés comme des formations françaises) ou morse (latinisme analysé comme un russisme).

Par respect pour le texte original, nous ne proposons pas de modifier le contenu du TLF. Il s’agirait simplement de permettre aux lecteurs d’accéder par hypernavigation à une version remaniée de la rubrique « Étymol. et Hist. » qui tiendrait compte des résultats de la recherche actuelle, à commencer par celle qui se réalise à l’intérieur du laboratoire. Bien évidemment, notre propos ne revient pas à « prendre le TLF en défaut », selon l’expression de F. J. Hausmann (cf. ZFSL 102 [1992], 225-236), mais s’inscrit dans une démarche de maintien de l’excellence d’un des produits phares de notre laboratoire. La conférence sera suivie d’un débat animé par Jean-Marie Pierrel et auquel tout le monde est invité à participer.
1. Données amicalement mises à notre disposition par Hiltrud Gerner.

Séminaire ATILF

Le vocabulaire politique aux 14e et 15e siècles : Constitution d’un lexique ou émergence d’une science ?

Olivier Bertrand (Ecole Polytechnique et ATILF/CNRS)

Vendredi 5 mars 2004 | 10h30-12h00
Nancy | Campus Lettres et Sciences Humaines | ATILF | Bâtiment CNRS | Salle Paul Imbs

Résumé
Lorsque les traducteurs de Charles V (1364-1380) se penchent sur les œuvres politiques de l’Antiquité et du moyen âge qu’ils traduisent laborieusement, ils ont conscience de créer un nouveau lexique mais prennent-ils bien la pleine mesure d’une émergence du fait politique comme entité constituée ? On sait qu’une grande partie du vocabulaire politique utilisé aujourd’hui en français fut créée aux 14e et 15e siècles par les traducteurs officiels du royaume. Cette période de l’histoire de la langue est-elle celle de la simple constitution d’un lexique qui s’étoffe peu à peu ou bien émerge-t-elle à la faveur d’une réelle conscience qu’avaient les souverains de construire une science de la politique ? La question soulevée ici est celle de l’émergence d’un lexique (celui du politique) et de son implication dans la société française à la fin du moyen âge : à la faveur des conflits tant politiques que théologiques entre papauté et royauté quant à la suprématie du pouvoir temporel, y a-t-il juste constitution d’un lexique spécialisé rendu possible par les nombreuses traductions commanditées par le roi de France ou bien mise en place d’une théorie (ou tentative de théorisation) de la politique qui s’installe, par le truchement du lexique, dans l’univers politique français ? Autrement dit, les nombreux néologismes dans le champ politique des 14e et 15e siècles s’inscrivent soit dans une production éparse de traduction des textes, soit dans une construction beaucoup plus élaborée d’une science naissante : la science politique. C’est à partir des préfaces des traducteurs, de leurs commentaires, des gloses, des textes historiques et des néologismes mêmes que nous tenterons d’évaluer si ce lexique politique naissant dépasse le cadre strictement linguistique.

Séminaire ATILF

Présence de la Lorraine dans la lexicographie française de l’Ancien Régime

Isabelle Turcan (ATILF)

Vendredi 20 février 2004 | 10h30-12h00
Nancy | Campus Lettres et Sciences Humaines | ATILF | Bâtiment CNRS | Salle Paul Imbs

Résumé
     Si nous nous intéressons à la présence de la Lorraine dans les dictionnaires de langue française imprimés sous l’Ancien Régime, c’est pour tenter de comprendre pourquoi le libraire nancéien, Pierre Antoine, a choisi de rééditer en Lorraine à Nancy, en 1734 puis de 1738 à 1742 et en 1752, le Dictionnaire Universel François et Latin dit de Trévoux car il fut imprimé dans cette petite ville de la Principauté de Dombes pour la première fois en 1704.
     Après avoir étudié dans quelle mesure la Lorraine fut présente, de façon modeste, dans les dictionnaires imprimés sous l’Ancien Régime avant la naissance du Dictionnaire […] de Trévoux, nous montrerons que c’est véritablement dans ce grand ensemble sériel imprimé à diverses reprises tout au long du XVIIIe siècle (1704-1771) que la Lorraine rayonnera, à divers titres, dans l’Europe francophone des Lumières, grâce à des rédacteurs et éditeurs qui ont osé entrer en concurrence avec le Dictionnaire de l’Académie française pour représenter l’usage réel d’une langue française enracinée dans une culture et ouverte au monde.

Séminaire ATILF

Le fabuleux destin du lexique français en judéoespagnol (en comparaison avec les gallicismes de l’espagnol standard)

Béatrice Schmid (Université de Bâle)

Vendredi 6 février 2004 | 10h30-12h00
Nancy | Campus Lettres et Sciences Humaines | ATILF | Bâtiment CNRS | Salle Paul Imbs

Résumé
     Le judéo-espagnol oriental, la variété de l’espagnol parlée et écrite dans les communautés séfarades de l’Empire Ottoman, vit son apogée au début du XXe siècle. La séfardophonie atteint alors, avec plus de 200’000 locuteurs, son point culminant, et la presse et la production littéraire séfarades vivent une prospérité impressionnante.
     Il s’agit, de plus, d’une époque de bouleversement culturel. Depuis le milieu du XIXe siècle, une modernisation et une ouverture vers le monde occidental se manifestent à une vitesse vertigineuse. En raison du prestige de la culture française et grâce au réseau d’écoles francophones établi par l’Alliance Israélite Universelle, les nouvelles idées et la vie moderne entrent dans le monde des séfarades avec un accent français, ce qui, naturellement, se fait remarquer aussi dans la langue. Au début du XXe siècle, la francisation linguistique parvient à un tel degré que Haïm V. Sephiha parle de « judéo-fragnol » pour désigner ce judéo-espagnol moderne.      L’influence française affecte tous les niveaux de la langue, pourtant c’est dans le lexique qu’elle est la plus évidente. La modernisation de la langue et l’élaboration des nouveaux registres langagiers s’accompagnent d’une occidentalisation ou « reromanisation » : non seulement le lexique français est la source principale pour l’enrichissement du vocabulaire, mais beaucoup de journalistes et d’écrivains font des efforts pour exterminer les turcismes et autres balkanismes en les remplaçant par des éléments provenant des langues occidentales « de la même mère », de préférence du français.
     La conférence vise à présenter les différents aspects de la pénétration des éléments français dans le lexique judéo-espagnol et de les comparer aux éléments que l’espagnol standard a empruntés au français au siècle des lumières.

Séminaire ATILF

L’Iconophore dans les dictionnaires français des XIXe et XXe siècles

Thora van Male (Institut d’Etudes Politiques de Grenoble)

Vendredi 23 janvier 2004 | 10h30-12h00
Nancy | Campus Lettres et Sciences Humaines | ATILF | Bâtiment CNRS | Salle Paul Imbs

Résumé
     Parallèlement au discours porté par son texte, le livre dictionnaire véhicule également un discours dans ses illustrations ornementales, qu’il s’agisse des ornements éditoriaux (tels qu’étudiés par Isabelle Turcan) ou du paratexte que constituent bandeaux, lettrines et culs de lampe dans le corps de l’ouvrage. À partir du XIXe siècle, grâce aux développements technologiques en matière de xylogravure et ensuite de lithographie, l’illustration prend une part de plus en plus active en lexicographie, sur les plans documentaire et ornemental.
     Si quelques chercheurs français (principalement François Corbin) travaillent sur l’illustration documentaire du dictionnaire moderne, l’ornement semble avoir été laissé pour compte. Or, il existe un gisement d’une richesse considérable et inexploitée dans ce domaine, particulièrement dans la période située entre 1830 et 1950. La lexicographie française de cette période a fait preuve d’une rare créativité sur le plan iconographique. Elle a produit un corpus d’illustrations que j’appelle iconophores (iconophore: image dont le premier trait pertinent est constitué par la lettre initiale du nom de son référent), sans égal dans la culture lexicographique de l’Occident moderne.
      Pour l’heure, seule à étudier systématiquement cette forme de paratexte lexicographique, il me semble souhaitable que ce vaste champ puisse être ouvert à d’autres chercheurs français et internationaux. Pour connaître les iconophores, ces illustrations lexicographiques qui me passionnent, consulter Le Monde2 du mois d’octobre.
     Extrait visible sur :

 

http://www-sciences-po.upmf-grenoble.fr/fr/doc/iconophore.htm

En savoir plus … (page personnelle de thora van Male)

Séminaire ATILF

Les structures du TLF

Ruth Radermacher (Université de Strasbourg)

Vendredi 9 janvier 2004 | 10h30-12h00
Nancy | Campus Lettres et Sciences Humaines | ATILF | Bâtiment CNRS | Salle Paul Imbs

Résumé
      Depuis quelques années, le TLF est complet, occupant plus d’un mètre sur les étagères des bibliothèques.  » Un grand dictionnaire de plus  » – se contentent de penser la plupart des linguistes.
      Ce projet de thèse, qui était au départ une enquête sur l’histoire du dictionnaire TLF, vise à faire ressortir les spécificités de cet ouvrage, notamment les progrès que l’équipe de Nancy a effectués dans différents domaines de la lexicographie. Une sorte d’exégèse du contenu nous paraît souhaitable, afin d’instruire les utilisateurs sur le profil particulier et les possibilités offertes par cet outil, d’éclairer les différentes options prises au sein de l’équipe et de montrer les apports et les limites de l’utilisation de l’informatique dans un projet lexicographique. On verra que le TLF se distingue nettement de ses homologues. Ce n’est donc pas un dictionnaire comme les autres.
      L’exposé s’articulera en trois parties. On commencera par une comparaison détaillée du TLF à son prédécesseur, le Dictionnaire alphabétique et analogique de la Langue Française. De toutes les caractéristiques révélées à travers cette approche, on n’approfondira que deux : la rubrique Etymologie et Histoire et les exemples.