historique 2017 séminaires

Historique 2017 des séminaires de l’ATILF

Séminaire ATILF

Un aperçu des recherches en linguistique appliquée dans l’état de Sao Paulo au Brésil

Docteure Fernanda Galli (UNESP, São José do Rio Preto, État de São Paulo) & Docteure Cynthia Agra de Brito Neves (Université d´État de Campinas)

8 décembre 2017 | 10h00
Nancy | Campus Lettres et Sciences Humaines | Bâtiment A | salle A104

Résumé
Dans le cadre du projet de coopération scientifique franco-brésilien Sh-834-15, l’ATILF reçoit deux enseignantes-chercheuses de deux universités de l’état de Sao Paulo pour son séminaire du 8 décembre 2017 intitulé « Un aperçu des recherches en linguistique appliquée dans l’état de Sao Paulo au Brésil ».

 

10h00 -> 11h00
« Le processus de production de sens sur les pratiques de lecture dans l’université »
Docteure Fernanda Galli (UNESP, Sao José do Rio Preto, Etats de Sao Paulo)
Résumé: Du point de vue théorique et méthodologique, cette présentation met l’accent sur les concepts de l’Analyse du Discours française et des «New Literacy Studies». L’objectif est de discuter le mode d’inscription du sujet dans les réseaux de lecture et les réseaux d’information, à partir d’une approche socio-historique sur les pratiques lecteurs, dont la conception de la lecture n’est pas limitée au décodage des signes (verbaux et non verbaux). Pour cette discussion, nous proposons d’analyser la production du sens dans le cadre des pratiques de lecture à l’université, dans la recherche et l’enseignement, et dans le contexte des technologies numériques.
 
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11h00 -> 12h00
Le SLAM à São Paulo : un agent de littéracie de la ré-existence
Docteure Cynthia Agra de Brito Neves (Université d´État de Campinas)
Résumé : Les slams sont des batailles de poésie qui donnent la parole aux jeunes poètes de la périphérie: un tout nouveau phénomène de poésie orale qui se dévéloppe partout au Brésil. Le racisme, la violence, le machisme, les drogues, le sexisme, sont les thèmes principaux des vers critiques et de profondeur politique. Les slammers cherchent l´écoute des interlocuteurs, mais surtout leur réflexion et leur résistance – litéracie idéologique (STREET, 2014) – vu que la résistance c´est l´être de la poésie (BOSI, 2000). Le slam est arrivé aux écoles publiques de São Paulo en 2015 et quatre écoles de la Zone Est ont créé des championnats de poésies parlées (spoken words). En 2016, une vingtaine d´écoles ont participé aux championnats; en 2017 ce chiffre a augmenté et quarante-deux écoles s´y inscrivent. Les élèves-slammers de la périphérie de São Paulo découvrent alors un espace où ils peuvent soutenir des pratiques de littéracies situées et marquées par la résistance et la subversion – leurs modes d´existence – et devenir des agents de littéracies de la réexistence (SOUZA, 2011). Après tout, il faut résister pour exister. La poésie c´est la ré-existence.

Séminaire ATILF

Les mots des Poilus ordinaires. Approches lexicales d’un corpus de correspondances familiales de la Grande Guerre

Agnès Steuckardt (Université Paul Valéry Montpellier, Praxiling, UMR 5267)

30 novembre 2017 | 10h30
Nancy | Campus Lettres et Sciences Humaines | ATILF | Bâtiment CNRS | Salle Paul Imbs

Résumé
Les mots des Poilus ont, pendant la Grande Guerre, fait l’objet d’une attention non dénuée d’arrière-pensées politiques ou mercantiles. Alors que cartes illustrées, articles de journaux, opuscules instancient un « argot des tranchées » (Sainéan, 1915), les linguistes-soldats Marcel Cohen et Robert Gauthiot crient à l’imposture. Certains tenteront, dans l’immédiat après-guerre, ou bien plus tard, de dresser le bilan de ce qu’a été l’« invention d’une langue de guerre » (Dauzat, 1918 ; Esnault, 1919 ; Roynette, 2011). Jusqu’à ces dernières années, les enquêtes sur corpus faisaient défaut, pour évaluer la place de « l’argot des tranchées » dans les pratiques linguistiques réelles des Poilus. Avec le Centenaire de la Grande Guerre, des corpus ont été constitués : corpus de lettrés, comme ceux qu’étudient Christophe Gérard et Charlotte Lacoste (2017), mais aussi corpus de « peu lettrés », que nous nous proposons d’explorer ici, sous l’angle du lexique. D’après « Corpus 14 » (https://www.univ-montp3.fr/corpus14/ et Steuckardt, 2015), constitué de correspondances de familles modestes pendant la Grande Guerre, que peut-on dire du lexique des Poilus ordinaires ? Une approche textométrique nous permettra de dégager les mots-clefs de ces correspondances, de situer la place qu’y occupe « l’argot des tranchées » et d’ouvrir quelques autres pistes d’exploration, telles que la place des mots savants et la nomination des collectifs humains.

 

Références bibliographiques
Cohen Marcel (1916), Bulletin de la Société de linguistique de Paris, n° 64, p. 69-75.
Gérard, Christophe, Lacoste, Charlotte (2017), « La création lexicale dans les écrits de combattants de la Grande Guerre », O. Roynette, G. Siouffi, A. Steuckardt, La langue sous le feu. Mots, textes, discours de la Grande guerre, Rennes, Presses Universitaires de Rennes, p. 175-192.
Dauzat, Albert (1918), L’argot de la guerre d’après une enquête auprès des officiers et des soldats, Paris : Armand Colin.
Esnault, Gaston (1919), Le Poilu tel qu’il se parle, Dictionnaire des termes populaires récents et neufs employés aux armées en 1914-1918 étudiés dans leur étymologie, leur développement et leur usage, Paris : Bossard.
Gauthiot, Robert (1916), Bulletin de la Société de linguistique de Paris, n° 64, p. 75-82.
Roynette, Odile (2011), Les mots des tranchées. L’invention d’une langue de guerre 1914-1919, Paris, Armand Colin.
Sainéan, Lazare (1915), L’argot des tranchées d’après les lettres de Poilus et les journaux du Front, Paris : Boccard.
Steuckardt, Agnès (dir.) (2015), Entre villages et tranchées. L’écriture de Poilus ordinaires, Uzès, Inclinaison.

Séminaire ATILF

La traduction des phraséologismes : regard contrastif (français – chinois)

Lichao Zhu (Université Paris 13 – Sorbonne Paris Cité)

24 novembre 2017 | 10h30
Nancy | Campus Lettres et Sciences Humaines | Bâtiment A | salle A104

Résumé
La phraséologie, ayant connu d’importants évolutions depuis un siècle, a acquis une autonomie en tant que phénomène linguistique. Des remarques stylistiques et grammairiennes de Darmesteter, Bally, Sechehaye, Frei en passant par le lexique-grammaire de M. Gross jusqu’à une refondation du système phraséologique de Mel’cuk, les travaux de Gréciano (la sémantique des expressions idiomatiques), de G. Gross (les contraintes et les critères du figement), de Mejri (le figement lexical), de Kauffer (le figement pragmatique), etc. viennent à nourrir les débats sur tous les aspects de la phraséologie et ont apporté des éclaircissements théoriques et épistémologiques qui démontrent l’intérêt majeur de ce phénomène linguistique. Les théories telles que la grammaire de construction, la grammaire des patterns trouvent leurs légitimités avec l’appui du corpus.

Si les études sur la phraséologie des langues indo-européennes se sont développées, le regard contrastif avec d’autres familles de langues est relativement peu présent dans la théorisation. Notre intervention vise à apporter un regard contrastif français-chinois, afin de montrer quelques tentatives de théorisation et pistes de travail avec une visée de l’universalisme linguistique.

En ce qui concerne la traduction des phraséologismes, il ne s’agit pas pour nous d’un simple processus de décodage d’un signifiant polylexical de la langue de départ et sa reformulation en langue d’arrivée, notamment pour deux langues telles que le français et le chinois qui sont conceptuellement éloignées, mais d’une explicitation des axiomes et des inférences langagiers et culturels. Il est donc nécessaire de connaître les formes figées dans les deux langues afin de mieux apercevoir ce que contiennent réellement les phraséologismes.

Séminaire SIC (Seminar on Idioms and Collocations)

SIC locutions et les collocations

Alain Polguère (ATILF | CNRS – UL) et intervenants spécialistes de la phraséologie

2 novembre 2017 | 14h20
Nancy | MSH Lorraine | 91 avenue de la Libération

Résumé
Alain Polguère, professeur de l’université de Lorraine, rattaché à l’équipe de recherche Lexique ATILF [CNRS/UL] organise une après-midi scientifique dédiée à « SIC locutions et les collocations | Seminar on Idioms and Collocations.

Elle se déroulera jeudi 2 novembre 2017 à partir de 14h20 et se tiendra à la salle internationale de la MSH Lorraine, 91 avenue de la Libération à Nancy avec la présence de collègues spécialistes de la phraséologie (jury de thèse de Marie-Sophie Pausé).

Cette 1/2 journée est dédiée à toutes personnes (doctorant.es, EC, chercheur.e.s) intéressées par la lexicographie, la sémantique, la phraséologie.

L’inscription est gratuite et obligatoire pour le 31/10/2017 auprès de alain.polguere@univ-lorraine.fr afin que votre nom soit ajouté à la liste des visiteurs qui doit être signée pour entrer dans le bâtiment (! plan vigipirate)

Pour + de détails, consultez le programme :
– version française: https://apps.atilf.fr/homepages/polguere/seminarsic-fr/
– version anglaise: https://apps.atilf.fr/homepages/polguere/seminarsic/

Séminaire ATILF

Le modèle du PhraseoFrame : une approche holistique pour décrire les phrasèmes – expérimentations dans l’application de la Grammaire de constructions à la phraséologie (italienne)

REPORTÉ Elmar Schafroth (Université de Düsseldorf, département de romanistique)

6 octobre 2017 | 10h00
Nancy | Campus Lettres et Sciences Humaines | ATILF | Bâtiment CNRS | Salle Paul Imbs

Résumé
La communication vise à présenter le projet de recherche « Plateforme d’apprentissage pour l’italien », réalisé à l’Institut de langues et littératures romanes de l’Université de Düsseldorf depuis 2014. Le projet comprend plusieurs axes de travail, dont la phraséologie. Le point de départ est constitué par les principes des Grammaires des constructions. Ces principes sont mis en œuvre dans un modèle lexicographique, le PhraseoFrame, capable de décrire des constructions d’une manière holistique, c’est-à-dire en considérant, du côté de la forme, les particularités phonologiques, morphologique et syntaxiques, et, du côté de la signification, les spécificités sémantiques, pragmatiques et discursives. Ce n’est qu’en décrivant tout le savoir linguistique qu’il faut avoir à propos d’un phrasème (dont la non-compositionnalité et l’idiosyncratie sont des caractéristiques importantes), qu’on réussit non seulement à le comprendre mais aussi à l’utiliser activement. Dans ma communication je présenterai l’approche théorique, les méthodes appliquées pour modéliser les phrasèmes d’une façon satisfaisante, mais aussi les problèmes qui sont apparus pendant la réalisation du projet. La langue décrite est l’italien mais je donnerai aussi des exemples pour des phrasèmes français.

Séminaire ATILF

INNOOO : Moteur de recherche, Réseau social et Tutoriels en langue française

Luc Rubiello (Fondateur d’Innooo)

23 juin 2017 | 10h30
Nancy | Campus Lettres et Sciences Humaines | ATILF | Bâtiment CNRS | Salle Paul Imbs

Résumé
Moteur de recherche web francophone, indépendant et Fabriqué en France, Innooo refuse de baser son modèle économique sur la publicité et a pour objectif de fournir les informations les plus pertinentes possible sans liens commerciaux ni publicitaires. Innooo protège les données de ses utilisateurs et ne fait pas de propositions de résultats adaptés en fonction des recherches précédentes en limitant le nombre de réponses aux 10 les plus pertinentes. Innooo intègre un proxy qui permet de ne pas être tracé ni traqué et offre la possibilité de protéger ses données personnelles et sa vie privée. Innooo est une alternative crédible aux moteurs de recherche et aux réseaux sociaux américains pour tous les francophones qui pensent que leur part de marché est excessive.
INNOOO est également un Réseau social municipal qui permet aux citoyens inscrits de communiquer et de gérer leur Personnalité numérique en mettant en avant les liens qu’ils souhaitent voir apparaître dans les premiers les concernant après une requête dans le moteur de recherche sur leur prénom et leur nom. Innooo intègre des Tutoriels conçus et validés par des contributeurs experts du domaine traité et lancés avec la CNIL.

La part d’audience des multinationales américaines (le GAFAM) en France est en effet proche de 100%.

Nous voulons alerter et faire prendre conscience de cette dépendance et de ses conséquences en demandant aux citoyens français et francophones ainsi qu’aux candidats à l’élection présidentielle 2017 et 2022 de signer le Pacte numérique pour l’indépendance internet de la France afin de s’engager en cas d’élection à mettre en œuvre ses propositions pour résister à cette colonisation sur notre territoire.

Le Pacte numérique a dépassé les 17.000 signataires francophones : http://www.mesopinions.com/petition/medias/pacte-num-rique-ind-pendance-curit/26926

Lien à transmettre aux participants avant la conférence : http://www.innovativity.org/moteur-de-recherche-innooo.php?typerecherche=tutos&item=innooo

Séminaire ATILF

Comprendre les rapports entretenus en classe entre les enseignants et les élèves du primaire allemand et français dans des moments « imprévus » (du point de vue didactique) : l’apport de la notion d’incertitude

Véronique Lemoine-Bresson (ATILF / CNRS – Université de Lorraine)

28 avril 2017 | 10h30
Nancy | Campus Lettres et Sciences Humaines | Bâtiment A | salle A104

Vidéo et résumé
Cette présentation focalise sur les moments de rupture en classe, les « imprévus », du point de vue didactique. L’analyse se base sur un corpus construit à partir de quinze séances d’enseignement des langues en France (Académie de Lille) et en Allemagne (Land Hessen), toutes enregistrées, filmées et transcrites. Il s’agit, à partir d’événements choisis, de reconstruire les stratégies et les positionnements adoptés par l’enseignant pour faire face à l’incertitude amenée par ces « imprévus ». Les résultats de recherche montrent une possibilité, pour le chercheur, de travailler sur les relations interculturelles en classe à partir de l’étude des divers niveaux de stratégies de gestion de l’incertitude des enseignants.

 

Partie I

Partie II

Séminaire ATILF

Place de l’anglais dans la recherche en sciences du langage : observations et propositions

Alex Boulton (ATILF / CNRS – Université de Lorraine), Alain Polguère (ATILF / CNRS – Université de Lorraine)

7 avril 2017 | 10h30
Nancy | Campus Lettres et Sciences Humaines | Bâtiment A | salle A104

Résumé
La place de l’anglais dans la recherche scientifique suscite de nombreux débats, souvent houleux, dans les pays non anglophones. Pourtant, la perception que l’omniprésence de l’anglais dans la recherche internationale est un « problème » n’a pas la même intensité d’un pays à l’autre et d’une discipline à l’autre. Nous nous intéressons dans ce séminaire à la recherche en sciences du langage, effectuée en France, par les chercheurs francophones, mais en adoptant une perspective en partie externe, fondée sur nos expériences personnelles de la question. La finalité du séminaire n’est pas tant de faire un bilan de la situation, que de proposer, de façon constructive, des solutions aux problèmes que peuvent rencontrer chercheurs, enseignants et étudiants désireux d’élargir leur champ d’activité (diffusion de la recherche, collaborations, enseignement, etc.) grâce à la langue anglaise.

 

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Séminaire ATILF

Langues au pluriel et petite enfance : du quotidien familial au quotidien scolaire

Eric Castagne, Alice Fiorentino (Université de Reims Champagne-Ardenne, CIRLEP EA 4299), Julia Putsche (Université de Strasbourg, LiLPa EA 1339)

31 mars 2017 | 10h00
Nancy | Campus Lettres et Sciences Humaines | Amphi Déléage

Résumé
Séminaire de l’axe CELMI, équipe Didactique des langues et sociolinguistique

Intervention 1
Titre : Multilinguisme et inclusion : stratégies disponibles et usages opérationnels dans les familles internationales
Présenté par : Eric Castagne, Alice Fiorentino (Université de Reims Champagne-Ardenne, CIRLEP EA 4299)
Résumé : Pendant longtemps, l’être humain a vécu dans l’unité spatiale : il était parfaitement en place dans son territoire de naissance, qui était souvent son territoire de vie et de mort. Mais au cours du XXe siècle, l’être humain a été « aspiré » dans l’espace élargi des marchandises. Il n’y a jamais eu autant de mobilités humaines, choisies ou subies. Cette mobilité extrême a confronté l’être humain à un problème très concret : comment envisager une inclusion sociale à court, moyen ou long terme dans une dynamique de mobilité(s) et un espace toujours plus multilingue ? Après avoir présenté le cadre de nos recherches et les diverses variables en jeu du problème posé, nous exposerons les résultats d’une enquête actuellement menée qui porte sur les stratégies de médiation linguistique disponibles et leurs usages opérationnels dans les familles qui ont adopté un enfant à l’international.

 

Intervention 2
Titre : Quelle didactique des langues pour les régions frontalières ?
Présenté par : Julia Putsche (Université de Strasbourg, LiLPa EA 1339)
Résumé : Nous présenterons nos travaux des trois dernières années qui portaient essentiellement sur la notion d’une possible « didactique des langues transfrontalière » (cf. Raasch 2005 & 2008). A partir d’un concept théorique, nous avons mené plusieurs projets de recherche et de recherche-action pour savoir comment les enseignants de langues (collège et lycée, des deux côtés de la frontière) se positionnent dans ce contexte géographique bien spécifique. Nous nous intéressons à leur perception de la frontière dans leur quotidien et dans le cadre de l’enseignement de la langue du voisin. Nous montrerons comment la logique transfrontalière dans les choix didactiques mène à une (meilleure) conscience et une plus grande sensibilité pour les approches plurilingues.

Séminaire ATILF

Quelques manières d’exprimer l’accord avec l’allocutaire en espagnol

María Antonia Martín Zorraquino (Université de Saragosse)

17 mars 2017 | 10h30
Nancy | Campus Lettres et Sciences Humaines | ATILF | Bâtiment CNRS | Salle Paul Imbs

Vidéo et résumé
L’accord est défini comme une fonction pragmatique qui implique a) soit la conformité avec un jugement (une opinion, une évaluation, une information…), b) soit l’acceptation d’une proposition (une pétition, une invitation, un offre, une suggéstion…), ou du fait même du discours d’autrui (énonciation, structuration…), ou d’une situation contextuelle. Ainsi, une phrase elliptique telle que De acuerdo ‘D’accord’, par exemple, sert à exprimer que le locuteur (B) partage le même avis, la même position, etc. que son allocutaire (A) (A: Debemos admitir nuestro error ‘Nous devons admettre notre erreur’ / B: De acuerdo ‘D’accord’).

L’accord peut être exprimé au moyen de plusieurs formes linguistiques. Dans mon exposé, j’essaye de montrer quelques manières de manifester linguistiquement l’accord en espagnol, qui, en fait, peuvent être identifiées également dans beaucoup de langues: a) des procédés linguistiques qui reflètent l’accord d’une façon explicitement associée au mot acuerdo ‘accord’ (De acuerdo ‘D’accord’) ou à la réalité que celui-ci symbolise (Coincido contigo ‘Je coïncide avec toi’, Opino lo mismo ‘Je pense la même chose’, etc.); b) des procédés qui expriment l’accord au moyen de marqueurs de discours de modalité épistémique (en efecto ‘en effet’, claro ‘bien sûr’, sin duda ‘sans doute’, etc.) ou de modalité déontique (bueno ‘bon’, bien ‘bien’, etc.); c) des procédés linguistiques qui rapportent à l’énonciation proprement dite de l’allocutaire, que ce soit au moyen de certains signes linguistiques (exacto ‘exactement’, eso ‘c’est ça’, etc.), ou au moyen de la répétition de la parole d’autrui (A: Este vestido está muy corto ‘Cette robe est très courte’ / B: Está muy corto, etc.).

Dans mon exposé, je tâche de présenter tous les procédés cités, tout en décrivant: a) leur classe morphosyntaxique, b) leurs traits sémantiques, c) les effets pragmatiques qu’ils produisent et d) leur expressivité.

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Partie I

Partie II

Partie III

Séminaire ATILF

Poetics of Statelessness in Twentieth-Century France and Europe (POSE) : aspects méthodologiques

Greg Kerr (ATILF / CNRS – Université de Lorraine)

10 mars 2017 | 10h30
Nancy | Campus Lettres et Sciences Humaines | ATILF | Bâtiment CNRS | Salle Paul Imbs

Résumé
Tout en reprenant certains aspects de la condition de l’exilé, l’apatridie (ce « vide juridique » entourant un individu qu’aucun État ne considère comme son ressortissant) soulève nombre de problématiques supplémentaires relevant de l’espace, de l’identité civile et de l’accession à la parole. L’enjeu du projet POSE est de proposer ce concept comme cadre de réflexion, en l’appliquant à une partie du champ poétique francophone, marqué par l’expérience de la migration.

Après une présentation d’ensemble de la réflexion théorique sur l’apatridie (Arendt, Altounian, Butler), nous examinerons plus spécifiquement quatre poètes qui abordent le poème non pas comme un espace neutre où un sujet écrivant saurait se réfugier afin de placer son affirmation propre, mais plutôt comme un lieu où questionner cette affirmation et la notion d’appartenance*.

Nous livrerons ensuite un bref aperçu de nos recherches sur chacun des quatre poètes, qui correspond au point d’avancement général du projet. Ainsi on s’interrogera : 1) sur la réécriture comme vecteur de la désagrégation du moi chez Armen Lubin (1903-74) ; 2) sur les performances poétiques de Ghérasim Luca (1913-94) qui témoignent d’une mise en crise radicale des opérations fondamentales du langage et de la logique ; 3) sur l’œuvre d’Edmond Jabès (1912-1991), dont l’écriture tant au plan formel que thématique rend compte de la condition diasporique 4) et enfin sur les écrits oulipiens de Michelle Grangaud (1939-), qui pratique un subtil détournement des mécanismes d’assignation identitaire, à la fois sur les plans juridique (l’état civil) et linguistique (le nom propre).

Seront traitées enfin les questions de l’intégration du corpus dans Frantext et de son exploitation possible par la textométrie, ainsi que d’autres aspects pratiques liés à la réalisation du projet.

Séminaire ATILF

Le développement de la production de langage figuré en acquisition du langage (L1) et en acquisition des langues étrangères (L2)

Justine Paris (ATILF / CNRS – Université de Lorraine)

10 février 2017 | 10h30
Nancy | Campus Lettres et Sciences Humaines | Bâtiment A | salle A104

Vidéo et résumé
Le langage non-littéral (expressions idiomatiques, métaphores, métonymies, etc.) se révèle être très présent dans nos conversations de la vie de tous les jours (cf. rencontrer un problème, habiter sur Nancy, le pied de la table, ou encore être tête en l’air). Contrairement à ce que l’on pourrait penser, et comme le suggèrent ces instances, le langage figuré ne revêt pas exclusivement une fonction ornementale. La linguistique cognitive a en effet montré qu’il est le résultat d’un certain nombre de concepts que nous nous représentons de manière métaphorique. Dans cette intervention, il sera question du domaine de l’acquisition des langues étrangères, où le langage figuré est reconnu comme l’un des paramètres de la langue cible les plus difficiles à s’approprier. Je proposerai une étude développementale de la production de langage figuré chez des apprenants francophones de l’anglais langue seconde (15, 18 et 21 ans), en comparaison d’enfants natifs anglophones (7, 11 et 15 ans) et d’adultes natifs anglophones.

 

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Séminaire ATILF

Qu’est-ce qu’un problème historiographique en histoire des idées linguistiques ?

Christian Puech (Université Sorbonne Nouvelle Paris 3 – UMR 7597 HTL)

3 février 2017 | 10h30
Nancy | Campus Lettres et Sciences Humaines | Bâtiment A | salle A104

Vidéo et résumé
À supposer que l’on sache en quoi consiste un « problème de linguistique », que sait-on de des problèmes historiographiques concernant l’histoire des idées linguistiques?
Sans prétendre répondre à la question – qui sous cette forme générale n’a peut-être pas de réponse – on proposera deux exemples en s’efforçant de circonscrire les questions méthodologiques qui s’y attachent.

Le premier concerne un phénomène de résurgence : celui du thème du « langage intérieur» présent dans la réflexion linguistique depuis l’Antiquité et réactivé à la fin du XIXème siècle chez les psychologues comme chez les linguistes. La prise en compte du temps long permet-elle de rendre compte d’une continuité?

Le second concerne ce qu’on peut appeler l’histoire du « récent » (avec une profondeur historique d’un siècle seulement) et la figure de F. De Saussure (dont l’anniversaire de la parution du CLG – 1916) vient d’être célébré dans le monde entier. Le récent appartient-il à l’histoire? Quel genre d’histoire?

À travers ces deux exemples on posera la question historiographique du « contexte » (valeur explicative? / histoire interne et externe?) et celle des théorisations homonymes ou quasi homonymes, des permanences et variations.

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Séminaire ATILF

Variations formelles des locutions du français : approche lexico-syntaxique

Marie-Sophie Pausé (ATILF / CNRS – Université de Lorraine), Espe de Lorraine

20 janvier 2017 | 10h30
Nancy | Campus Lettres et Sciences Humaines | Bâtiment A | salle A104

Vidéo et résumé
D’abord considérées comme la bête noire de certaines théories (Chafe, 1968), les locutions font aujourd’hui l’objet de nombreux travaux. Du fait de leur combinatoire particulière, ces dernières posent problème dans divers domaines d’application, notamment en TAL et en traductologie.

Cette présentation portera sur des travaux menés actuellement dans le cadre de la préparation d’une thèse de doctorat, et orientés vers l’élaboration d’un modèle de description systématique des locutions françaises ; ceci dans l’objectif de prévoir leurs variations formelles — paradigmatiques et syntagmatiques. Nos recherches exploitent les données du Réseau Lexical du Français (RL-fr, voir Lux-Pogodalla et Polguère 2011 et Polguère 2014), qui contient environ 3000 locutions appréhendées sous l’angle de la lexicologie explicative et combinatoire (LEC, cf. Mel’cuk et al. 1995). La LEC offre des outils de description homogène, qui permettent une modélisation précise de la combinatoire des unités lexicales
— lexèmes et locutions. La combinatoire des unités lexicales se voit exploitée au sein de notre modèle, qui identifie les structures lexico-syntaxiques (SLS) des locutions (Pausé, 2016). Chaque locution est associée à ses unités lexicales constituantes, ainsi qu’au patron syntaxique correspondant.

La plus grosse tâche consiste alors à confronter les emplois des locutions à leurs propriétés sémantiques et à leurs SLS, afin de mettre en lumière des régularités expliquant le blocage (ou non) de certaines variations. Quelques cas de variations seront abordés afin d’illustrer nos résultats.

 

Références
Wallace Chafe. Idiomaticity as an Anomaly in the Chomskyan Paradigm. Foundations of language, 4(2):109–127, 1968.
Veronika Lux-Pogodalla et Alain Polguère. Construction of a French Lexical Network : Methodological Issues. Dans Electronic lexicography in the 21st century : New applications for new users. Proceedings of eLex 2011, 2011.
Igor Mel’cuk, André Clas et Alain Polguère. Introduction à la lexicologie explicative et combinatoire. Duculot, Paris / Louvain-la-Neuve, 1995.
Marie-Sophie Pausé. Modélisation de la structure lexico-syntaxique des locu tions au sein d’un réseau lexical. Dans Yvon Kauffer, Maurice Keromnes, dir., Theorie und Empirie in der Phraseologie — Approches théoriques et em- piriques en phraséologie. Stauffenburg, 2016.
Alain Polguère. From Writing Dictionaries to Weaving Lexical Networks. International Journal of Lexicography, 27(4):396–418, 2014. ISSN 0950-3846. URL http://ijl.oxfordjournals.org/cgi/doi/10.1093/ijl/ecu017.

 

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