Pascale Baudinot

Pascale Baudinot

Pascale Baudinot a travaillé comme documentaliste dans l’équipe de recherche Linguistique historique française et romane durant toute sa carrière, ce qui a représenté des fonctions variées au profit de bien des projets. Si elle a encore fait partie de la glorieuse cohorte qui a contribué à la fabrication du Trésor de la langue française (TLF) dont la rédaction est bouclée depuis 1994, c’est avec le Dictionnaire du moyen français (DMF) qu’elle prendra toute son indépendance.
En effet, Pascale Baudinot a été la documentaliste du DMF pendant la plus grande partie de sa carrière, et durant toute la vie du dictionnaire jusqu’à présent : elle a été chargée de rassembler toute la documentation du DMF : photocopies de textes, de dictionnaires, de comptes rendus ; tenue à jour de fichiers bibliographiques (et après le départ de W. Stumpf de la bibliographie elle-même). On peut avoir une idée de l’ampleur du travail en observant, dans plusieurs bureaux du deuxième étage, les centaines de cartons de dossiers de mots qui ont été rassemblés pour aider la rédaction.

Pascale Baudinot est la personne qui connaît toute l’histoire du dictionnaire, qui a assisté à toutes les séances de l’équipe, qui sait où sont toutes les archives et les livres de la bibliothèque (une des plus riches au monde sur le sujet) ; elle a été un point de référence pour le DMF tout au long de la confection de celui-ci. Mais l’implication de Pascale Baudinot est toujours allée au-delà de ses fonctions de documentaliste : c’est à toute la vie des projets qu’elle a suivis qu’elle était attachée. Elle a toujours participé aux ateliers du Dictionnaire étymologique de la langue romane (DÉRom), qu’ils aient lieu à Nancy ou à Sarrebruck, et elle a bien souvent pris en charge largement l’aspect social des réunions auxquelles elle participait. Car Pascale Baudinot a toujours eu une grande facilité dans ses rapports avec les personnes, et un grand intérêt à établir des relations amicales avec les personnes auxquelles la liait son travail. Elle a souvent été le sourire que ne nous donnaient pas nos livres et nos écrans.

Pascale Baudinot a conçu des attachements, et développé des opinions, qu’elle ne craignait pas de faire connaître. Elle a travaillé surtout, ces dernières années, pour le DMF, le DÉRom et TLF-Étym, mais elle se sentait liée en général à l’équipe de linguistique historique et croyait que nos travaux devaient être pris au sérieux. La diminution constante du nombre d’agents qu’elle a connue ces dernières années l’inquiétait, et elle se sentait concernée par l’avenir de la diachronie à l’ATILF, un sujet qu’elle abordait souvent avec passion.

Alors qu’elle arrive à la fin de sa carrière, son dévouement pour le laboratoire où elle a travaillé toute sa vie, pour le CNRS, son intérêt pour l’avenir professionnel des jeunes chercheurs qu’elle a vu passer en grand nombre dans son bureau et dans l’équipe, n’ont pas faibli. Elle peut partir en retraite avec le sentiment du devoir accompli.

   

 

21/06/2019 | © Service communication ATILF – DB | Source Yan Greub | Photo LG