historique 2015 séminaires

Historique 2015 des séminaires de l’ATILF

Séminaire ATILF

L’ancrage spatio-temporel des noms d’humains français || Comparaison entre autrui et le prochain || Du pirate d’eau douce à l’amiral de bateau-lavoir : Les noms d’humains dans les injures du Capitaine Haddock

Désirée Friedrich (Université de Bochum) || Nelly Flaux (Professeur Émérite Univ. d’Artois – Grammatica), Véronique Lagae (Université de Valenciennes – CALHISTE) || Jean-Paul Meyer (UniStra – LiLPa)

11 décembre 2015 | 10h30
Nancy | Campus Lettres et Sciences Humaines | ATILF | Bâtiment CNRS | Salle Paul Imbs

Résumé
10h30-11h00 : « L’ancrage spatio-temporel des noms d’humains français »
Désirée Friedrich, Université de Bochum

Le concept du STAGE- et de L’INDIVIDUAL-LEVEL développé par Carlson (1977 ; 1980) a été appliqué plusieurs fois aux catégories des adjectifs et des verbes (cf. p. ex. Kratzer 1995 ; Chierchia 1995), mais la catégorie qui a été négligée pendant tout le temps est celle des substantifs en général et des noms d’humains en particulier. Ma présentation traite ces derniers et analyse la question comment les noms d’humains sont ancrés dans l’espace et le temps.

La conférence sera divisée en deux parties : Tout d’abord, je vais traiter les noms déverbaux et je vais analyser la question si des caractéristiques verbales déjà développées par Kratzer (1995) pourraient être appliquées aux noms déverbaux humains. L’analyse sera essentielle-ment basée sur les études de Grimshaw (1990), Roy/ Soare (2012 ; 2013) et Rappaport Hovav/ Levin (1992). Par la suite, je vais parler des noms simples dénotant soit des soi-disant noms d’humains de phase (les professions, les prédicats d’âge…), soit de noms d’humains généraux (p. ex. personne, individu, homme, gens…). En me basant particulièrement sur les travaux d’Aleksandrova (2013), de Mihatsch (2015a ; 2015b) et de Martin (2008 ; 2010) je développe des sous-catégories de la différentiation initiale de Carlson. Avant tout, la question d’une détermination concrète d’un STAGE sera au centre de la discussion de cette partie. Finalement, je vais présenter un catalogue de tests qui peuvent indiquer le level carlsonien et par conséquent l’ancrage spatio-temporel de ces noms.
L’étude présentée dans le cadre du séminaire fait partie de ma thèse de Master, rendu en octobre 2015 qui va être la base d’une dissertation future.

 

Références :

ALEKSANDROVA, Angélina (2013) : Noms humains de phase – Problèmes de classifications ontologiques et linguistiques (Dissertation), consulté online : https://halshs.archives-ouvertes.fr/tel-00842220/, dernier accès : 17.11.15.
CARLSON, Greg N. (1977) : « A unified analysis of the English bare plural », in : Linguistics and Philosophy 1, 413 – 457.
CARLSON, Greg N. [1980 (1977)] : Reference to kinds in English (Dissertation), New York/ London : Garland.
CHIERCHIA, Gennaro (1995) : « Individual-Level predicates as inherent generics », in : G. N. Carlson & F. J. Pelletier (eds.) : The Generic Book, Chicago/ London : Chicago University Press, 176 – 223.
GRIMSHAW, Jane (1990) : Argument structure (Linguistic Inquiry Monographs ; 18), Cambridge/ London : The MIT Press.
KRATZER, Angelika (1995) : « Stage-level and individual-level predicates », in: G. N. Carlson & F. J. Pelletier (eds.) : The Generic Book, Chicago/ London : Chicago University Press, 125 – 175.
MARTIN, Fabienne (2008) : Prédicats statifs – Étude sémantique et pragmatique, Bru¨ssel : Ducolot.
MARTIN, Fabienne (2010) : « The semantics of eventive suffixes in French », in : M. Rathert & A. Alexiadou (eds.) : The syntax of nominalizations across languages and frameworks, Berlin/ New York : de Gruyter, 109 – 139.
MIHATSCH, Wiltrud (2015a) : « La sémantique des noms généraux ‚être humain‘ français et allemands », in : W. Mihatsch & C. Schnedecker : Les noms d’humains, une catégorie à part? (Beihefte zur Zeitschrift fu¨r französische Sprache und Literatur ; 40), Stuttgart : Steiner, 55 – 83.
MIHATSCH, Wiltrud (2015b) : « La position taxonomique et les réseaux méronymiques des noms généraux ‚être humain‘ français et allemands », in : W. Mihatsch & C. Schnedecker : Les noms d’humains, une catégorie à part? (Beihefte zur Zeitschrift fu¨r französische Sprache und Literatur ; 40), Stuttgart : Steiner, 85 – 113.
RAPPAPORT HOVAV, Malka/ LEVIN, Beth (1992) : « -Er nominals – Implications for the Theory of Argument Structure », in : T. Stowell & E. Wehrli (eds.) : Syntax and the lexicon (Syntax and semantics ; 26), San Diego [u.a.] : Academic Press, 127 – 153.
ROY, Isabelle/ SOARE, Elena (2012) : « L’enquêteur, le surveillant et le détenu – Les noms déverbeaux de participants aux événements, lectures événementielles et structure argumentale », Lexique 20, 207 – 231.
ROY, Isabelle/ SOARE, Elena (2013) : « Event related nominalizations », in : G. Iordachioaia/ I. Roy & K. Takamine (eds.) : Categorization and category change, Newcastle : Cambridge Scholars, 123 – 152.

 
 

11h00-11h30 : « Comparaison entre autrui et le prochain »
Nelly Flaux, Professeur Émérite Univ. d’Artois – Grammatica
Véronique Lagae, Université de Valenciennes – CALHISTE

 
 

11h30-12h00 : « Du pirate d’eau douce à l’amiral de bateau-lavoir : Les noms d’humains dans les injures du Capitaine Haddock »
Jean-Paul Meyer, UniStra – LiLPa

Séminaire ATILF

Reconstruction interne et comparative d’un système tonal dans des langues tibéto-birmanes du Népal

Martine Mazaudon (LACITO, Paris)

4 décembre 2015 | 10h30
Nancy | Campus Lettres et Sciences Humaines | ATILF | Bâtiment CNRS | salle S15

Séminaire Langage, Travail et Formation

– Langage, Travail, Formation : nouveaux espaces de pratiques et de réflexion. || – Mivoisinilimort’ quisquijidi ? Apprendre le français pour reprendre (un peu) la main dans le quotidien de la vie sociale.

Ingrid de Saint-Georges (Université du Luxembourg) || Claude Normand (Université de Lorraine)

30 novembre 2015 | 14h00
Nancy | Campus Lettres et Sciences Humaines | Bâtiment B | Salle B203

Résumé
Ingrid de Saint-Georges (Université du Luxembourg) – 14h-15h00
Langage, Travail, Formation : nouveaux espaces de pratiques et de réflexion.

 

Claude Normand (Université de Lorraine) – 15h-16h00
mivoisinilimort’ quisquijidi ?
Apprendre le français pour reprendre (un peu) la main dans le quotidien de la vie sociale.

Séminaire ATILF

C’est ici pour les constructions ?

Yvon Keromnes (ATILF)

20 novembre 2015 | 10h30
Nancy | Campus Lettres et Sciences Humaines | ATILF | Bâtiment CNRS | Salle Paul Imbs

Résumé
Les grammaires de construction sont dans l’air du temps, mais elles constituent un domaine qui suscite autant de malentendus que de curiosité. Ma présentation s’attachera à reconstituer le cheminement théorique ayant conduit à l’élaboration de différentes théories regroupées sous le vocable « grammaires de construction », et à présenter le contexte dans lequel s’inscrit l’élaboration de ces théories. Nous verrons ce qui fait la spécificité de cette approche, ce qui réunit les différentes théories classées sous cette étiquette et ce qui les distingue. Enfin, nous verrons en quoi une discipline telle que la phraséologie peut être affectée par ce cadre théorique.

 

Références :
Croft, W. (2001) Radical Construction Grammar : Syntactic Theory in Typological Perspective, Oxford University Press.
Fillmore, C., Kay, P. & O’Connor, C. (1988) “Regularity and Idiomaticity in Grammatical Constructions : The Case of Let Alone” in: Language 64/3, 501-538.
François, J. (2008) « Les Grammaires de construction : un bâtiment ouvert aux quatre vents », in : Cahiers du CRISCO 26.
Goldberg, A. (1995) Constructions: A Construction Grammar Approach to Argument Structure, The University of Chicago Press.
Goldberg, A. (2003) “Constructions: A New Theoretical Approach to Language” in: Trends in Cognitive Sciences 7/5, 219-224.
Langacker, R. (2008) Cognitive Grammar: A Basic Introduction, Oxford University Press.

Séminaire ATILF

L’acquisition de la prosodie du français L2 chez des apprenants hispanophones

Fabian Santiago Vargas (Paris)

6 novembre 2015 | 10h30
Nancy | Campus Lettres et Sciences Humaines | ATILF | Bâtiment CNRS | Salle Paul Imbs

Séminaire ATILF

Le rôle des genres discursifs dans des recherches sur le métier d’enseignant – développement de connaissances et constitution du sujet-auteur

Maria Angela Paulino Teixeira Lopes (Université PUC Minas Gerais, Belo Horizonte, Brésil – Projet CAPES-COFECUB)

23 octobre 2015 | 10h30
Nancy | Campus Lettres et Sciences Humaines | ATILF | Bâtiment CNRS | Salle Paul Imbs

Résumé
Dans nos recherches sur la formation et le métier professionnel de l’enseignant, l’analyse des discours occupe une fonction de grande importance. Cette importance peut être expliquée en supposant que l’exploitation des ressources et des stratégies linguistiques et textuelles saisies dans les discours nous permet de comprendre le processus constitutif du sujet en tant qu’agent par le biais des pratiques discursives imbriquées dans les pratiques sociales.

Au cours de nos recherches, nous avons souvent eu recours à des moyens et instruments fournis par les sciences du travail – l’Ergonomie de l’activité et la Clinique de l’activité (CLOT, 2006; CLOT; FAÏTA, 2001; FAÏTA, 2005) –, qui ont permis de faire émerger une série de réflexions sur le fonctionnement du genre de l’entretien (sous différentes formes) dans une situation de recherche, et ses impacts sur l’analyse.

En dialogue avec les orientations formulées dans le cadre du Cercle de Bakhtine (VOLOCHÍNOV, 2004; BAKHTIN, 2003), nous supposons que les genres utilisés (entretien, rapport de stage, groupe de discussion, mémoire et autres) doivent être assumés par l’analyste comme indices des actions par et entre les interlocuteurs. Plus précisément, pour ce qui a trait à la nature des genres en question, ce que nous voulons faire remarquer est que le discours émergent des genres a, pour ainsi dire, un double visage : d’une part, il permet la constitution de l’objet par et dans l’action discursive; d’autre part, il permet l’accès, par l’analyste, aux mouvements de cette construction.

En ce sens, un aspect important à prendre en compte par l’analyste est la relation entre le rôle des partenaires sociaux et les actions entreprises par eux dans les genres utilisés comme instruments méthodologiques. Les textes utilisés pour générer des données de recherche permettront au chercheur d’observer la construction des mouvements identitaires.

Séminaire ATILF

Approches épistémologiques et didactiques en langues et cultures de spécialité aujourd’hui : locus et focus

Shaeda Isani (Université de Grenoble)

2 octobre 2015 | 10h30
Nancy | Campus Lettres et Sciences Humaines | ATILF | Bâtiment CNRS | Salle Paul Imbs

Résumé
Reconnu comme discipline à part entière depuis soixante-dix ans, le domaine des langues et cultures de spécialité est relativement récent. Cependant, en raison des liens symbiotiques que la discipline tisse avec le monde professionnel et spécialisé, les changements profonds induits par le phénomène de mondialisation ont fortement impacté la discipline et il en résulte qu’elle connaît d’importantes évolutions, mettant parfois en question les fondements épistémologiques mêmes de la discipline (Paltridge et Starfield 2013 ).

Après un bref rappel des principes définitoires de la discipline, cette communication se propose d’identifier et analyser, en fonction des critères discriminants de locus et de focus, trois tendances épistémologiques distinctes qui dominent – et divisent – le paysage international des langues et cultures de spécialité aujourd’hui :

— l’approche socio-discursive ou lexico-grammaticale (Belcher 2004), généralement associée aux pays relevant de l’Anglosphère et dont les objectifs sont étroitement liés aux principes fondateurs de la discipline ;
— l’approche socio-culturelle largement pratiquée dans le milieu universitaire européen et qui prône une approche systémique de l’environnement professionnel ou spécialisé définie en termes de la triangulation langue-discours-culture défini par Petit (2002) ;
— l’approche socio-idéologique dont l’émergence, depuis les années 1990 en Australie et aux Etats-Unis, remet en question la notion fondamentale de « besoins » pour y substituer la notion militante de « droits » (Benesch 2001, Pennycook 1999).

Bien que l’analyse souligne le rôle que peut jouer la spécificité du locus dans la définition du focus de chaque approche – notamment par rapport au statut endo- ou exolangue de l’apprentissage à l’instar de l’analyse de Kachru (1985) –, nous nous posons la question de savoir s’il s’agit d’entités épistémologiques cloisonnées ou si, sur le plan de la didactique et des pratiques pédagogiques d’aujourd’hui, il existe des dénominateurs communs à ces trois approches.

 

Références

Belcher, Diane. 2004. “Trends in Teaching English for Specific Purposes”. In Annual Review of Applied Linguistics, 24: 165-186). Cambridge University Press.

Benesch, Sarah. 2001. Critical English for Academic Purposes. New Jersey (USA): Taylor Francis.

Paltridge, Brian and Sue Starfield (Eds.). 2013. The Handbook of English for Specific Purposes. Boston: Wiley-Blackwell.

Kachru, Braj B. 1985. “Standards, codification and sociolinguistic realism: The English language in the outer circle”. In Quirk, R. and H. Widdowson (eds.), English in the World: Teaching and Learning the Language and Literatures. Cambridge: Cambridge University Press, 11-30.

Pennycook, Alastair. 1999. “Vulgar pragmatism, critical pragmatism, and EAP”. In English for Specific Purposes, vol. 16, issue 4: 253-269.

Petit, Michel. 2002. “Éditorial”. ASp 35-36, 57-81.

 

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Séminaire ATILF

Terminologie médicale pour les non experts

Natalia Grabar (Université Lille 3, STL)

25 septembre 2015 | 10h30
Nancy | Campus Lettres et Sciences Humaines | ATILF | Bâtiment CNRS | Salle Paul Imbs

Résumé
Le domaine médical a une terminologie spécifique, avec des termes comme par exemple /sanguin/, /abdominoplastie/, /hépatique/, /dermabrasion/ ou /hépatoduodénostomie/, utilisée communément par le personnel médical. Pour cette raison entre autre, la compréhension d’information de santé est souvent compliquée pour les non spécialistes et pour les patients (Patel et al., 2002; Williams et al., 1995; Rudd et al., 1999; Berland et al., 2001). La disponibilité des informations de santé en ligne peut aussi modifier le modèle de communication entre ces catégories de personnes (Tran et al., 2009; Jucks & Bromme, 2007).

Nous ferons la présentation de plusieurs travaux effectués à l’interface entre la linguistique, le TAL et le domaine médical. Ces travaux concernent l’étude de la lisibilité des mots et textes médicaux par les patients, et l’acquisition de ressources destinées à aider la compréhension des termes médicaux.

 

Patel V., Branch T., Arocha J., Errors in interpreting quantities as procedures : The case of pharmaceutical labels, International journal of medical informatics, vol. 65(3), p. 193-211, 2002
Williams M., Parker R., Baker D., Parikh N., Pitkin K., Coates W., Nurss J., Inadequate functional health literacy among patients at two public hospitals, JAMA, vol. 274(21), p. 1677-82, 1995
Rudd R., Moeykens B., Colton T., Annual Review of Adult Learning and Literacy, ch 5, 1999
Berland G., Elliott M., Morales L., Algazy J., Kravitz R., Broder M., Kanouse D., Munoz J., Puyol J., Lara M., Watkins K., Yang H., McGlynn E., Health information on the Internet. Accessibility, quality, and readability in English ans Spanish, JAMA, vol. 285(20), p. 2612-2621, 2001
Tran T., Chekroud H., Thiery P., Julienne A., Internet et soins : un tiers invisible dans la relation médecine/patient ?, Ethica Clinica, vol. 53, p. 34-43, 2009
Jucks R., Bromme R., Choice of words in doctor-patient communication: an analysis of health-related internet sites, Health Commun, vol. 21(3), p. 267-77, 2007

Séminaire ATILF

Les « Œuvres pieuses vernaculaires à succès » : modalités et facteurs de diffusion des grands textes de piété de la fin du Moyen Âge à l’échelle de l’Europe

Géraldine Veysseyre (Université de Paris 4-Sorbonne)

26 juin 2015 | 10h30
Nancy | Campus Lettres et Sciences Humaines | ATILF | Bâtiment CNRS | Salle S15

Résumé
Suite notamment aux recherches inaugurées par Frédéric Duval, qui publia en 2007 son répertoire de Lectures françaises de la fin du Moyen Âge : petite anthologie commentée de succès littéraires, la communauté scientifique est devenue plus attentive aux œuvres qui étaient les mieux représentées, sous forme de manuscrits ou d’incunables, dans les bibliothèques de la fin du Moyen Âge. À ce titre, le projet ERC Starting Grant OPVS (Old Pious Vernacular Successes ou « Œuvres pieuses vernaculaires à succès », financé de 2010 à 2016, voir www.opvs.fr) s’inscrit à l’intersection de deux domaines de recherche particulièrement dynamiques dans le panorama académique européen : l’étude des textes largement diffusés et l’histoire religieuse du Moyen Âge tardif, devenue très sensible au continuum qui unit la spiritualité des XVe et XVIe siècles. On pense notamment au livre dirigé par Sabrina Corbellini et paru en 2013 : Cultures of Religious Reading in the Late Middle Ages : Instructing the Soul, Feeding the Spirit, and Awakening the Passion.

 

Notre intervention se déploiera en deux temps, consistant à :

1) présenter le corpus du projet de recherche OPVS ainsi que ses objectifs principaux et ses méthodes. La prise en compte de traditions manuscrites particulièrement volumineuses (plus de mille manuscrits pour l’ensemble du corpus), dont l’examen a pu être direct ou indirect, pose la question de nos rapports avec les recherches menées par le groupe pionnier qui a fondé à Villejuif, dans les années 1980, la « codicologie quantitative » ;

2) montrer en quoi les outils informatiques facilitent les comparaisons entre les six textes et les quatre aires linguistiques auxquels s’est intéressée l’équipe d’OPVS. Le principal de ces outils, qui sera présenté en détail, est la base de données relationnelle « Jonas » (www.jonas.irht.cnrs.fr), créée à la section romane de l’Institut de recherche et d’histoire des textes (IRHT, CNRS, UPR 841) par Anne-Françoise Leurquin et Marie-Laure Savoye au début des années 2000 et récemment dotée de moteurs de recherche dans le cadre du projet OPVS.

Séminaire Réseau Régional Centre-Est

Le LHS (Laboratoire de Haute Sécurité), une plateforme pour la recherche en sécurité

Bertrand Wallrich (INRIA)

25 juin 2015 | 14h00
Nancy | Campus Lettres et Sciences Humaines | ATILF | Bâtiment CNRS | Salle Paul Imbs

Séminaire ATILF

Un manuel de français langue étrangère au XVIIe siècle : la Grammaire françoise /French Grammar de Claude Mauger (1651-1688)

Valérie Raby (Paris 4 Sorbonne)

19 juin 2015 | 10h30
Nancy | Campus Lettres et Sciences Humaines | ATILF | Bâtiment CNRS | Salle Paul Imbs

Résumé
La Grammaire françoise/French Grammae de Claude Mauger, maître de langues blésois installé à Londres, est un des manuels de français langue étrangère les plus diffusés du XVIIe siècle. Trilingue et associant des matériaux didactiques divers, cet ouvrage composite est exemplaire du type d’objets techniques alors conçus pour délivrer l’ensemble des savoirs linguistiques jugés utiles à la maîtrise du français.

La présentation de cet ouvrage s’attachera à préciser ses enjeux linguistiques, historiques, et didactiques. On s’intéressera particulièrement aux rôles respectifs de chacune des trois langues utilisées, et à quelques analyses linguistiques remarquables suscitées par la perspective contrastive.

Séminaire ATILF

Profils plurilingues des étudiants lansad à l’Université de Strasbourg : une approche quantitative

Denyze Toffoli (Université de Strasbourg)

5 juin 2015 | 10h30
Nancy | Campus Lettres et Sciences Humaines | ATILF | Bâtiment CNRS | Salle Paul Imbs

Résumé
Dans un contexte où les choix plurilingues explicites de l’Union Européenne débouchent sur un cadre stratégique qui s’appuie essentiellement sur l’éducation (site officiel de la Commission Européenne), les résultats du système scolaire français demeurent faibles (Commission Européenne, 2012). De surcroit, peu d’études quantitatives ont exploré les profils plurilingues des étudiants universitaires et leurs représentations de l’apprentissage des langues.

Le contexte transfrontalier de l’Université de Strasbourg (proximité de l’Allemagne et de la Suisse) devrait favoriser particulièrement le bilinguisme germano-français d’autant plus que plusieurs accords et programmes internationaux vont dans ce sens. Par ailleurs, près de 20% de la population étudiante est étrangère (essentiellement européenne, puis africaine et asiatique). L’apprentissage de 23 langues différentes est proposé, avec la possibilité d’études diplômantes pour 18 d’entre elles. Tous ces éléments incitent aux hypothèses de profils plurilingues particulièrement diversifiés et d’un intérêt accru pour l’apprentissage des langues en général.

Ainsi, un sondage à grande échelle (1400 étudiants, représentatifs de toutes les facultés et écoles) a été réalisé afin de déterminer les profils plurilingues des étudiants, mais également leurs attitudes et préférences d’apprentissage. Les résultats comportent l’identification et le nombre de langues parlées, l’intérêt pour l’apprentissage des langues, y compris « modimes », ainsi que le désir d’essayer différentes méthodes d’apprentissage. Les conclusions suggèrent des adaptations de politique afin de promouvoir et valoriser les compétences plurilingues dans le contexte universitaire.

Séminaire ATILF

BaTelÒc (Base de textes en langue occitane) : état des lieux et perspectives

Myriam Bras & Marianne Vergez (Université de Toulouse)

29 mai 2015 | 10h30
Nancy | Campus Lettres et Sciences Humaines | ATILF | Bâtiment CNRS | Salle Paul Imbs

Résumé
BaTelÒc est un projet visant la construction d’une Base de Textes pour la langue Occitane (sur le modèle de Frantext). Nous présenterons les différentes étapes de la constitution de la base (rassembler des œuvres écrites de différentes époques, de différents genres et représentatives des différents dialectes et graphies; créer des outils et une interface pour la sélection des corpus et l’interrogation des textes ; enrichir avec des annotations morphosyntaxiques) les difficultés rencontrées et les perspectives envisagées.

Séminaire ATILF

La cinquième partie du discours (travail en collaboration avec Nicolas Mazziotta, Université de Liège)

Sylvain Kahane (Université de Paris X-Modyco)

22 mai 2015 | 10h30
Nancy | Campus Lettres et Sciences Humaines | ATILF | Bâtiment CNRS | Salle Paul Imbs

Résumé
Ce travail trouve son origine dans la découverte à la BNF d’un manuscrit inédit de 80 pages écrit par Lucien Tesnière. Ce texte consacré aux mots-phrases aurait pu être intégré à son ouvrage majeur (Eléments de syntaxe structurale, 1959), mais il n’en a gardé que quelques bribes. S’en suit une enquête pour comprendre pourquoi les mots-phrases n’ont pas été intégrés à son système de parties du discours réduit finalement à 4 catégories majeures (verbe, nom, adjectif, adverbe), auxquelles s’ajoutent les jonctifs et les translatifs permettant de passer d’une catégorie à l’autre. Nous défendrons pour notre part l’existence d’une cinquième partie du discours, les locutifs, qui se caractérisent par la présence d’une visée illocutoire inhérente (Gardiner 1932). Cette catégorie comprend les interjections, mais aussi un grand nombre de locutions et divers marqueurs de l’exclamation et de l’interrogation, dont Bally (1909) avait déjà souligné l’unité. Nous montrerons comment la catégorie du locutif peut être intégrée au système de la translation de Tesnière, résolvant peut-être ainsi le point qui semble avoir bloqué Tesnière. Il y sera question au passage des délocutifs de Benveniste (1955), des mots qu- et des marqueurs de discours.

Séminaire ATILF

Les modalités intrinsèques aux noms d’humains

Laurent Gosselin (Université de Rouen)

10 avril 2015 | 10h30
Nancy | Campus Lettres et Sciences Humaines | ATILF | Bâtiment CNRS | Salle Paul Imbs

Résumé
Je présenterai une recherche en cours conduite dans le cadre du projet franco-allemand NHUMA, dirigé par C. Schnedecker et W. Mihatsch, et consacré à l’analyse des noms d’humains (désormais NH).

Les NH sont des noms dénominatifs qui renvoient à des classes d’individus. Ce faisant, ils fournissent une représentation de ces individus. En discours, le choix du NH et de la représentation qu’il véhicule a des effets immédiats sur la valeur argumentative et persuasive du propos. Cette problématique rejoint la question du choix des mots dans l’Elocution (comme partie de la Rhétorique classique). Ainsi, selon l’abbé Girard (Préceptes de Rhétorique, III, 2), « les mots sont le portrait des choses », et ce « portrait » (représentation) contient à la fois la pensée des choses et les sentiments que le locuteur veut communiquer à leur égard. De sorte que le choix du NH construit non seulement une représentation des individus dénotés, ainsi que de l’idéologie du locuteur (termes racistes, sexistes, etc.), mais aussi des pensées, opinions, comportements qui sont attribués aux individus dénotés.

Pour étudier ces phénomènes de façon systématique, je me propose d’utiliser la théorie des modalités intrinsèques aux lexèmes, développée dans Gosselin : Les modalités en Français, Rodopi, 2010. L’idée générale, reprise de Brunot et Bally, est que les lexèmes contiennent des modalités associées. Je proposerai un système de classement de ces modalités, et un ensemble de tests pour les identifier. La mise en œuvre de ces tests me conduit à un classement des NH en fonction de leurs modalités intrinsèques. Se trouvent ainsi précisés des aspects de la signification des noms usuellement caractérisés comme « connotations péjoratives », entre autres.

Séminaire ATILF

Les « Œuvres pieuses vernaculaires à succès » : modalités et facteurs de diffusion des grands textes de piété de la fin du Moyen Âge à l’échelle de l’Europe

REPORTÉ Géraldine Veysseyre (Université Paris IV-Sorbonne, UFR de langue française)

3 avril 2015 | 10h30
Nancy | Campus Lettres et Sciences Humaines | ATILF | Bâtiment CNRS | Salle Paul Imbs

Résumé
Suite notamment aux recherches inaugurées par Frédéric Duval, qui publia en 2007 son répertoire de Lectures françaises de la fin du Moyen Âge : petite anthologie commentée de succès littéraires, la communauté scientifique est devenue plus attentive aux œuvres qui étaient les mieux représentées, sous forme de manuscrits ou d’incunables, dans les bibliothèques de la fin du Moyen Âge. À ce titre, le projet ERC Starting Grant OPVS (Old Pious Vernacular Successes ou « Œuvres pieuses vernaculaires à succès », financé de 2010 à 2016, voir www.opvs.fr) s’inscrit à l’intersection de deux domaines de recherche particulièrement dynamiques dans le panorama académique européen : l’étude des textes largement diffusés et l’histoire religieuse du Moyen Âge tardif, devenue très sensible au continuum qui unit la spiritualité des XVe et XVIe siècles. On pense notamment au livre dirigé par Sabrina Corbellini et paru en 2013 : Cultures of Religious Reading in the Late Middle Ages : Instructing the Soul, Feeding the Spirit, and Awakening the Passion.

 

Notre intervention se déploiera en deux temps, consistant à :

1) présenter le corpus du projet de recherche OPVS ainsi que ses objectifs principaux et ses méthodes. La prise en compte de traditions manuscrites particulièrement volumineuses (plus de mille manuscrits pour l’ensemble du corpus), dont l’examen a pu être direct ou indirect, pose la question de nos rapports avec les recherches menées par le groupe pionnier qui a fondé à Villejuif, dans les années 1980, la « codicologie quantitative » ;

2) montrer en quoi les outils informatiques facilitent les comparaisons entre les six textes et les quatre aires linguistiques auxquels s’est intéressée l’équipe d’OPVS. Le principal de ces outils, qui sera présenté en détail, est la base de données relationnelle « Jonas » (www.jonas.irht.cnrs.fr), créée à la section romane de l’Institut de recherche et d’histoire des textes (IRHT, CNRS, UPR 841) par Anne-Françoise Leurquin et Marie-Laure Savoye au début des années 2000 et récemment dotée de moteurs de recherche dans le cadre du projet OPVS.

Séminaire ATILF

Parfait périphrastique et datation en anglais contemporain : assiste-t-on à une dérive aoristique du Present perfect ?

Marc Fryd (Université de Poitiers, FORELL EA3816)

27 mars 2015 | 10h30
Nancy | Campus Lettres et Sciences Humaines | ATILF | Bâtiment CNRS | Salle Paul Imbs

Résumé
Le principe est posé, depuis au moins Meillet 1909 que, dans un système fondé sur l’articulation de deux temps verbaux –un passé aoristique et un parfait résultatif– la relation se tend inéluctablement au détriment du premier, au point que le second en vient à empiéter sur les fonctions de l’aoriste et, à terme, à le remplacer. Cette grammaticalisation par laquelle le parfait périphrastique accède à des fonctions de référence à une antériorité disjointe du moment de l’énonciation est présentée dans la littérature sous la forme d’une progression unidirectionnelle, et synthétisée ainsi par Kurylowicz (1966) :
Kurylowicz (1966: 59)
1. état présent (résultant d’une action antérieure);
2. action antérieure au moment où l’on parle (avec résultat présent);
3. action passée rapportée au moment où l’on parle (antériorité);
4. action passée.

L’objet de cette communication est de présenter l’état dans lequel se trouve le present perfect anglais relativement à une évolution parfois appelée « dérive aoristique » (Boulle 1987, Fryd 1998, Squartini & Bertinetto, 2000: 404).
Si l’on se fie aux grammaires, une telle évolution échapperait à l’anglais :
Jespersen (1924: 270) :
“English (…) does not allow the use of the perfect if a definite point in the past is meant, whether this be expressly rnentioned or not. Sentences containing words like yesterday or in 1879 require the simple preterit, so also sentences about people who are dead (…).”

Il semble toutefois qu’il y ait lieu de pondérer le caractère catégorique d’une telle affirmation, tant elle se trouve mise à mal, d’une part, par un ensemble de faits de langue diachroniques et, d’autre part, par une masse d’exemples relevés dans diverses variétés d’anglais (cf. Cox 2005, Engel & Ritz 2000, Fryd (à paraître)), et dont la structure formelle –événements aspectuellement bornés et disjoints de T0, compatibilité avec l’expression d’une successivité ordonnée– atteste de façon patente d’une évolution notable dans le fonctionnement du present perfect.

 

Bibliographie sélective :
Boulle, Jacques (1987) « Aspect et diathèse en basque ». Actances 3: 86-121.
Cox, Rebecca (2005). Preterite uses of the present perfect in New Zealand English narratives: A case study. MA Dissertation, University of Canterbury.
Engel, Dulcie M. and Marie-Eve A. Ritz (2000) ‘The Use of the Present Perfect in Australian English’, Australian Journal of Linguistics 20: 2, 119-40.
Fryd, Marc 1998: ‘Present perfect et datation: une dérive aoristique’. Cahiers Chronos 2: 29–50.
Fryd, Marc [à paraître] ‘The Narrative Present Perfect in English.’ In: Juan Rafael Zamorano-Mansilla, Carmen Maíz, Elena Domínguez and Ma Victoria Martín de la Rosa (eds.), Thinking Modally: English and Contrastive Studies on Modality. Cambridge Scholars Publishing.
Kurylowicz, Jerzy (1966) L’évolution des catégories grammaticales. Problèmes du langage Collection Diogène. Gallimard. 54–71.
Meillet, Antoine (1909) Sur la disparition des formes simples du prétérit. Germanisch-Romanische Monatsschrift, 1: 149–158.
Squartini, Mario, & Bertinetto, Pier Marco. (2000) The simple and compound past in Romance languages. In Östen Dahl (ed.), Tense and aspect in the languages of Europe. Berlin: Mouton de Gruyter. 403–439.

 

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Le problème de l’opacité sémantique dans les verbes préfixés à base verbale : Pour une approche sémantique constructiviste. L’exemple du préfixe DÉ- en français actuel.

Pierre Jalenques (Université de Rouen)

20 mars 2015 | 10h30
Nancy | Campus Lettres et Sciences Humaines | ATILF | Bâtiment CNRS | Salle Paul Imbs

Résumé
Le problème abordé ici est au carrefour de la morphologie dérivationnelle, de la sémantique synchronique et de la sémantique diachronique. Nous examinerons un ensemble de faits généralement marginalisés dans les études de morphologie synchronique sur les préfixes verbaux, à savoir les cas où la contribution sémantique d’un préfixe dans un verbe apparaît intuitivement opaque.

D’un côté, on relève en français actuel des verbes comme dénouer, découdre, désapprendre, où le sens du préfixe semble transparent. Le préfixe signifie ici « annuler le résultat de l’action exprimée par la base verbale » ; découdre signifie « annuler le résultat de l’action de coudre ». D’un autre côté, on relève des verbes comme découper, délaisser, déverser, détourner où la contribution sémantique de l’élément préfixal au sens global du verbe apparaît intuitivement opaque (déverser ne signifie pas « le contraire de verser »). De même, à côté de verbes comme redemander, redire, réorienter dont le sens apparaît intuitivement compositionnel par rapport au préfixe et à la base, on relève des verbes comme recopier (une adresse dans son carnet), retranscrire (ses émotions), retrancher (le beurre de son alimentation), où la contribution de l’élément préfixal au sens global du verbe apparaît beaucoup moins net. En effet, à côté de reprendre du gâteau, qui signifie intuitivement « prendre une deuxième fois du gâteau », recopier l’adresse d’un restaurant dans son carnet ne signifie pas « copier une deuxième fois l’adresse ».

Dans notre présentation, nous nous intéresserons en particulier au préfixe DÉ- (nous regroupons sous cette notation les deux allomorphes dé-/dés- du préfixe). En raison de l’opacité sémantique perçue dans des verbes comme découper ou détourner, ces verbes sont généralement écartés des études synchroniques de ce préfixe (cf. Gerhard (2000), Apothéloz (2007). Plus profondément, cette mise à l’écart repose sur une hypothèse diachronique souvent implicite : au départ, le sens d’un verbe comme découper serait transparent par rapport à la présence du préfixe DÉ-, puis au fil du temps, la compositionnalité du sens par rapport au préfixe se serait perdue.

Dans un premier temps, nous réinterrogerons les raisons, en particulier diachroniques, de cette mise à l’écart. A l’issue de ce parcours, nous verrons qu’une partie des verbes considérés ne peut pas être écartée d’une analyse synchronique du préfixe DÉ-. En effet, l’opacité du sens du préfixe dans ces verbes est manifeste dès les premiers emplois attestés. Dans un deuxième temps, nous proposerons une analyse sémantique de ces verbes rendant compte de leurs valeurs sémantiques en lien avec le préfixe DÉ- et proposant une explication, en synchronie, de l’opacité même du sens du préfixe dans ces emplois. Cette analyse propose ainsi d’élargir le champ des observables en morphologie dérivationnelle synchronique et de montrer la régularité de fonctionnement de données à première vue idiosyncrasiques.

 

Références citées :

Apotheloz, D. (2007). Procès centrifuge et procès centripète : RE- DÉS- et l’antonymie directionnelle en français. In Hathout N. & Montermini F. (éds), Morphologie à Toulouse. Actes du colloque international de Morphologie “4èmes Décembrettes”. München : Lincom Europa (LSTL), 149-169.

Gerhard-Krait, F. (2000). La préfixation en dé(s)- : formes construites et interprétations, thèse de doctorat, Université Marc Bloch, Strasbourg II.

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Les dictionnaires numériques : l’exemple du Petit Robert et du Grand Robert de la langue française

Laurent Catach (Directeur des éditions numériques, dictionnaire Le Robert)

13 mars 2015 | 10h30
Nancy | Campus Lettres et Sciences Humaines | ATILF | Bâtiment CNRS | Salle Paul Imbs

Résumé
Cette présentation concernera les dictionnaires numériques et les enjeux concernant les questions d’ergonomie et d’interface utilisateur. Au travers des exemples concrets des différentes versions successives du Petit Robert et du Grand Robert de la langue française, on montrera comment leurs dernières évolutions ont pu considérablement améliorer et faciliter les consultations de ces dictionnaires, les ouvrant ainsi à un public plus large.

 

Biographie
Laurent CATACH a été durant plus de 20 ans directeur des éditions numériques aux Dictionnaires Le Robert. Ancien élève de l’École Normale Supérieure, agrégé de mathématiques, docteur en informatique (intelligence artificielle), il a d’abord travaillé comme ingénieur-chercheur linguiste au CNRS dans l’équipe de Nina Catach, avant de rejoindre les éditions Le Robert en 1993. Il a créé et développé depuis l’ensemble du catalogue numérique des dictionnaires Robert, notamment : le Petit Robert (langue française et noms propres), le Grand Robert de la langue française, le Grand Robert & Collins, le Robert Collège, le Robert Junior, Le Robert Illustré & Dixel, sur toutes plateformes (web, logiciels PC/Mac, applications mobiles, livres numériques, etc.). Il est aujourd’hui consultant en édition numérique.

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La terminologie médicale pour les non experts

REPORTÉ Natalia Grabar (Université Lille 3, STL)

6 mars 2015 | 10h30
Nancy | Campus Lettres et Sciences Humaines | ATILF | Bâtiment CNRS | Salle Paul Imbs

Résumé
Le domaine médical a une terminologie spécifique, avec des termes comme par exemple /sanguin/, /abdominoplastie/, /hépatique/, /dermabrasion/ ou /hépatoduodénostomie/, utilisée communément par le personnel médical. Pour cette raison entre autre, la compréhension d’information de santé est souvent compliquée pour les non spécialistes et pour les patients (Patel et al., 2002; Williams et al., 1995; Rudd et al., 1999; Berland et al., 2001). La disponibilité des informations de santé en ligne peut aussi modifier le modèle de communication entre ces catégories de personnes (Tran et al., 2009; Jucks & Bromme, 2007). Nous ferons la présentation de plusieurs travaux effectués à l’interface entre la linguistique, le TAL et le domaine médical. Ces travaux concernent l’étude de la lisibilité des mots et textes médicaux par les patients, et l’acquisition de ressources destinées à aider la compréhension des termes médicaux.

 

Patel V., Branch T., Arocha J., Errors in interpreting quantities as procedures : The case of pharmaceutical labels, International journal of medical informatics, vol. 65(3), p. 193-211, 2002 Williams M., Parker R., Baker D., Parikh N., Pitkin K., Coates W., Nurss J., Inadequate functional health literacy among patients at two public hospitals, JAMA, vol. 274(21), p. 1677-82, 1995 Rudd R., Moeykens B., Colton T., Annual Review of Adult Learning and Literacy, ch 5, 1999 Berland G., Elliott M., Morales L., Algazy J., Kravitz R., Broder M., Kanouse D., Munoz J., Puyol J., Lara M., Watkins K., Yang H., McGlynn E., Health information on the Internet. Accessibility, quality, and readability in English ans Spanish, JAMA, vol. 285(20), p. 2612-2621, 2001 Tran T., Chekroud H., Thiery P., Julienne A., Internet et soins : un tiers invisible dans la relation médecine/patient ?, Ethica Clinica, vol. 53, p. 34-43, 2009 Jucks R., Bromme R., Choice of words in doctor-patient communication: an analysis of health-related internet sites, Health Commun, vol. 21(3), p. 267-77, 2007

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L’Apport du latin vulgaire à l’exégèse du lexique roman

Romain Garnier (Université de Limoges et Institut universitaire de France)

6 février 2015 | 10h30
Nancy | Campus Lettres et Sciences Humaines | ATILF | Bâtiment CNRS | Salle Paul Imbs

Résumé
Le lexique roman recèle un assez grand nombre de formes qui ne coïncident pas avec le lexique du latin scripturaire et classique. L’étude du latin vulgaire ou plutôt du latin ‘plébéien’ (sans présumer du caractère tardif de cet idiolecte) permet de rendre compte de plusieurs étymons problématiques du roman, qui – dans la doctrine reçue – semblent avoir été produits par génération spontanée. J’entends démontrer qu’il n’en est rien, et que des formes romanes énigmatiques comme *bu´ttis f. (ML : 1427) « récipient, tonneau » et son diminutif *butti´-cula f. (ML : 1426) « bouteille » possèdent une famille étymologique en latin même, et ne requièrent point le postulat d’un Wanderwort ou bien d’un emprunt au grec. Il en va de même – selon moi – pour le verbe ‘expressif’ *krakkáre « cracher » (ML : 4752), où l’on voit d’ordinaire une onomatopée, mais qui se rattache en fait au lat. ex-cernere « expulser ».

 

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